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J’ai testé: la rhinoplasthie pour refaire mon nez

La rédaction

Après de longues années de complexes, j’ai profité d’un problème de cloison nasale pour refaire mon nez. Une expérience qui me faisait rêver autant que paniquer et qui, finalement a été très différente de l’image préconçue que j’en avais.


Je me rappelle encore cette photo. J’avais une dizaine d’années et je posais, souriante, appuyée contre un mur. C’est en regardant ce cliché que, pour la première fois, j’ai trouvé mon nez laid. Depuis ce moment, il y 20 ans, cela n’a été qu’un long combat avec lui, autant qu’avec mon image. Au manque de confiance en soi lié à l’adolescence, s’est ajouté l’impression d’avoir un visage difforme, sans la moindre harmonie ni finesse. Et l’angoisse permanente du reflet rendu par le miroir comme par les photos, les vidéos, captant au vol ce nez semblant prendre toute la place, gâchant toute image. Je n’avais pourtant pas de bosse. Mon nez n’était ni tordu ni extrêmement long ou épais, mais comme inadapté, cachant tout autre trait. J’ai grandi, sans pour autant me réconcilier vraiment avec mon apparence, apprenant juste à faire avec, à vivre en paix ou presque. Mais toujours avec l’espoir d’un jour le voir changer. Soit car mes traits auraient évolué en vieillissant, soit avec le fantasme d’oser la chirurgie esthétique.

Trois mois avant


Alors, quand, en consultant un ORL pour des problèmes de sommeil, j’ai appris que ma cloison nasale était déviée et que, pour retrouver une respiration plus correcte, il me fallait être opérée, je l’ai vu comme une occasion inespérée, celle que j’avais attendue si longtemps, moi qui, en peureuse des anesthésies, n’aurais sans doute jamais eu le courage de passer sur le billard sans obligation médicale. Et j’ai demandé à changer en même temps l’apparence de mon nez. J’aurais pu être opérée à peine deux semaines plus tard. Soudain, tout devenait presque trop tangible, trop aisément concret. Alors j’ai préféré fixer une date un peu plus lointaine, de façon me laisser l’occasion d’accepter l’idée, de réaliser ce que j’allais vivre. Et de trouver le futur nez de mes rêves.

Comme pour ma déco, j’ai été piocher des inspirations sur Pinterest, avec l’impression iréelle de choisir ma future tête sur catalogue.

Pas aussi simple


Puis en me rendant à ma consultation pré-opératoire avec le chirurgien, j’ai vécu la première d’une série de révélation d’une réalité toute différente de celle que j’avais en tête. Pas de joli montage Photoshop ou de réalisation 3D pour me montrer l’incroyable rendu avant-après, mais juste une discussion sur mes attentes et les possibilités chirurgicales. Il était faisable de modifier mon nez, sans pour autant pouvoir le transformer totalement et, surtout, le résultat dépendrait de l’épaisseur de ma peau. Si celle-ci était trop massive, je n’aurais pas un rendu spectaculaire, spécialement au niveau de la pointe du nez. Seuls les os et les cartilages peuvent en effet être transformés, la peau présentant trop de risques d’infection et de nécrose. Impossible donc de me montrer une simulation du futur résultat, tant celui-ci varie d’un patient à l’autre.

Le jour J


Je suis partie au bloc avec une énorme boule au ventre, entre paranoïa et angoisse, animée par la certitude que je serais la seule victime d’erreur médicale lors d’une opération aussi bégnine. L’intervention devait durer plus ou moins deux heures et ce qui allait y être pratiqué tenait de la totale inconnue pour moi. Le chirurgien verrait sur le moment s’il y avait lieu de casser l’os même ou seulement de toucher aux cartilages, en fonction de l’utilité médicale comme du futur résultat visuel. Une fois au bloc, le noir complet. Avant de me réveiller soulagée d’être toujours en vie et surtout sans souffrance. Juste l’impression de connaître le rhume le plus épique de l’univers. Une attelle me couvrait la totalité du nez et, quoique ayant du mal à respirer, mon état n’avait rien de dramatique.

