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© Barbara Duriau raconte les coulisses de "View from my window" - Captures d'écran Kickstarter

““Je n’étais pas préparée””: le bilan de la créatrice de View from my window

Kathleen Wuyard

Lancé par la graphiste belge Barbara Duriau pour offrir divertissement et rassemblement durant le confinement, le groupe Facebook View from my window est rapidement devenu un succès planétaire, et compte à l’heure actuelle plus de 2,3 millions de membres. Majoritairement bienveillants, mais parfois aussi très critiques, ainsi que le confie Barbara dans un post aux airs de bilan mitigé. Son regret? “Je n’étais pas préparée”.


Difficile, en effet, d’imaginer l’ampleur du projet quand elle se lance le 22 mars dernier depuis son minuscule appartement d’Amsterdam, où elle s’est installée en tant que graphiste freelance au début du mois... et de la déferlante Covid-19 en Europe. “J’avais du temps, et j’ai voulu lancer quelque chose de créatif, divertissant et utile dans ces moments difficiles. Curieuse, voyageuse et aimant les connections, j’ai lancé le groupe “View from my window”, sans avoir aucune idée de la suite” confie Barbara, qui avait toutefois déjà dans l’idée que “si le groupe fonctionnait, cela pourrait mener à un livre et à une expo nomade, qui pourraient constituer un document historique unique”. Unique, et extrêmement documenté: rapidement, le nombre de membres s’emballe, et avec eux, l’envoi de photos à poster.

View from my balcony Helsinki, Finland 6.00 am in the morning! 🇫🇮Stay safe everyone !

Posted by Salla Lammassaari on Sunday, May 24, 2020


 

Wanaka campsite, New Zealand, home for over 5 weeks now.. Experiencing a beautiful autumn...

Posted by Moni Ka on Monday, May 25, 2020

Un passe-temps à plein temps


Pour faire face à l’afflux de “views from someone’s window”, Barbara s’entoure de proches pour approuver et poster les photos: “pendant que nous en traitions une, des dizaines de nouvelles arrivaient, c’était la folie!”, et de souligner que “depuis le 23 mars, je travaille entre 12 et 15h par jour pour le groupe, bénévolement bien entendu”. Soit près de 1000 heures de travail bénévole, alors même que les copies du groupe, dont une ayant été jusqu’à répliquer le logo, l’ont poussée à déposer “View from my window”, lui coûtant plusieurs milliers d’euros au passage. Sans parler du coût psychologique d’un groupe “détente” qui est rapidement devenu un travail non rémunéré à temps plein.

Il y a aussi les milliers de messages dans nos box Messenger, auxquels nous ne pouvons pas répondre, n’avons pas le temps d’y répondre malheureusement (...) La plupart des problèmes que nous rencontrons est l’insatisfaction des membres, ne voyant pas leur photo postée. Et nous nous sentons impuissants face aux bugs de Facebook”.


Et Barbara de regretter que certains membres critiquent les photos envoyées par d’autres: “la richesse de ce groupe, ce sont toutes ces vues, quelles qu’elles soient ! Pas un concours de la plus belle vue”. N’en déplaise aux “critiques d’art”, et aux critiques tout court, qui ont été nombreux à l’insulter quand elle a lancé un crowdfunding pour que son projet initial de livre et d’expo nomade voit le jour.

Les amis, J'ai BESOIN de votre soutien! Juste un petit don pour donner une seconde vie à "View from my window": exposition nomade + un livre + un site. Et de super récompenses 😉 Vous me rejoignez ? Vous partagez?Tout est expliqué 🙂 le Crowdfunding est là: http://kck.st/2Lo0kGW

Posted by Barbara Duriau on Thursday, May 14, 2020


 

Le crowdfunding est quitte ou double: si la somme n’est pas collectée, vous ne serez pas débité, vous repartirez avec votre photo et moi je repartirai sur mon vélo. L’aventure s’arrêtera. Mais jamais je n’accepterai aucune injure, aucun comportement irrespectueux”.


Et si elle souligne à de nombreuses reprises dans son post à quel point elle n’était pas préparée à tout ça, la graphiste bruxelloise tient toutefois à terminer sur une note positive: “merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début, c’est grâce à vous que j’irai jusqu’au bout”.

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