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FAUT QU’ON PARLE: c’est quoi le problème avec le clitoris?

La rédaction

La parole se libère et les langues se délient autour de l’organe du plaisir. Alors que trop de gens ignorent encore son existence ou sa fonction, le clitoris met ses couilles sur la table et il était temps qu’on en parle.


Depuis plusieurs mois, le clitoris devient le roi d’Instagram. De plus en plus de comptes dédiés à l’organe sacré voient le jour pour instruire, éduquer et vulgariser l’information qui l’entoure. C’est ainsi que les fans de l’application de photos ont pu découvrir Tasjoui, Gangduclito, Jouissance Club et des dizaines d’autres. Ils ont tous un point commun; ils parlent de sexe et partagent des informations très frontales sur un sujet encore trop tabou.

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Le but est noble mais surtout nécessaire. Une étude française du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a révélé qu’un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles possèdent un clitoris et 83% ignorent sa fonction érogène. Pourtant, le clitoris fait partie du corps humain au même titre que des testicules ou qu’un nombril qu’on ne peine pas à retrouver sur les planches d’anatomie.

Mais combien d’étudiants pourront se targuer d’avoir pris connaissance de son existence durant leur cycle d’études? Au mieux, on le cite et on le situe sur un schéma de vulve. Au pire, on ne l’aborde pas et ce n’est pas très grave.

Résultat des courses, de nombreuses femmes se retrouvent à l’âge adulte sans avoir connu l’orgasme. Certains hommes ont encore des difficultés à le trouver parmi nos grandes et nos petites lèvres. C’est bien pour ça qu’il était temps que le clitoris fasse son apparition dans nos bouches et dans les conversations mondaines.  En lançant la campagne “It’s not a bretzel” dans les rues du monde entier, un collectif féministe a voulu changer la donne en affichant l’organe tel qu’il apparaît dans son entièreté.

 

 

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Les réactions sont affligeantes. Ceux qui parviennent à mettre le doigt sur ce que c’est au premier coup d’oeil ne sont pas nombreux. “Un bout d’intestin?” “Un légume?” “Un appareil à massage?” Tout ça est le résultat d’un manque sévère d’éducation. Pourtant, quand des courageux•ses prennent l’initiative de l’afficher et de l’expliquer, les plus prudes montent au créneau. Ainsi, Instagram a cru bon de fermer des dizaines de compte qui parlaient trop ouvertement (ou graphiquement) du corps, de nos sexes, de leurs rôles et des plaisirs qu’on peut en retirer. Et bien évidemment, ce n’est pas en censurant un message aussi essentiel que les mentalités risquent de passer au rang supérieur.

Mais c’est quoi le problème avec le clitoris au final? 


Sa taille visible n’est pas plus grande qu’un bouton. Pourtant, on en fait des montagnes. Les tabous autour du sexe nous conduisent à une ignorance maladive, à des frustrations, à des problèmes de confiance en soi. Il est grand temps de se réveiller et d’accepter qu’on discute ouvertement du petit morceau de chair qu’est le clitoris.

Mais vous savez où est le problème? C’est qu’en 2019, on est encore bien trop coincés pour parler de sexe.

Pourquoi? Parce que le sexe, “ça appartient à la sphère de l’intime” diront les plus libérés. “Parce que le sexe, c’est sale” n’avoueront jamais les plus petits esprits. Mais pourquoi donc sacraliser au point de la cacher la chose qui nous unit le plus au monde? Sans sexe, pas de reproduction, pas d’enfant, pas de vie. Pas de plaisir.

Tout le monde fait l’amour mais le sexe reste le tabou le plus universel.


Alors certes, vos fantasmes, vos habitudes, votre jouissance et votre nudité ne regardent que vous. Mais trouvez-vous ça normal qu’une femme ou un homme n’ait pas connaissance de l’existence d’un organe? Est-ce donc un crime d’apprendre à des petites filles à quoi ressemble leur corps? En parler donnerait-il aux femmes une opportunité de reprendre (ou garder) le pouvoir? C’est quoi le problème finalement? Est-ce un pêcher d’avouer l’affolante vérité que le clitoris est le seul organe entièrement dédié au plaisir?

Ne pensez-vous pas que bien d’autres auraient hurlé de colère si on avait eu le malheur d’oublier le pénis dans un manuel scolaire sur le corps humain?

Heureusement, les mentalités évoluent, les discours aussi. Diable que nous saluons toutes ces personnes qui ne craignent pas les pudibonds et qui placardent dans tout Paris et tout Bruxelles notre organe à orgasmes.  C’est intelligemment fait, c’est visuel, frappant, agréable à regarder. Comme peut l’être un cours d’éducation sexuelle ou une discussion entre des parents et des enfants en pleine découverte de leur corps.

On peut parler de sexe tout en restant délicat et prude. Il suffit d’écouter la sexologue Alexandra Hubin pour réaliser qu’on peut expliquer les choses les plus coquines tout en restant professionnelle, polie ou politiquement correcte. Apprendre le sexe, ce n’est que de l’information et l’information est importante.

Nous nous joignons au hashtag #Sexualityisnotdirty (la sexualité n’est pas sale). Parce qu’il est grand temps d’appeler une chatte une chatte au risque de tous finir mal informé•es ET mal baisé•es.

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