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© Manuel Queimadelos Alonso/Getty Images

Eurovision: la chanson espagnole fait polémique, le concours et le gouvernement s’en mêlent

Sarah Moran Garcia

À peine dévoilée, la chanson choisie pour représenter l’Espagne à l’Eurovision a attisé la colère des associations féministes. La polémique a enflé au point que l’organisation du concours de la chanson a dû prendre la parole pour clore le débat. Même le Premier ministre espagnol a pris la parole à ce sujet.

Il y a quelques jours, le duo Nebulossa a été sélectionné pour représenter l’Espagne lors de la 68e édition du Concours Eurovision de la chanson, qui se tiendra à Malmö (Suède), en mai prochain. Sauf que “Zorra”, la chanson choisie par le groupe d’electropop pour l’occasion, est très loin de faire l’unanimité au sein de la population espagnole.

Le titre, que l’on peut traduire par “renarde”, peut avoir une autre signification. En effet, dans la langue de Cervantes, le terme est aussi employé pour désigner une prostituée, ou tout simplement une femme assumant sa sexualité et ayant plusieurs partenaires.

“Si je m’amuse, je suis une salope”

Si le titre peut laisser planer le doute, les paroles, elles, sont sans équivoque: “Je sais que je ne suis qu’une renarde (entendez “salope”), que mon passé te dévore. Je sais que je suis le mouton noir, l’incomprise, la femme de pierre. (...) Si je sors seule, je suis la salope. Si je m’amuse, je suis la salope. Si je sors longtemps et qu’il fait jour, je suis encore plus une salope.”

Alors que le duo, composé de la chanteuse Mery Bas (María) et du claviériste Mark Dasousa, s’est défendu, affirmant qu’il s’agissait d’un hymne féministe, la chanson a tout de même choqué les groupes féministes, qui ont exigé son retrait du concours. Ces dernières ont, en effet, jugé que le titre de Nebulossa était dégradant pour l’image de la femme, estimant que les paroles allaient à l’encontre des règles du concours de la chanson, qui interdit notamment les “langages inacceptables”.

L’Eurovision a tranché

Cette levée de boucliers a poussé l’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice de l’Eurovision, à prendre la parole, mettant un terme au débat. “L’UER comprend qu’il existe de nombreuses interprétations du titre de la chanson qui représentera l’Espagne (...). Compte tenu de l’utilisation prévue dans le contexte des paroles et du message de la chanson, (...) nous sommes parvenus à la conclusion que la chanson est apte à participer au concours de cette année”, a-t-elle fait savoir à l’agence de presse EFE.

La polémique a tellement enflé que même le Premier ministre Pedro Sánchez l’a commentée. Interrogé à ce propos lors de l’émission “Al Rojo vivo”, sur la chaîne La Sexta, le responsable du gouvernement espagnol a estimé que “le féminisme est non seulement juste, mais aussi amusant”, et que “ce genre de provocation doit nécessairement venir de la culture”. Le socialiste en a profité pour tacler la “fachosphère” qui aurait préféré un morceau plus consensuel. “Je préfère ce genre de chanson”, a-t-il ajouté.

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