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147 marques de mode signent un ““Fashion Pact”” pour l’environnement 

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

32 groupes représentant pas moins de 147 marques du secteur de la mode s’engagent à signer le Fashion Pact. Dévoilé en détail à Biarritz ce 26 août aux dirigeants du G7, ce pacte vise à limiter drastiquement l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement.

C’est quoi le Fashion Pact?


“Pas moins de 22,5%, soit presque un quart des pesticides dans le monde, sont utilisés pour nos vêtements, notamment pour les champs de coton” déclare Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transion écologique et solidaire dans l’émission “Télématin” et cité par Madame Figaro. Le secteur de la mode est également responsable de 20% des rejets d’eaux usées et de 10% des émissions de CO2 dans le monde notamment à cause du transport des vêtements sur des centaines de milliers de kilomètres... On pourrait continuer les exemples tant l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement est gigantesque et catastrophique. Et il est temps, vu l’urgence climatique, que ça change!

En avril dernier, François-Henri Pinault, Président-Directeur général du groupe Kering (Gucci, Balenciaga...) est donc chargé par l’Elysée de mobiliser les différents groupes de la mode à prendre des engagements écologiques conséquents. Résultat, après 3 mois de réflexion, le Fashion Pact voit le jour! Ce pacte de la mode qui sera présenté en détail ce lundi 26 août lors du G7 à Biarritz contient les engagements que les signataires ont décidé de prendre pour l’environnement.

Quels sont les engagements?


Via 16 axes stratégiques, le Fashion Pact a pour objectif de limiter l’impact de l’industrie de la mode d’ici 2030 et 2050 dans trois champs d’action: le climat “atténuer le changement climatique”, la biodiversité “infléchir la courbe de la perte de la biodiversité d’ici 10 ans” et les océans “protéger les océans”. Exemples:

  • L’objectif le plus ambitieux est d’atteindre zéro émission nette de carbone à l’horizon 2050. Les signataires doivent donc pour cela, d’ici 2030 avoir recours à 100% d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement.
  • En 2030, les signataires s’engagent également à éliminer le plastique à usage unique de leurs entreprises.
  • Toujours pour 2030, les différentes marques s’engagent à renoncer aux approvisionnements de matériaux issus de l’élevage intensif.
  • Elles doivent également privilégier les exploitations agricoles respectant l’écosystème naturel, la protection des espèces et la régénération des sols.

Qui sont les signataires?


32 entreprises de la mode et du luxe représentant pas moins de 147 marques ont décidé de signer le “Fashion Pact” présenté lors du G7 à Biarritz. Parmi les signataires, on retrouve les géants de la fast fashion comme H&M, Gap, Inditex (Zara, etc.) mais aussi Burberry, Chanel, Ferragamo, Armani, Hermès, Moncler, Prada, Ralph Lauren, Stella McCartney, Zegna, Adidas, Nike, Puma, le groupe chinois Fung Group et Ruyi (Sandro, Maje...), les groupes Betseller (Vero Moda), PVH (Tommy Hilfiger, Calvin Klein), Capri (Jimmy Choo, Michael Kors), Fashion 3 du groupe Mulliez (Jules, Pimikie...), Carrefour, Galeries Lafayette, La Redeoute, Nordstrom, Selfridges et Tapestry.

Le Fashion Pact est-il contraignant?


Non et c’est un problème dénoncé par plusieurs ONG. Ni sanction ni mesures contraignantes ne sont prévues dans le Fashion Pact. “Le pacte fonctionne comme l’Accord de Paris : ce n’est pas contraignant mais les États le respectent. Ils se mettent une pression mutuelle car les citoyens mettent une pression sur les responsables politiques. (...) La mode est un secteur particulièrement sensible à l’opinion publique. Les Instagrameurs, les Youtubeurs, vérifieront les engagements pris par les entreprises” déclare Brune Poirson. “Dans la mode, le meilleur policier, ce n’est pas un Etat, c’est le consommateur, le citoyen”, a ainsi expliqué Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des relations institutionnelles internationales de Kering cité par Fashion Network. Des explications qui ne rassurent pas pour autant les ONG. Autres points dénoncés: l’absence de réflexion sur la surconsommation encouragée par les multiples collections des enseignes de fast fashion ou sur la relocalisation de la production plus proche de chez nous.

Et la suite?


En octobre, une réunion avec les groupes et marques du Fashion Pact est prévue. Elle aura pour but de tisser les actions prioritaires et leur mise en pratique. Bon à savoir, tous les signataires ne travailleront pas de la même manière pour parvenir aux objectifs. Chaque groupe de mode avancera selon ses spécificités.

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