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FAUT QU’ON PARLE: arrêtez de publier des photos des rayons de supermarchés

La rédaction

À l’heure où la Belgique entière se demande si confinement ou pas il y aura, un vent de panique se lève sur les réseaux sociaux et provoque des comportements semblables au premier confinement du mois de mars.


Mars 2020. Le monde entier s’enferme chez soi pour un confinement qui durera plusieurs semaines. Premier réflexe: faire des stocks de nourriture gigantesques. Pâtes, papier toilette, farine, désinfectant, en quelques jours à peine, les rayons des supermarchés ont été dévalisés par une population angoissée de mourir de faim. Pourquoi? Parce que le climat de peur provoque un retour à des comportements archaïques: la peur de manquer, la survie, le besoin de se sentir entouré de victuailles “au cas où”. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont tenté de rassurer à travers des messages réguliers: “non, il n’y a pas de pénurie”, “oui, les stocks seront assurés”. La preuve? Les magasins sont toujours ouverts et n’ont pas prévu de fermer leurs portes si deuxième confinement il y a. RIEN pendant ces semaines éprouvantes n’a amené les supermarchés à une situation dramatique empêchant qui que ce soit de faire ses courses et de se sustenter.

Les gérants se veulent rassurants à outrance et invitent la population à rester raisonnable et à faire ses courses comme d’habitude. Mais ça ne suffit pas. Aujourd’hui, des dizaines de messages circulent sur les réseaux sociaux et provoquent un cercle vicieux qui est clairement évitable. Ainsi, ces lanceurs d’alerte sont en train de réduire à néant les efforts de milliers de surfaces de vente en Belgique. “Le Aldi de tel endroit est vide, les gens font des réserves”, “plus de PQ à tel endroit. C’est le moment de faire des stocks”, etc. Des messages anxiogènes qui accentuent ce besoin d’acheter, de stocker, comme si on était en guerre et que toutes les productions allaient s’arrêter. Pire encore, certains ne prennent même plus la peine de vérifier la date de publication de certaines photos et partagent des clichés de rayons vides du mois de mars en les faisant passer pour actuels.

En partageant ce genre de messages, même si c’est pour traiter les gens d’idiots, vous participez à ce climat d’anxiété, vous incitez les gens qui ont peur à se ruer chez Colruyt pour remplir leur caddie. “Parce qu’on ne sait jamais”. Et si on ne peut blâmer les stressés qui devant un rayon dévalisé ont pris la dernière douzaine de rouleaux de PQ et voient ça comme un coup de chance, il est vraiment essentiel de communiquer de la bienveillance sur les réseaux sociaux pour ne pas aggraver la situation. En postant ces messages alarmistes, vous participez à ce cercle vicieux, peut-être même sans vous en rendre compte. La piqûre de rappel est donc essentielle:

Au mois de mars, les commerces n’étaient pas préparés. Pourtant, les stocks ont été garantis pour tout le monde. Aujourd’hui, cette deuxième vague annoncée depuis bien longtemps a permis aux magasins de faire des approvisionnements en conséquence et de garantir aux clients des denrées comme d’habitude. La fédération du commerce Comeos l’a encore souligné avec insistance: les magasins sont prêts et les stocks assurés. Il n’y a PAS d’urgence à remplir ses étagères”.


Il est temps de réaliser que ce sont vos caves et vos frigos remplis à ras bord qui vont poser problème. D’abord parce qu’ils empêcheront ceux qui n’ont pas paniqué de faire leurs courses normalement, ensuite parce que ces achats compulsifs risquent d’être gaspillés et enfin parce que vos stocks démesurés risquent bien de faire augmenter les prix des produits de première nécessité et finir par vous donner raison d’avoir acheté au rabais.

Interrogeons-nous sur la responsabilité citoyenne mais avant tout humaine de chacun. À l’heure où la pandémie fait des ravages désastreux, ajouter ce stress n’aura rien de bénéfique. Nous traversons cette année 2020 ensemble et c’est ensemble que l’on sera plus forts.

Photo: la photo de cet article est une photo d’illustration d’un magasin au Texas, aux États-Unis.


 

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