Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…

Flair Book Club: La maison des Turner, une fresque familiale passionnante

Kathleen Wuyard

Parce que chez Flair, on adore tout partager avec nos lectrices, on a créé la rubrique « Flair Book Club » où l’on parle de nos coups de cœur littéraires. Cette fois, on vous parle de « La maison des Turner », l’histoire d’une famille de Detroit confrontée à la maladie de la matriarcale et à celle de leur ville natale, gangrénée par la crise financière aux USA.

Le résumé


Cela fait plus de 50 ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance de 13 enfants, et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarcale, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison?

Pourquoi on aime


“Y’a pas d’fantômes à Detroit”. Dès les premières pages du roman, Francis, le patriarche de la famille, l’affirme à Cha-Cha, son aîné, et la phrase entre dans le parler familial pour mettre en doute tout mensonge ou exagération. Sauf que justement, des fantômes, à Detroit, il n’y a que ça. Fantômes d’une ère industrielle florissante, spectre de l’époque où Motor City était le moteur économique du pays, et où la Motown faisait danser le monde entier. Aujourd’hui, des quartiers entiers sont abandonnés, la ville ayant subi de plein fouet la récession économique de 2008. Et au milieu des ruines, se dresse la famille Turner, un peu bancale elle aussi, entre la soeur accro au jeu et ruinée, le frère qui hallucine et en parle à sa psy, et l’autre qui complote pour racheter à perte la maison de leur enfance. D’une plume aiguisée, Angela Flournoy dresse une fresque familiale mais aussi le portrait d’une ville à la dérive, et son écriture enlevée emmène dans un tourbillon de lecture où les pages se tournent à toute vitesse pour découvrir comment la famille va évoluer. Les meilleurs romans ont le don de faire s’évader ceux qui les lisent, et celui d’Angela Flournoy réussit le pari de nous emmener à Detroit et de nous guider à travers les ruines de la ville. Mais elle parvient également à nous rappeler avec beaucoup de justesse que toutes les familles ont leurs problèmes, et que cette fratrie de 13 a plus de point communs avec notre propre histoire familiale qu’il n’y paraît.

Lire aussi:

« Quand j’avais ton âge », la BD émouvante qui invite au bonheur

« Le Cactus », un roman délicieusement piquant

On a adoré « Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires