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Témoignage: ““Ma demi-sœur est ma meilleure amie””

Barbara Wesoly

Dans les contes de fée comme Cendrillon, les demi-sœurs sont souvent méchantes et jalouses. Dans la réalité, c’est souvent différent. Pendant 10 ans, Catherine, 28 ans et Stéphanie, 27 ans, ont été demi-sœurs. Après la séparation de leurs parents, elles sont restées très proches.


Stéphanie: “Nous avons toutes les deux perdu un de nos parents d’un cancer quand nous avions 5 ans. Moi, ma maman et Catherine, son papa. Quelques années plus tard, mon père et sa mère se sont rencontrés au sein d’un groupe de parole et sont tombés amoureux. Je n’ai pas eu trop de mal à accepter cette nouvelle relation dans la vie de papa. Mais lorsqu’on m’a obligée à abandonner tous mes copains pour aller vivre dans la maison de Catherine à Bruxelles, il m’a fallu du temps pour digérer.”

Catherine: “De mon côté, je n’ai pas été forcée de déménager dans une autre ville. C’était donc plus simple. Je trouvais même l’idée de voir ma famille s’agrandir assez chouette. Stéphanie a une sœur et moi, un frère et une sœur. Nous nous sommes donc retrouvés à 5 enfants à la maison. On formait une vraie tribu. En vacances, on faisait même la guerre aux autres enfants.”

 

Une grande complicité


Stéphanie: “Catherine et moi n’avons qu’une année de différence. On s’est donc vite rapprochées. Je me confie plus à elle qu’à ma vraie sœur... C’est un peu bizarre, non? À la maison, j’étais la rebelle. Catherine aussi. Cette similitude nous a permis de tisser très vite un lien fort. Nous allions ensemble à l’école, mais aussi à nos cours de musique et à nos entraînements de sport. Sans parler de tous les trucs interdits qu’on s’amusait à faire entre ados. On peut vraiment dire que nous étions super complices.”

Catherine: “En tant qu’aînée, j’ai appris pas mal de choses à Stéphanie. Moi, j’avais encore ma maman, mais pour elle qui n’avait plus que son père, c’était bien de pouvoir parler de sujets vraiment féminins avec une personne susceptible de la comprendre. Dans notre duo, j’ai donc parfois joué le rôle de maman de substitution.


Il nous est bien sûr arrivé de nous disputer. Stéphanie préfère les filles. Elle a toutefois attendu longtemps avant d’oser faire son coming out. Moi qui savais – sans qu’elle ne m’ait rien dit -, j’étais contrariée qu’elle ne soit pas plus franche à mon égard. D’autant qu’on se disait tout. J’imagine que j’ai parfois été très dure dans mes propos, mais c’était juste parce que je voulais l’aider.”

 

Un déchirement


Stéphanie: “Vers l’âge de 17 ou 18 ans, nos parents se sont séparés et nous avons été obligés de déménager. Une vraie épreuve pour moi, et pour mon papa que j’ai vu souffrir. Avec Catherine, on pensait qu’on ne se verrait plus jamais. J’avoue que notre réaction était un peu exagérée, mais nous étions sous le choc toutes les deux... Par chance, ça ne s’est pas passé comme ça. Je n’ai coupé les ponts ni avec ma demi-sœur, ni avec sa maman. Lorsque nos parents se sont séparés, je l’avais déjà côtoyée plus longtemps que ma propre maman, que j’avais perdue bien avant.”

Catherine: “Pour moi, la séparation a été moins traumatisante. D’abord parce que je n’ai pas dû déménager. Pour terminer mes études secondaires, je suis allée à l’internat. On s’est donc moins vues, Stéphanie et moi. Mais lorsque nous avons commencé nos études universitaires, nous nous sommes à nouveau rapprochées. Pendant quelques années, nous étions inscrites dans la même section. Quand j’ai finalement décidé d’arrêter la kiné pour étudier plutôt l’éducation physique, on a continué à se voir. Nous n’avons jamais brisé le lien.”

 

Sœur ou pas sœur?


Stéphanie: “La séparation de nos parents n’a rien changé entre nous. J’ai même l’impression que notre relation a gagné en intensité.”

Catherine: “Aujourd’hui, je considère Stéphanie comme une très bonne amie, mais au plus profond de moi, elle reste ma petite sœur chérie.”

Stéphanie: “Si je dois présenter Catherine à quelqu’un, je dis qu’elle a été ma demi-sœur. La plupart des gens ne comprennent pas vraiment ce que je veux dire, mais en réalité, je la considère comme ma sœur de cœur.”

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