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Bimbo, un métier en voie de disparition?

Kathleen Wuyard

Nul doute que la nouvelle aura assombri le week-end de certains lecteurs assidus: c’est décidé, la DH ne publiera plus de “babe du jour”, ces demoiselles dévêtues qui se dévoilaient dans les pages du journal. Lors de la Coupe du Monde, la FIFA avait quant à elle décidé de bannir les gros plans sur les supportrices sexy. Bimbo, un métier en voie de disparition?


Oui et non. Car c’est là tout le paradoxe de l’ère numérique dans laquelle nous vivons: alors même que les médias traditionnels et ceux qui les mettaient traditionnellement en avant tournent aujourd’hui le dos aux bimbos, bienséance oblige, ces dernières n’ont jamais été plus visibles, grâce notamment à l’avènement des réseaux sociaux, où elles peuvent se mettre en scène comme bon leur semble pour le plus grand plaisir de leurs followers. Il est loin le temps où la caméra filmait avidement les ébats de Loana dans la piscine, avant que sa chevelure peroxydée fasse la une de toute la presse people. Désormais, et d’autant plus depuis que #MeToo est passé par là, célébrer des jeunes femmes juste parce qu’elles ont l’audace de se dénuder fait mauvais genre. La preuve avec Emily Ratajkowski, dont chacun des apparitions bouillonnantes sur papier glacé est disséquée sans pitié, l’actrice et mannequin étant toujours ramené au statut de femme objet et critiquée sans merci.

 

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Qu’importe: on peut bien lui dire d’aller se rhabiller, sur Instagram, ses 19.5 millions d’abonnés en redemandent. Et moins il y a de vêtements, mieux c’est! Une distraction qui se savourait aussi dans les pages de la DH, Emily elle-même ayant déjà été couronnée “babe du jour”. Un honneur que les lecteurs découvrent avec bonheur: “pour certains d’entre vous, la “babe du jour” de dh.be était devenue, non pas un rendez-vous, mais une petite habitude, qu’on guette du coin de l’oeil entre deux infos qui, écrivons-le, ne sont pas toujours roses” explique-t’on ainsi du côté de la rédaction du quotidien. Où l’on assure que la décision n’a certainement pas été prise “parce que les censeurs de tous crins ont eu raison de notre liberté de publier”. Mais plutôt “nous n’ayons jamais perçu dans la publication de la babe un acte dégradant envers la gent féminine, nous souhaitons le réaffirmer”.

La société évolue et ce qui est considéré comme un clin d’œil un jour peut-être perçu comme choquant ou dégradant le lendemain.


DH, FIFA, même combat? Il y a quelques mois, la Fédération internationale du football a pris aussi la décision de mettre hors-jeu un “clin d’oeil” devenu indissociable des rencontres sportives: les traditionnels gros-plans sur les supportrices les plus sexy présentes dans les gradins.

Les dirigeants du monde du football doivent aider à combattre le sexisme, notamment pendant la Coupe du monde.


Cachez ces seins que l’on ne saurait voir. Ou plutôt, laissez les s’exhiber sur les réseaux. Car si les médias traditionnels tournent le dos aux bimbos, que le calendrier Pirelli sort une édition toute habillée et que même Playboy freine ses ardeurs, il est désormais possible à toute fille qui le désire de gagner en célébrité en postant sur ses propres canaux ses photos hot.

 

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curvy sexy babes

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Les réseaux, outil d’émancipation? S’il est tentant de décrier l’objectification des corps, les médias sociaux ont permis à d’autres formes de bimbos, plus voluptueuses ou simplement moins “conventionnellement belles”, de gagner en notoriété, et de bénéficier d’une exposition que ne leur auraient probablement pas accordé les médias traditionnels. On peut bien sur débattre du positif et du négatif de cette exhibitionnisme en ligne, mais il est difficile de nier que les réseaux sociaux offrent une forme de libération aux femmes. Celles qui veulent se montrer ont l’espace pour le faire, et sont libres de choisir la manière, tandis que celles qui ne veulent pas être exposées à ça peuvent tout simplement choisir de ne pas le voir. C’est là tout le paradoxe de la bimbo 2.0: ultra visible, et pourtant plus facile à ignorer que jamais.

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