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#iamanexrefugee, un témoignage poignant contre l’enfermement des enfants

Kathleen Wuyard

“On n’enferme pas un enfant. Point”. Depuis septembre 2017, organisations, élus et citoyens se mobilisent contre l’enfermement des enfants sans papiers en Belgique. Sans succès: ce mardi, les quatre enfants d’une famille serbe en séjour illégal ont été enfermés. Âge de ces détenus dont l’enfermement fait honte à tout le pays? Entre un et six ans.


Oui, un an, douze mois à peine, et déjà derrière les barreaux. Sa seule chance? Être trop jeune pour comprendre ce qui lui arrive, contrairement à son petit frère de six ans, et à leurs parents, mis derrière les barreaux avec leur famille. Leur crime? La famille était en séjour illégal depuis 2013 et avait épuisé tous les recours possibles pour obtenir le statut de réfugié, sans succès. Qu’on soit d’accord ou pas avec la politique d’asile en vigueur en Belgique, la loi exige un avis d’expulsion dans le cas de la famille, qui s’était en outre enfuie deux fois d’une maison ouverte. Mais ce que la loi n’exige pas, et n’autorise pas non plus d’ailleurs, c’est l’enfermement d’enfants. D’abord parce que les enfermements, qui ont été vivement condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme ou l’ONU, sont une violation fondamentale des droits de l’enfant. Mais aussi des principes fondamentaux de notre société, et des valeurs qui font de la Belgique le pays qu’elle est aujourd’hui. Un pays qui il n’y a pas si longtemps encore, faisait office de terre d’accueil et d’Eldorado où se reconstruire pour des familles bousculées, chassées de chez elle et en quête d’un futur meilleur. Comme Chirine Najm-eddine.

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Dans un témoignage poignant diffusé sur son profil Facebook, cette Liégeoise d’adoption arrivée en Belgique il y a 31 ans raconte son parcours et invite les autres à faire de même sous le hasthag #iamanexrefugee, tenant ainsi à protester contre l’enfermement des enfants et à montrer un visage de l’immigration différent.

Il y a quelques mois d’ici, en surfant sur mon portail administratif fédéral, j’ai découvert avec émotion la date de mon arrivée en Belgique, le 16 novembre 1987. En bonne Liégeoise, je me suis exclamée : “Super ! Le 16 novembre 2018, je vais faire une bonne fiesse avec tout mon entourage !”. Mais…Depuis ce 14 août 2018, cette éventuelle fiesse a un autre goût…Alors j’ai décidé de respirer un bon coup et d’écrire.


Et si Chirine avoue que l’image de sa mère et son frère lorsqu’ils sont arrivés au “petit château” ne la quittera jamais, et qu’elle ressent toujours un pincement au coeur à Bruxelles quand elle passe devant, ce n’est pas de ces souvenirs qu’elle tient à parler mais bien de la capacité à embrasser une nouvelle culture. “Tout en apportant à cette culture adoptive cette touche de diversité humaine qui rend n’importe quelle société riche”.

Oui, JE SUIS UNE ANCIENNE REFUGIEE mais aujourd’hui, et depuis tellement d’années, c’est avec plaisir que je suis Belge (bon j’avoue…très très Liégeoise). Les enfants qui sont et vont être présents dans ce « camp » de la honte, on ne leur laisse pas cette chance de pouvoir s’épanouir mais aussi d’illuminer notre plat pays de différentes couleurs humaines. Parce qu’il y a beaucoup d’ex réfugié·e·s qui ont apporté et qui apportent énormément à notre Belgique, sans qu’on le sache car ils sont bien « Belges ».


Alors pour montrer leurs visages, qui sont autant de facettes de l’immigration, Chirine a lancé le hashtag #iamanexrefugee, “histoire que le terme « réfugié » prenne différents « visages », connus ou non, mais… devienne humain”. De son côté, la plateforme “On n’enferme pas un enfant. Point” bataille ferme contre l’enfermement d’enfants en Belgique, en rappelant que “le gouvernement fédéral belge a terminé la construction d’un nouveau centre fermé pour y enfermer des familles avec enfants mineurs. Nous voulons que tous les enfants soient traités comme des enfants, qu’ils soient libres, soignés et protégés, et qu’ils jouissent des mêmes droits”. Un devoir que la Belgique semble avoir oublié d’honorer...

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