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La Hongrie adopte des textes de loi allant à l’encontre des droits LGBT+

Manon de Meersman

Cette semaine, le Parlement hongrois a décidé d’adopter une série d’amendements constitutionnels limitant purement et simplement les droits des personnes LGBT+. Un recul considérable qui s’inscrit dans la Constitution et qui fait terriblement froid dans le dos.

Alors qu’il y a quelques mois, la Hongrie décidait officiellement de nier l’existence des personnes trans, voilà qu’aujourd’hui, elle souhaite définir un texte fondateur imposant le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme uniquement. De plus, elle prévoit également d’interdire l’adoption des couples homoparentaux... Le tout alors que l’homosexualité en Hongrie a été dépénalisée dans les années 1960 et que l’union civile a été reconnue en 1996.

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Vers une stigmatisation renforcée de la communauté LGBTQI+

Avec Viktor Orban au pouvoir, de nombreux changements ont eu lieu au niveau de la Constitution hongroise. Défendant les “valeurs chrétiennes”, il offre sur un plateau d’argent l’image de l’homme insufflant l’idéologie patriarcale à son peuple. En inscrivant dans la Constitution ces changements ébranlant directement la protection, la sécurité et les droits des personnes LGBT+, ce sont les stigmatisations de cette communauté qui sont renforcées. En s’ancrant dans la Constitution, ces mesures deviennent bien plus contraignantes qu’une simple loi et rendent d’autant plus compliquée la marche arrière.

C’est une sombre journée pour la communauté LGBTQ de Hongrie et une sombre journée pour les droits humains. Ces nouvelles lois discriminatoires, homophobes et transphobes, adoptées à la hâte sous couvert de la pandémie de Covid-19, ne sont que la dernière attaque en date des autorités hongroises contre les personnes LGBTQ”,

explique David Vig, le directeur d’Amnesty Hongrie. Le plus choquant dans ces nouvelles décisions? La Hongrie fait partie de l’Union Européenne et de telles lois dans la Constitution, bafouant les droits des personnes LGBT+, vont à l’encontre du droit international et des droits humains. “Ces lois restreignent encore davantage les droits des enfants et parents LGBTI en Hongrie. Les enfants LGBTI seront forcés à grandir dans un environnement les empêchant d’exprimer leur identité, et des enfants partout en Hongrie seront privés de familles sûres et aimantes, car l’adoption sera réservée aux couples hétérosexuels mariés. Cette manœuvre visant à adopter à la hâte ces nouvelles dispositions discriminatoires, homophobes et transphobes s’inscrit dans le cadre d’une attaque continue des autorités hongroises contre les personnes LGBTI”, a développé Katrin Hugendubel, la directrice des actions de plaidoyer de l’ILGA.

La seule chose à espérer dans de telles circonstances? Que le discours européen prononcé en novembre dernier et porté par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, soit d’application face aux mesures de la Hongrie. Pour rappel, l’UE souhaitait mettre en place un plan d’action incluant l’élargissement des crimes de haine afin de lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’expression de genre.

 

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