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Maikan
© Getty Images

FLAIR BOOK CLUB: ““Maikan””, le roman choc sur les pensionnats d’enfants autochtones

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

On a découvert « Maikan » en achetant un « blind book date » soit un livre que l’on achète à l’aveugle en se basant uniquement par le mot que la libraire a écrit et collé sur le papier kraft qui le recouvre. On savait que l’histoire serait bouleversante, mais on ne s’attendait pas à un tel choc.

Le sujet des pensionnats d’enfants autochtones refait peu à peu surface depuis plusieurs années au Canada. Souvenez-vous, en 2022, le Pape François avait demandé pardon aux peuples autochtones pour « le mal commis » dans les pensionnats d’enfants. En effet entre la fin du XIXe siècle et les années 90, au moins 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leurs familles pour être placés de force dans des pensionnats gérés par des représentants de l’Église catholique. Il leur était interdit de parler leur langue et il leur était imposé d’oublier leurs croyances, leur culture et même leurs noms, afin de les « civiliser ». Sur place, beaucoup subissaient des abus psychologiques, physiques, de la maltraitance ou encore des abus sexuels… Selon « Le Monde », 6000 enfants auraient perdu la vie dans ces pensionnats. Le livre « Maikan » s’est inspiré de tous ces destins brisés, pour éveiller les consciences sur ce drame étouffé pendant trop longtemps.

Lire aussi: Au Canada, le pape s’excuse auprès des peuples autochtones après le drame des pensionnats

Le résumé 

« Nitassinan, août 1936. Sur ordre du gouvernement canadien, tous les jeunes Innus de Mashteuiatsh sont arrachés à leurs familles et conduits à plus d’un millier de kilomètres au nord, dans le pensionnat de Fort George tenu par des missionnaires catholiques. Chaque jour apporte son lot de coups et d’humiliations : tout est bon pour « tuer l’Indien dans l’enfant ». Maikan. Des loups. Voilà ce que sont, des années durant, les religieux aux yeux des enfants.

Montréal, 2013. L’avocate Audrey Duval recherche des survivants. Dans une réserve isolée de la Basse-Côte-Nord, elle retrouve Marie Nepton, une vieille Innue qui va lui raconter tout ce qui s’est passé à Fort George : la violence aveugle s’abattant sur les corps et les esprits, mais aussi la force de l’amour et la grâce de l’amitié qui, seules, ont pu contrer la barbarie. »

Et en 3 mots-clés ?

#pensionnats

#enfants

#autochtones

Pourquoi on a aimé “Maikan”?

Malgré sa thématique très dure, on a adoré ce roman qu’on a lu d’une traite. Le récit se partage en deux époques distinctes. Le présent de 2013 où l’avocate Audrey cherche à tout prix à offrir la réparation à laquelle ils ont droit aux survivants des pensionnats. Et le passé de 1936, où trois enfants sont arrachés à leurs familles et tout ce qu’ils ont toujours connu pour intégrer un établissement où la violence règne en maître. On découvre à travers leurs yeux l’horreur qu’ont vécue des milliers d’enfants considérés comme des « sauvages » par les missionnaires qui les encadrent. Mais aussi comment ils vont se lier pour survivre face aux loups, ceux qui se cachent sous la forme humaine.

À qui ça va plaire ?

À toutes celles et tous ceux qui souhaitent en apprendre plus sur cette période sombre de l’histoire du Canada qui a récemment resurgi dans l’actualité avec la découverte en août 2023 de centaines de tombes d’enfants à proximité d’anciens pensionnats. Bien que le livre soit un roman, l’auteur s’est inspiré des véritables témoignages de survivants de ces établissements. Une découverte que l’on n’est pas prête d’oublier. 

Maikan, Michel Jean, Edition Points, 7,90 €, disponible ici.

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