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Le bilan honteux des abandons d’animaux en Belgique (et l’été ne fait que commencer)

Kathleen Wuyard

Le 26 juin dernier, la SRPA de Liège comptait déjà 45 nouveaux animaux abandonnés, tandis qu’à Bruxelles, le refuge Veeweyde tirait la sonnette d’alarme après avoir dû faire face à 10 abandons de chien par jour. Pour nombre d’animaux de compagnie, vacances rime malheureusement avec “abandon”, et en Belgique, 2019 s’annonce dores et déjà comme l’été de la honte.


Pour eux, vous êtes tout. Ils dépendent de vous pour tout, vous êtes le centre de leur univers, et même s’ils ne parlent pas, ils n’ont toutefois aucun problème à communiquer avec vous et à vous transmettre tout votre amour. Si la description pourrait s’appliquer à un bébé, elle décrit aussi à merveille les animaux de compagnie. Et pourtant, contrairement aux enfants, ces derniers sont abandonnés sans scrupules à l’approche de l’été. “Les vacances sont une période où on se dit que le chien est plus une contrainte qu’autre chose, donc les gens en profitent pour se dire “on va l’amener à la SRPA, puis partir deux semaines en congé, et quand on reviendra, on n’y pensera plus”. C’est un moyen de se déculpabiliser” explique Fabrice Renard de la SRPA de Liège. Se décharger, peut-être, mais à quel prix pour les refuges?

Il y a 102 chiens actuellement au chenil, et 167 chats alors qu’il n’y a techniquement la place que pour 125 d’entre eux... et alors que c’est la période la plus critique puisque c’est la reproduction. Des bénévoles ont dû prendre des chatons chez eux le temps qu’ils soient assez grands pour pouvoir être adoptés.


Face à la population des refuges qui ne cesse de s’accroître alors que l’été n’est même pas encore entamé, difficile de ne pas avoir en tête les images insoutenables diffusées par les activistes, montrant les cadavres de chiens abandonnés ayant dû être euthanasiés faute de place pour les accueillir. Heureusement, en Belgique, on n’en est pas (ou plus) là: “pour le moment, on n’a plus eu d’euthanasies de complaisance car on s’organise entre refuges. Il y a près de 90 refuges sur le territoire wallon et on essaie que les animaux soient pris en charge. Ceci étant, s’il y a plus de capacité d’accueil, il n’y a pas plus d’adoptants pour autant”.

Et Fabrice Renard de rappeler un principe qui semble avoir été oublié par les maîtres peu scrupuleux. “Le rôle principal de la SRPA est de récupérer les animaux qui sont perdus et de le rendre à leurs propriétaires. Mais comme les animaux sont devenus un produit de consommation, on les dépose chez nous quand on n’en veut plus en se disant qu’on leur trouvera un nouveau maître”.

C’est une situation malheureusement habituelle, le problème c’est que les gens voient leur animal de compagnie comme un objet de consommation, et quand on en a marre on vient le déposer dans un refuge avant de prendre un autre par la suite.


“Ce n’est pas normal, quand on prend un animal, c’est pour le garder toute sa vie. Un chien n’est pas comme une télé qu’on peut amener au parc de recyclage et changer quand on n’en veut plus, les gens ne mesurent pas le degré de sensibilité de l’animal” ajoute-t-il.

Les animaux ont des pensées, des souvenirs, et puis ils se retrouvent derrière les barreaux alors qu’ils n’ont rien demandé.


Face à ce constat tragique, en France, plus de 200 députés viennent de signer une tribune marquant leur volonté de lutter contre les abandons d’animaux. Outre-Quiévrain, jusqu’à 60.000 animaux seraient abandonnés chaque année durant l’été, et ce alors qu’une loi récente condamne l’abandon de 2 ans de prison et jusqu’à 30 000 euros d’amende. Mais cela ne suffit pas, comme le déplore la fondation 30 Millions d’Amis: “cet acte choquant n’est pas l’apanage d’une classe sociale ni d’individus particuliers : il concerne malheureusement notre société toute entière“. Une société de consommation effrénée où des êtres vivants sont désormais traités comme des objets.

S’il est difficile de ne pas se sentir impuissant, il existe toutefois des moyens de s’engager. En faisant des dons aux refuges, par exemple, afin de leur permettre de continuer à venir en aide aux animaux abandonnés, mais aussi en donnant un peu de son temps pour offrir des promenades aux animaux qui se retrouvent soudain en cage. Il est également possible par le biais de certaines associations de devenir famille d’accueil en attendant de trouver de nouveaux maîtres aux animaux abandonnés.

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