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Après l’incendie de l’usine Lubrizol, une habitante de Rouen pousse un cri d’alarme

Kathleen Wuyard

La nouvelle serait presque passée inaperçue, noyée dans le brouillard médiatique d’hommages en tous genres à Jacques Chirac. Et pourtant, cette semaine, à Rouen, l’incendie de l’usine Lubrizol a mobilisé plus de 200 pompiers et pourrait avoir des conséquences sanitaires et écologiques préoccupantes. Face à l’indifférence générale, une habitante tire l’alarme.


C’est la page Facebook “Perspicace ?” qui s’est fait le relais du témoignage de Betty, abonnée à ce blog politique et société, et accessoirement aussi habitante de Rouen. Actuellement réfugiée chez sa soeur à Paris, elle dénonce l’ampleur de la catastrophe industrielle, les mensonges des autorités, et la peur qui rôde dans les environs de l’incendie. “J’ai fui Rouen avec mes enfants (...) Les autorités sont en train de jouer avec nos vies. Si vous pouvez faire remonter mon message de désespoir, faites le. La situation est surréaliste” interpelle-t-elle Matthieu Le Crom, créateur de “Perspicace ?”. 

Je suis à Paris actuellement, je peux témoigner des dépôts de suie dans les pluies, des odeurs d’hydrocarbures et de plastique brûlés, des maux de tête, des nausées, de la gorge qui brûle... Nous vivons en plein cauchemar...”


Alors qu’elle habite à plusieurs kilomètres de l’usine, elle raconte avoir été éveillée à 6h du matin par des bruits d’explosion, et avoir passé la matinée à regarder le nuage noir passer, calfeutrée chez elle conformément aux consignes de sécurité.

Mes migraines ont débuté vers 12h hier. Le soir vers 21h, les odeurs ont fini par rentrer dans la maison, j’avais l’impression d’avoir la tête dans un bidon d’essence, littéralement. Nous avons hésité à partir hier soir vers 22h mais l’odeur était encore plus insoutenable dehors que dedans et je n’ai pas osé traverser cela avec mes enfants de 4 et 6 ans. Ce sentiment atroce d’être autant en danger dans sa maison que dehors”.

“Ce matin, toujours des odeurs atroces, par vagues en fonction des vents, les gens se cachent le visage dans la rue pour ne pas respirer ça. Je suis partie avec mes enfants à la gare, traverser la ville nous a donné la nausée, gorge qui brûle et yeux qui piquent” raconte-t-elle encore.

Les écoles sont toujours fermées, par mesure de sécurité nous dit-on, alors que tout est sensé être sans danger.Les gens, ma famille, mes amis, mes collègues, tout ceux à qui je parle ONT PEUR, on sait qu’on nous ment”.


Le témoignage percutant de la jeune maman de 32 ans est à lire dans son intégralité ici. Et Betty d’interpeller ceux qui la liront: “J’ai 32 ans, un bon boulot, je suis éduquée, pragmatique et sensée, mais aujourd’hui j’ai peur. Je voudrais le dire et que le message soit transmis. Toute la ville est inquiète”.

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