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© beagle laboratoire getty images

Activistes et malades accusent le Téléthon de cruauté envers les animaux

Kathleen Wuyard

Vendredi dernier, la soirée du Téléthon a fait le buzz suite à la bourde d’Aya Nakamura, qui a préféré faire sa pub plutôt qu’appeler aux dons. Mais il ne s’agit pas-là de la seule raison pour laquelle la soirée a fait parler d’elle: activistes et malades accusent en effet le Téléthon de perpétuer la cruauté envers les animaux.


D’abord, le Téléthon, c’est quoi? Si vous demandez à Aya Nakamura, comme Nagui l’a fait vendredi dernier, elle vous enjoindra à “Heu... Je vous invite à appeler le 3637 pour aider la recherche et euh... Stopper...”. Plus concrètement, il s’agit d’un événement caritatif télévisé organisé depuis 1987 en France par l’Association française contre les myopathies, avec pour objectif de financer la recherche sur les maladies génétiques neuromusculaires. Solidarité et santé: on ne peut plus louable, donc. Sauf qu’ainsi que le dénoncent des activistes, en finançant le Téléthon, on financerait également les tests de médicaments sur des chiens de laboratoire.

Rendus volontairement malades


En 2016, l’organisation de défense des animaux PETA avait diffusé une vidéo choc tournée au sein de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. Tournées en caméra cachée, les images montraient des expériences que l’association affirmait être financées par l’AFM-Téléthon, et qui consistait notamment à rendre volontairement malade des Golden Retrievers et des Beagles, forcés de développer une dystrophie musculaire paralysante, y compris sous une forme particulièrement aigüe, la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), afin de pouvoir étudier les effets de différents traitements. Mercredi dernier, à deux jours du Téléthon, PETA avait appelé à manifester devant l’école vétérinaire pour dénoncer ces pratiques au son de slogan tels que “AFM-Téléthon: arrêtez de financer les expériences contre les chiens”. Un mal nécessaire pour faire avancer la recherche? Même les malades ont dû mal à l’accepter.

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Ainsi que le rappelle le quotidien en ligne Holidog Times, en 2017, Pascaline Wittkowski, une patiente souffrant elle-même de myopathie, était montée au créneau pour dénoncer les tortures subies par les animaux de laboratoire afin d’espérer trouver un traitement efficace pour les malades.

Je n’ai pas demandé que les animaux souffrent pour moi. Je ne veux pas, ça fait mal… Ça fait mal de savoir que des êtres vivants, des individus, des êtres sensibles, conscients, vont être privés de leur vie, vont souffrir, vont vivre une vie de souffrance, (…) juste pour essayer de soigner une maladie”.


Dans sa vidéo, Pascaline avait également appelé les spectateurs à suspendre leurs dons au Téléthon. Un appel qui n’aura pas été entendu, puisque cette année, les dons ont été à la hausse et la soirée aura rapporté pas moins de 74,6 millions d’euros pour la recherche. Du côté de l’AFM Téléthon, si on affirme que les images tournées en caméra cachée ont été “largement surinterprétées”, on reconnait toutefois faire appel aux tests sur les animaux dans la recherche. Une pratique que dénonce André Ménache, directeur de PETA France, à l’Obs: “On sait aujourd’hui que c’est faux de croire que les similitudes entre les espèces animales et l’humain sont plus importantes que ce qui les différencie, alors pourquoi s’obstiner ? C’est comme si, pour guérir une girafe, on expérimentait sur un perroquet!”.

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