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© Getty Images

LE TWERK : retour sur les origines d’une danse afro célébrée dans le monde entier

Du Congo à la Côte d’Ivoire et même jusque la Nouvelle-Orléans, le twerk est une danse qui a voyagé dans le temps et à travers la planète. Tandis que certain.e.s affirment qu’elle célèbre la beauté des femmes, d’autres l’accusent d’être vulgaire et provocante. On décrypte le twerk, un phénomène qui divise aussi bien qu’il fait vibrer !

Lorsqu’on évoque le twerk, on pense directement aux multiples clips de musique ou encore aux soirées dans lesquelles des personnes (généralement des filles) bougent leurs fesses de façon rythmée. Contraction des termes « twist » et « jerk » signifiant se tordre en se secouant dans tous les sens, le twerk consiste en pratique à danser genoux pliés en bougeant d’avant en arrière les hanches et les fesses. La danse peut se décliner de nombreuses manières et est pratiquée aujourd’hui dans le monde entier par des milliers de personnes.

Des racines multiculturelles

Le twerk est issu au départ de danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest telles que le Mapouka, une danse ivoirienne qui rend hommage à la déesse de la fertilité ou encore le BumBum, originaire du Congo. Lors de l’esclavage colonial, de nombreuses personnes ont été contraintes de migrer vers les USA et leur identité s’est alors peu à peu effacée. La danse a permis à ces dernières de ne pas oublier leur racines et leur culture volée. C’est dans les années 90 et plus précisément en Nouvelle-Orléans que le twerk (re)naît dans les clubs de bounce, un style de musique urbain rythmé et insufflé en grande partie par la communauté LGBTQIA+ afro.

Le twerk est une manière de résister et de se souvenir de qui nous sommes. C’est cette pratique, que les gens de la diaspora, des gens redistribués dans de grandes villes d’Amérique, utilisaient pour se rassembler, pour se rappeler d’où ils venaient et qui ils étaient, pour résister.

Fannie Sosa

Performeuse de twerk

Dès lors, la danse des fesses se répand peu à peu aux Etats-Unis et se popularise grâce au hip-hop ou encore au rap. Missy Elliott, Nicki Minaj ou encore Rihanna instiguent un mouvement qui s’apprête à devenir mondial. En 2013, Miley Cyrus twerk sur la scène des VMA, sa prestation devient virale, on ne parle plus que d’elle en omettant de citer les racines initiales d’une danse ancestrale, multiculturelle et issue d’un héritage majoritairement afro.

Une danse trop sexy ?

Beaucoup pensent que les filles qui s’adonnent au twerk désirent attirer l’attention ou séduire les personnes qui les entourent. Hélas les formes des femmes et plus particulièrement leurs seins et fesses sont depuis trop longtemps hyper-sexualisées. Ainsi, si une femme bouge ses fesses, c’est automatiquement car elle veut donner à son corps une connotation sexuelle. Mais et si, la sexualisation est dans l’œil de celui.celle qui regarde ? Une fille qui twerk devant d’autres gens, c’est peut-être une personne fière de son corps qui prend confiance en elle et célèbre ses formes. Il est temps de changer le regard qu’on porte sur le corps des femmes et le twerk ouvre un débat. Il propose une réflexion beaucoup plus profonde qu’un mouvement de hanches, qu’on croit pourtant insignifiant au départ.

Plus qu’une danse, un sport libérateur

Le twerk mobilise de nombreux muscles allant des hanches aux cuisses et s’avère beaucoup plus cardio et efficace qu’une séance de squats. Certaines personnes l’utilisent même en tant que thérapie, c’est le cas de Maïmouna Coulibaly qui explique pour Brut extérioriser ses traumatismes et se réapproprier son corps grâce à cette danse.

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Twerker permet de se connecter au chakra originel, il permet de se connecter à l’énergie Kundalini, qui se situe dans les parties génitales, dans votre utérus. C’est cette force sombre, humide et sexuelle qui a été diabolisée pendant des millénaires, et qui est un terreau fertile de spiritualités et de connexions

Fannie Sosa

Performeuse de twerk

Le twerk aujourd’hui

On comprend dès lors que le twerk est issu d’un héritage culturel fort de sens et qu’il s’agit de beaucoup plus qu’une simple danse, c’est une célébration féminine et féministe du corps de la femme. Pour ceux.celles qui aimeraient s’adonner à l’art de la danse des fesses, lancez-vous et lâchez-vous, célébrez vos formes et ne portez surtout pas attention aux personnes qui tentent de vous en dissuader sous prétexte que c’est trop sexy. Chacun.e est libre de bouger comme il.elle le veut tant qu’on se tient au courant de l’histoire qui peut découler de nos gestes. Parfois, on peut perpétuer sans même le savoir une certaine appropriation culturelle qui peut offenser. Alors, twerkez, bougez, dansez aussi longtemps que vous le voulez mais surtout, respectez !

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