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© Getty

Pourquoi le succès du halloumi a un impact sur l’environnement

Manon de Meersman
Après l’avocat et le quinoa, c’est au tour du halloumi d’être appelé à la barre des victimes de leur succès. Eh oui, le fromage en vogue dans nos salades et sur nos toasts est en train de secouer les producteurs de l’île chypriote d’où il est originaire.


Le halloumi, originaire de Chypre, rencontre depuis plusieurs mois un franc succès auprès des consommateurs. Sauf que cet engouement est “en train de faire perdre pied aux producteurs de l’île qui n’arrivent plus à assumer la demande mondiale croissante, laissant planer la menace d’une industrialisation de la production ou, pire, d’un déclin de ce savoir-faire artisanal” comme le rapporte un article de ClubSandwich sur le sujet.

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Une demande croissante


Incontournable depuis le Moyen-Âge, le halloumi est une véritable institution à Chypre. Réalisé selon des règles et un savoir-faire précis, ce fromage est élaboré à partir de lait de chèvre, de vache et de brebis. Et son succès ne fait pas spécialement le bonheur des producteurs chypriotes. En effet, ces derniers n’ont pas les moyens de gérer une telle croissance de production, à commencer par le nombre de chèvres et de brebis qui est insuffisant et qui touche, de facto, directement les quantités de lait produites. Eh oui, il y a des pourcentages à respecter pour produire un halloumi digne de ce nom et celui-ci implique de ne pas dépasser la limite de 50% de lait de vache.

Si nous continuons comme cela, il n’y aura pas assez de producteurs que pour que ça tourne. Ils n’ont juste pas assez de lait. En été, lorsque la température atteint 42 ° C, les animaux produisent très peu. C’est très difficile de les mettre enceintes. Dans une telle chaleur, ils ne veulent même pas manger !


explique Andreas Andreou, directeur du département de l’industrie à la chambre de commerce de Chypre, dans un article sur le site de Paris Match.

Un accord avec la Chine


En plus de cette production déjà assez difficile à gérer, Chypre doit faire face à une autre problématique: le ministère de l’Agriculture chypriote a signé un accord officiel qui autorise l’exportation du fromage vers la Chine. Résultat? Les petits producteurs ont dû décupler leurs moyens pour produire, jusqu’à devoir parfois importer du bétail depuis l’Italie ou le Danemark afin de répondre à la demande. Une cadence qui n’est pas tenable sur le long-terme, du moins, si on souhaite conserver l’authenticité chypriote du halloumi.

Cela débouche d’ailleurs sur une peur généralisée du côté des petits producteurs: le développement d’une contrefaçon ou de versions cheap du halloumi. Un véritable drame pour ces personnes auxquelles l’artisanat tient à coeur. Pour empirer le tout, début de l’année, l’appellation “halloumi”, garantissant un cahier de charges, une provenance et une norme de fabrication quant à la qualité du fromage, a été retirée aux autorités chypriotes à cause d’une erreur administrative.

En attendant, les petits producteurs cherchent une solution afin d’augmenter leur production de lait de chèvre, au grand dam de la planète qui a déjà bien du mal à respirer dans cette oppression humaine. Nous, à notre échelle, on garde l’info en tête et on fait attention à notre consommation!

 

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