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FLAIR BOOK CLUB: ““Reste””, le roman glauque et sensible d’Adeline Dieudonné

Justine Rossius

Dans “Reste”, son nouveau roman aussi exquis qu’un cadavre, Adeline Dieudonné nous emmène dans un road-trip mortuaire haletant, tout en dressant le portrait d’une société pas toujours flamboyante.

Le résumé

“Dans un chalet au milieu des montagnes, une femme et son amant se retrouvent en secret, sans que son épouse ne soit au courant. Tous deux vivent une idylle, une parenthèse hors du temps. L’amoureux succombe d’une crise cardiaque en quelques secondes. La narratrice se retrouve seule avec le corps sans vie de son amant. Elle décide de garder le corps et, pour surmonter son chagrin et la violence de l’événement, commence à écrire des lettres à l’épouse et lui raconte cette histoire d’amour infidèle.”

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Pourquoi on a aimé?

Pour l’intrigue, déjà, infiniment originale qui nous donne envie dès les premières lignes de connaître tout de cet amour fou et post-mortem. Pourquoi l’amant de la narratrice est-il décédé? Pourquoi le garde-t-elle près d’elle? Que va-t-elle faire du corps?

On a adoré ce roman pour l’écriture incisive d’Adeline Dieudonné dans laquelle on s’était déjà plongée avec plaisir dans son livre “La vraie vie”. L’autrice belge parvient par le biais de mots acides à nous plonger entièrement dans une histoire pourtant surréaliste. Mais plus encore! Elle nous tient la main et nous amène avec la narratrice, dans ce décor glauque au possible. Au fil de notre lecture se forment des images, se dégagent des odeurs, se composent des sons. On s’y croirait, là, entre le cœur à l’arrêt de cet homme et celui trop battant de cette femme. On est tant happés que fascinés par la folie d’une femme folle amoureuse: qui fredonne des chants, vêtit, embrasse et transporte un corps sans vie.

Enfin, on s’est délecté des réflexions introspectives que suscitent cette histoire: Adeline Dieudonné use le prétexte d’un récit morbide pour aborder des sujets qui touchent. La condition de la femme, la vie conjugale et la charge mentale qui lui incombe, la zone grise du consentement, les parts inavouables de la maternité, l’adultère et le célibat. Autant de sujets qui viennent piquer entre les lignes. Sans parler de la mort: thématique reine de ce roman.

À qui ça va plaire?

Aux amoureux de romans haletants. Qui veulent un livre happant, qui se dévore en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Et parce qu’Adeline Dieudonné est définitivement une autrice à suivre. Pour le patriotisme et le féminine!

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