Témoignage: ““Mon amoureux et moi sommes un couple libre””
Avoir une vie de couple et s’autoriser l’un et l’autre à vivre des aventures chacun de son côté, c’est possible? Si tout le monde n’adhère pas au principe, Sophie, 32 ans et son amoureux entretiennent eux une relation libre et sont totalement convaincus.
“Tout a commencé un soir de sortie. Mon copain et moi étions dans un bar. Une copine est venue vers moi. Je lui ai présenté mon chéri. C’était la toute première fois que je disais mon ‘amoureux’. Jusque-là, je restais un peu vague. Nous ne sortions ensemble que depuis quelques semaines, mais je me sentais vraiment bien avec lui. J’avais envie que ça devienne sérieux. Lorsque j’ai prononcé le mot fatidique, il a rigolé. Puis, dès que ma copine s’est éloignée, on a approfondi le sujet. Ce soir-là, on s’est dit qu’on était un vrai couple.
La difficulté de rester fidèle
Pour moi, à ce moment précis, être en couple signifiait ne voir personne d’autre. La relation devait être exclusive. Avant lui, j’avais déjà eu quelques copains, mais mes histoires d’amour finissaient toujours mal. Adolescente, je passais d’un mec à un autre. J’avais trop besoin qu’on m’accorde de l’attention. Par la suite, j’avais gardé le même schéma. Je continuais à papillonner, ce qui contrastait avec mes copines qui avaient des relations plutôt stables.
Mes relations exclusives n’avaient qu’un temps. L’un des deux finissait toujours pas tromper l’autre. Avec mon nouvel amoureux, j’ai donc décidé d’agir autrement.
Notre relation était à satisfaisante sur le plan physique, mais aussi émotionnel. Pour moi, c’était totalement nouveau. J’adorais ce que nous étions en train de vivre. Au bout d’un an et demi, mes vieux démons ont pourtant resurgi. Tout à coup, j’ai ressenti une attirance pour l’un de mes collègues. J’ai commencé à jouer les séductrices, à le draguer. Je me sentais très coupable par rapport à mon homme. Je n’avais pas envie de le faire souffrir. D’un autre côté, je me demandais pourquoi je ressentais ce besoin d’aller voir ailleurs. J’étais heureuse, pourtant. J’ai décidé de faire preuve d’honnêteté à son égard et de tout lui avouer. Sa réaction m’a prouvé qu’il m’avait comprise. Il savait d’où je venais et comment j’avais vécu avant de le connaître.
Un autre mode de relation
Après cette discussion, nous en sommes arrivés à la conclusion que le problème ne venait pas de lui. C’est moi qui me sentais attirée par des choses que notre relation ne pouvait pas m’apporter: une autre forme d’attention, de l’aventure, l’inconnu… C’est à ce moment que nous avons évoqué pour la première fois l’idée d’une relation ouverte. Il m’a demandé si le fait de savoir que je pouvais jouir d’une certaine liberté au sein du couple pourrait me rendre heureuse. Je lui ai répondu que dans ce cas, il devait avoir la même. Nous avons choisi de tenter le coup. Cette décision m’a libérée d’un poids énorme. Je me sentais très attachée à lui et, dans un même temps, tellement libre. Pour lui comme pour moi, cette relation ouverte n’était pas qu’une question de sexe. Ni lui ni moi n’avons une très grosse libido, mais cette manière d’agir devait avant tout nous procurer du bonheur. Et ça, c’est tellement plus important qu’une simple histoire de fesses.
Le déclencheur
Lorsque j’ai couché avec mon collègue, je ne m’en suis pas cachée. Si cette infidélité a servi de déclencheur, j’avoue que je me sentais encore très coupable. À ce stade, j’étais la seule dans notre couple à être allée voir ailleurs. Une nouvelle fois, nous avons tout mis sur la table. Benoît m’a rassurée en m’expliquant qu’il ne cherchait pas à vivre une aventure à tout prix. Ça viendrait naturellement, ou pas, un jour ou l’autre. J’ai toutefois préféré rester à distance de mon collègue jusqu’à ce que mon amoureux vive sa première aventure. Deux mois plus tard, c’est ce qui s’est passé.
Lors d’une fête, il a croisé une fille qui l’a attiré physiquement, au point de lui donner envie de sauter le pas. Au lieu de réfréner son désir, il lui a laissé libre cours. Lorsqu’il est rentré à la maison, il m’a demandé de lui donner mon aval.
Malgré notre accord. Je dois dire que ça m’a émue. C’est aussi la raison pour laquelle cette situation ne m’a pas rendue malade, ni jalouse. Cette autre femme pouvait coucher avec lui, mais sans ma bénédiction, elle n’aurait pas été autorisée à le toucher. Du coup, je n’avais pas l’impression d’être trompée. J’avais même la sensation que notre couple reposait sur des bases encore plus solides. Une semaine plus tard, il a donc couché avec elle. Moi, de mon côté, j’ai revu mon collègue. Je ne voudrais pas mentir et prétendre que je n’ai pas pensé une seconde à ce que cette femme et mon amoureux étaient en train de faire. Mais j’estimais que je lui devais bien cette liberté puisqu’il faisait de même pour moi.
L’amour, pas la possession
Ça fait maintenant deux ans que nous avons une relation ouverte. Nous savons tous les deux que l’autre, moyennant certaines règles, couche avec d’autres personnes. Ce ne sont pas des rendez-vous amoureux. C’est juste du sexe. Il ne nous arrive jamais de déloger ou de coucher avec des personnes que nous connaissons tous les deux. Et le plus important: on parle énormément et on fait preuve de beaucoup d’attention l’un envers l’autre. Pas question de rendre l’autre jaloux ou de le faire douter. Même s’il m’arrive parfois de me faire des films. Je me demande si ces femmes sont plus belles que moi, ou meilleures au lit. Mais ça, ce ne sont que de petits détails. Lorsqu’on a une relation ouverte, le plus grand danger est ailleurs. Le pire, ce serait que l’un de nous deux tombe vraiment amoureux. Cela dit, ce problème, des couples classiques peuvent tout à fait le rencontrer. Si on sent que le risque existe, on coupe court tout de suite.
On se fait confiance. Plus, peut-être, que si nous étions dans une relation exclusive. On sait qu’on s’aime, mais qu’on ne possède pas l’autre. Chacun est libre et indépendant. Pourtant, on revient toujours à la maison, quoi qu’il arrive.
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