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© Deux pilules progestatives liées à des tumeurs au cerveau - Getty Images

Certaines pilules contraceptives seraient liées à l’apparition de tumeurs au cerveau

Kathleen Wuyard

Prise de poids, libido en berne, sautes d’humeur... Et tumeurs au cerveau? En France, un reportage réalisé par “20 Minutes” dévoile les risques associés à deux pilules progestatives, le Lutéran et Lutényl.


À l’origine de ces nouvelles révélations, une alerte lancée en juin dernier par l’Agence nationale de sécurité du médicament sur base d’une étude menée sur plus de 3 millions de patientes (!) par Epi-Phar. Verdict? Les deux pilules progestatives Lutéran et Lutényl augmenteraient les risques de méningiome, soit une tumeur au cerveau, chez celles qui les prennent. Un risque qui concerne également les versions génériques des deux pilules progestatives concernées.

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Deux pilules progestatives dans le viseur


Panique? Premièrement, il faut savoir que le méningiome est une tumeur le plus souvent bénigne : “la plus grande majorité des méningiomes sont des tumeurs bénignes, qui se développent sous la forme d’un nodule. De façon plus occasionnelle, cette forme tumorale peut envahir la boîte crânienne ou encore compresser les vaisseaux sanguins du cerveau et les nerfs cérébraux. Il s’agit alors d’un méningiome malin” expliquent les experts de Passeport Santé. Mais quel lien avec la pilule contraceptive alors? « Plus on prend le traitement longtemps à dose élevée, plus le risque est important », met en garde Isabelle Yoldjian, cheffe du pôle gynécologie de l’Agence nationale de sécurité du médicament, interviewée par “20 Minutes”. Soit, concrètement, un risque de méningiome 3,3 fois plus élevé pour une femme prenant une de ces pilules progestatives plus de 6 mois que pour une femme qui n’en prend pas. Dès cinq ans de traitement, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, contre un risque multiplié par 7 dès 3,5 ans sous Lutéran.

Et si l’Agence nationale de sécurité du médicament a confié s’intéresser à toute la famille des contraceptifs progestatifs dans la foulée, notamment les stérilets, c’est un nouveau coup dur pour la réputation de la pilule, déjà malmenée il y a quelques années avec la révélation que la pilule Diane 35, à l’origine un médicament contre l’acné, pouvait donner lieu à des thromboses veineuses entrainant des embolies pulmonaires. En 2013, le directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament avait ainsi recommandé l’arrêt de l’utilisation de cette pilule, commercialisée par Bayer, comme contraceptif. Bonne à jeter la pilule? Si une étude de 2005 du Centre international de recherche sur le cancer (actualisée en 2012) révélait que les pilules combinées entraîneraient une légère hausse du risque de cancers du sein, du col de l’utérus et du foie, selon une étude épidémiologique d’envergure aux Etats-Unis, les femmes ayant pris des contraceptifs oraux pendant au moins 10 ans auraient un risque de cancer de l’ovaire 40% plus faibles que celles qui n’ont pas pris de contraception orale ou durant une période inférieure à un an. Bon à savoir: avant d’arrêter de prendre la pilule, il est conseillé d’en parler à sa ou son gynécologue et/ou sa ou son médecin traitant.

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