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Pourquoi il faut absolument signaler les comptes ““Fichas”” sur Instagram?

Justine Rossius

Revers du confinement: des comptes baptisés « Fichas » se multiplient sur les réseaux sociaux. Leur but? Dévoiler des photos de filles dénudées, souvent mineures, et sans leur consentement.


Si notre consommation des réseaux sociaux a augmenté durant ce confinement, le cyber-harcèlement aussi, notamment via l’apparition des comptes « Ficha » ou « Fisha » (verlan d’”affiche”), sur Snapchat ou encore Instagram. Ces pages publient des photos et des vidéos de filles nues ou dénudées, sans leur consentement, pour les afficher. Concrètement, les créateurs de comptes « ficha » demandent aux internautes (les “abonnés”) de dénicher des photos ou vidéos intimes de jeunes filles, souvent mineures.  Ces comptes dévoilent ensuite chaque jour les clichés en question, avec le numéro des jeunes filles qui apparaissent sur les photos. Très vite, ces filles sont harcelées en masse et victimes de slut-shaming.

 

Pourquoi une telle explosion?


Tout simplement parce que dans ce contexte, nous sommes davantage amenés à communiquer via les réseaux sociaux. Les adolescents, particulièrement, sont scotchés à leur écran de téléphone et entretiennent des relations amoureuses, voire sexuelles, via Internet. Peu conscientes des dangers et surtout, manipulées, certaines jeunes filles en viennent à envoyer des photos dénudées sur Snapchat et d’autres plateformes. De plus, les détenteurs de ces comptes Fisha savent que les victimes seront d’autant plus dévastées qu’elles sont actuellement davantage isolées qu’en temps normal. À la clé? Un business bien plus fructueux, s’il est question de chantage financier. Depuis le confinement, ces méthodes auraient explosé: Justine Atlan, directrice générale de l’association E-Enfance, a expliqué qu’ils recevaient actuellement plus de 350 appels par semaine. 20% des appels aboutissent à un signalement aux plateformes internet par NET Ecoute, contre 10% avant le confinement, et cela “majoritairement du fait des comptes ficha”.

 

Le collectif Stop Fisha


Face à cette recrudescence du revenge porn, un groupe d’une vingtaine de militantes s’est formé durant le confinement. Ce collectif français, baptisé « Stop Fisha », établit une liste de comptes, qu’elles signalent au maximum auprès des réseaux sociaux concernés. Grâce à cette stratégie, depuis le début du confinement, 250 comptes Fichas ont été supprimés. Mais l’identité des personnes derrière ces comptes n’a pas été retrouvée. Sur cette vidéo postée sur Instagram, la militante @shanley_mc souligne à quel point les comptes Fishas sont dévastateurs pour les filles qui en sont victimes.

 

https://www.instagram.com/p/B_Q7RzRJZWd/

 

La fin de l’impunité pour les cyber-harceleurs


Si vous êtes victime ou si vous connaissez un proche qui l’est, n’hésitez surtout pas à appeler le numéro belge contre le cyber-harcèlement, le 103.  Il est aussi conseillé de faire des captures d’écran des différents contenus dévoilés, de les imprimer et de vous rendre à la police avec ces documents. Bon à savoir aussi: la loi a changé et les personnes qui dévoilent ce type de photos encourent donc entre 6 mois et 5 ans de prison et une amende allant jusqu’à 15.000 euros (même s’ils n’ont pas pris les photos en question).

 

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