 

Les jours suivants


Étonnament, la douleur n’est jamais vraiment arrivée. Enlever les mèches le lendemain de l’opération a été tout sauf une partie de plaisir, même s’il s’est agi d’à peine quelques secondes, j’ai aussi dû conserver mon attelle durant une dizaine de jours, avec des chatouillements atroces, et j’avais en permanence l’impression qu’on m’avait greffé une fontaine au milieu du visage, mais c’était supportable. On m’avait prescrit de puissants antidouleurs auxquels je n’ai pratiquement pas eu besoin de recourir, et à part la fatigue, j’ai rapidement pu reprendre une vie presque normale. L’os de mon nez ayant été simplement affiné et pas cassé, j’ai même échappé aux yeux mauves semblants tout droit sortis d’une bagarre.

Je dormais mal, c’était inconfortable et j’avais la plus terrible envie de me moucher sans en avoir le droit, mais c’était loin d’être l’horrible torture que j’avais imaginé.


Même les soins post-opératoires étaient simples, puisqu’il s’agissait uniquement de nettoyer les points de suture et de mettre des gouttes et de la crème.

Le premier bilan


Une fois les dix jours passés, je suis retournée à l’hôpital retirer mes points et consulter le spécialiste qui m’avait opérer. Bizzarement, une fois les sutures parties, il était impossible de dire que je m’étais faite opérer. Aucune cicatrice, pas la moindre marque. Il faut dire que la technologie actuelle est telle, que l’on se contente d’ouvrir la partie inférieure du nez, celle que l’on appelle columella. Et plus étrangement encore, mon nez, par sa forme et son épaisseur ne semblait pas non plus avoir été modifié. Toujours aussi massif, toujours aussi peu gracieux. Mon médecin m’apprit que c’était normal, qu’il faudrait un certain temps avant que l’hématome ne dégonfle, et que le résultat final ne serait visible lui... qu’après un an. Mais, lors du rendez-vous suivant, après un mois, j’aurais déjà un aperçu un peu plus correct du rendu.

Aujourd’hui


Cela fait près d’un mois et demi depuis ma rhinoplastie. Je vois des changements significatifs au niveau de mon nez. il est affiné, aussi bien au niveau de la cloison que de la pointe, même s’il ne correspond pas encore totalement au profil de mes rêves. Le chirurgien dit qu’une part d’oedème est toujours là et que ce n’est pas encore la version définitive, même si l’on s’en approche doucement. Dans l’ensemble, je suis déjà très satisfaite, impressionnée par le naturel du changement, tellement progressif que peu de gens ont remarqué la différence. De mon côté par contre, cela change déjà beaucoup.

Je ne suis pas encore complètement réconciliée avec mon image, mais j’ai nettement moins peur de croiser son reflet et j’apprécie chaque jour les petites modifications que je vois apparaître. J’ai l’impression d’être comme les enfants qui ressentent tous les matins l’excitation d’ouvrir une nouvelle case de calendrier de l’Avent.


Je sais qu’il me reste du chemin à parcourir, car l’acceptation n’est pas qu’une question d’apparence mais surtout de regard et le mien est loin d’être tendre avec moi-même. Mais je suis surtout très fière d’avoir franchi ce pas, réalisé sur tout sauf un coup de tête. Et d’avoir ainsi découvert que c’était bien moins horrible que je ne l’avais imaginé.

 

À savoir:


Si elle n’est pas pratiquée pour raisons médicales et donc remboursée par la mutuelle, une rhinoplastie coûte entre 2500 et 4000 euros en fonction du chirurgien et de l’hôpital où elle est pratiquée. L’opération comme le temps et la facilité de rémission dépendent de l’acte chirurgical réalisé. Et, même si l’intervention est devenue bien plus banale qu’il y a une vingtaine d’années, ellese déroule toujours sous anesthésie générale et présente donc des risques, comme tout autre opération. Il est donc essentiel de ne pas la prendre à la légère.

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