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En souscrivant à cet emprunt, vous sauvez les rhinocéros

Kathleen Wuyard

Pour sauver les espèces menacées, rien de tel que de mettre la main au portefeuille, et ce n’est pas à des financiers qu’on va expliquer ça. La preuve: dans la City, certains d’entre eux ont eu l’idée de génie de créer le “rhino bond”, un emprunt particulier pour sauver les rhinocéros.


Si pour vous, imaginer la City de Londres conjure des images mentales de financiers pressés et peu amènes en costumes à fines rayures, façon Loup de Wall Street, réfléchissez-y à deux fois. Les banquiers ont un coeur aussi, vous savez. Et ils le prouvent: ainsi que l’a repéré Tess Annest pour Glamour, la société financière londonienne Conservation Capital vient en effet d’inventer le premier prêt dédié entièrement à la protection d’une espèce. Et quelle espèce: comme son nom l’indique, le “rhino bond” vise à voler au secours des rhinocéros, dont la population a diminué de 92% ces 50 dernières années seulement. C’est que leurs cornes sont particulièrement prisées des braconniers, qui les leur arrachent sans répit. Résultat, à l’heure actuelle, il n’y a plus que 5 500 rhinocéros en vie. Une fatalité contre laquelle le petit monde de la finance londonienne a décidé de batailler.

Le principe du “rhino bond” inventé par Conservation Capital? Un prêt de 50 millions de dollars, étalé sur cinq ans. Mais pas n’importe quel prêt: les créanciers sont en effet mis à contribution, et ne percevront des intérêts que si la population de rhinos africains augmente d’au moins 10% sur l’intervalle de l’emprunt.

Si le modèle est validé, il pourra être appliqué aussi bien à d’autres espèces menacées qu’à la préservation d’espaces naturels en danger. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de la capacité à mesurer des résultats concrets sur le terrain”


Et si, typiquement, on n’est pas forcément le public visé par les schémas financiers à plusieurs millions de dollars de la City, on applaudit vivement l’initiative. Parce que partager des photos tragiques d’animaux en péril sur les réseaux, c’est bien gentil, et on le fait aussi, mais ça ne fait pas vraiment avancer le schmilblick. S’engager financièrement pour la sauvegarde des espèces, par contre? Une idée tout sauf bête, dont on espère qu’elle fera des petits.

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