Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…

Pour la première fois, il y a plus de femmes que d’hommes à la tête de la France

Kathleen Wuyard

C’est une première chez nos voisins français: à l’heure actuelle, suite au départ du ministre de la Transition écologique, François de Rugy, aussitôt remplacé par Elisabeth Borne, il y a plus de femmes que d’hommes au gouvernement.


Un écart minime, puisqu’il y a 18 femmes et 17 hommes au gouvernement français, en comptant le Premier ministre, mais tout de même, l’événement est historique et vaut la peine d’être souligné. Un petit écart au gouvernement français, certes, mais un bond en avant en ce qui concerne l'(in)égalité des sexes en politique. Outre-Quiévrain, les femmes de pouvoir sont principalement secrétaires d’Etat (9 femmes, 6 hommes), tandis qu’elles sont très légèrement sous-représentées parmi les postes de ministre de plein exercice: 9 femmes contre 10 hommes.

Les jupettes au pouvoir


C’est en 1974, sous le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing , que la France avait vu sa première femme ministre: nulle autre que Simone Veil, au poste de la Santé. Le gouvernement ne s’était pas franchement féminisé pour autant, le pic de féminisation ne dépassant pas les 20% sous Giscard et Mitterrand. En 1995, lors de l’ascension au pouvoir de Jacques Chirac, son Premier Ministre Alain Juppé avait frappé fort en nommant 12 femmes au gouvernement. Ce qui leur avait valu aussitôt le surnom élégant (et pas du tout sexiste) de “jupettes”... 8 d’entre elles ayant remis leur démission endéans les 6 mois.

Vraiment verte?


Si la nouvelle de ce gouvernement macronien majoritairement féminin est source de réjouissance, elle est tout aussi angoissante, en raison du poste occupé par le ministre qui vient d’être remplacé. François de Rugy était en effet en charge de l’Ecologie, un poste déjà abandonné au préalable par Nicolas Hulot... Faudrait-il en déduire que la situation est tellement désespérée que personne ne peut s’en charger? Pas vraiment: dans le cas de François de Rugy, sa démission a été précipitée par les révélations de Mediapart relatives à sa mauvaise utilisation de fonds publics. Et sa remplaçante alors? Son nom ne vous dit peut-être rien mais Elisabeth Borne a déjà accédé aux plus hautes sphères du pouvoir français, exerçant en tant que Ministre des Transports dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Et sa nomination à la transition écologique ne plait pas à tout le monde, en raison de précédentes déclarations jugées peu favorables à l’environnement. Sa principale mission, toujours selon Médiapart? Supprimer le service public de l’énergie en procédant à l’éclatement d’EDF. Qui vivra verra, et en attendant, on aimerait bien voir si en Belgique aussi, le gouvernement sera paritaire, mais pour ça, encore faudrait-il qu’il soit formé...

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires