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BABYSTORY: deux mamans racontent leur accouchement hors du commun

La rédaction


En cas de grossesse, il y a 40 semaines de compte à rebours, mais personne ne peut vraiment prévoir la date d’accouchement. Ni le lieu où vous accoucherez... Aux toilettes, en voiture ou dans l’ascenseur: tout est possible!

Aline a accouché de Jeanne dans la voiture


« Après la naissance de mes deux ­premiers enfants, j’étais bien ­préparée pour cette grossesse. Je suis moi-même sage-femme. J’ai donc quelques connaissances en la ­matière. Mais quand vous êtes ­enceinte, vous pensez davantage comme une femme enceinte que comme une sage-femme. De toute façon, je n’avais pas vraiment peur de l’accouchement ou de la douleur qui l’accompagnait. Et si c’était possible, je voulais un accouchement naturel. De préférence dans un bain, avec ma propre sage-femme.

Après 39 semaines et quelques jours, je ­savais que l’accouchement pouvait avoir lieu à n’importe quel moment. Une nuit, je me suis réveillée avec une forte contraction.


Pour me calmer un peu, je me suis levée. Je ne voulais réveiller personne. Comme nous sommes en pleins travaux de ­rénovation, nous vivons temporairement avec toute la famille dans une tiny house (mini-maison, ndlr) dans le jardin, ce qui implique que nous dormons tous ensemble dans la même pièce. Je suis allée aux toilettes sans faire de bruit, mais quelques ­minutes plus tard, j’ai senti d’autres contractions arriver.

Direction l’hôpital


La sage-femme m’avait dit lors d’un examen quelques jours plus tôt que le bébé était très bas, et que dès que je perdrais les eaux ou que j’aurais des contractions, je devrais partir à l’hôpital. À ce ­moment-là, j’ai effectivement senti que les choses pouvaient aller vite. J’ai réveillé mon mari doucement. Il devait appeler ses parents pour qu’ils gardent les enfants ­pendant qu’on allait à l’hôpital. Je n’avais ­aucune envie d’accoucher dans notre tiny house, avec tant de monde autour ! Quand nous avons été prêts à partir, j’ai appelé ma sage-femme. Elle allait m’accompagner pendant l’accouchement et m’a ­rassurée en disant qu’elle se rendait tout de suite à l’hôpital. Elle s’assurerait que le bain soit prêt afin que tout se passe bien.

La tête arrive


Je me souviens bien qu’il était 1 h 55 quand je me suis réveillée de cette première contraction. À 2 h 25, nous étions dans la voiture et le GPS nous indiquait que nous arriverions à l’hôpital à 3 h. Nous savions qu’il y avait des travaux sur la route, mais nous étions quand même ­étonnés que le trajet soit si long. Après tout, on était au milieu de la nuit et il n’y avait pas de circulation.

‘ Continue de rouler ’, ai-je dit à mon mari. Je voyais bien que le temps pressait, les contractions se succédaient de plus en plus vite. Pourtant, je n’ai pas ­paniqué. Je m’accrochais à l’idée que nous étions en chemin, la ­sage-femme aussi, et que tout irait bien.


À un moment, j’ai reçu un appel de la sage-femme, qui me disait qu’elle était arrivée à l’hôpital. ­‘ L’accouchement a déjà commencé? ’, m’a-t-elle demandé. J’ai répondu que je ne ­pensais pas, mais à peine avais-je ­prononcé ces mots que j’ai senti une contraction arriver et j’ai compris tout de suite que je devais pousser. Mon mari ­essayait de se concentrer sur la route, mais je lui ai mis le portable en main et lui ai dit de rappeler la sage-femme tout de suite. Le bébé était en train d’arriver, je ­pouvais littéralement le sentir. Mais la mission de mon mari était claire pour lui: il devait nous conduire vite et en sécurité à l’hôpital. ‘ Après ce tournant, ­j’appelle ’, a-t-il dit sans s’apercevoir que j’étais déjà en train de baisser mon pantalon. Je sentais que la tête était prête à sortir. Lorsqu’il a eu la sage-femme en ligne, il est resté calme. J’ai crié moi-même: ‘La tête arrive! ’ La sage-femme m’a ­demandé, à nouveau si j’étais en train d’accoucher, mais comme mon mari était un peu confus et qu’il me voyait assise à côté de lui, plutôt calme, il a juste dit : ‘ Non, ça va encore. ’ Et nous avons continué à rouler.

Excès de vitesse


Alors que nous étions presque arrivés à l’hôpital, nous avons dû nous arrêter à un feu rouge, alors qu’il n’y avait pas d’autres voitures. J’ai crié: ‘ Roule! ’ Il fallait vraiment qu’on arrive à l’hôpital. Mon mari a remis les gaz et avant même que nous arrivions, j’ai senti que la tête était sortie. J’ai eu le ­réflexe de vérifier si tout allait bien: le cordon ombilical ne se trouvait pas autour de son cou et le bébé respirait. Cela m’a rassurée en tant que sage-femme, mais aussi et surtout en tant que maman. Alors qu’on continuait à rouler, j’ai vu la sage-femme courir vers notre voiture. ­Heureusement, elle avait bien évalué la situation au téléphone et nous attendait sur le parking et pas à l’intérieur de l’hôpital. Quand elle est arrivée à la voiture et qu’elle a ­ouvert la porte, j’étais déjà rassurée. Elle a vu où j’en étais et elle m’a dit que je me débrouillais bien. C’était ce que j’avais besoin d’entendre.

J’ai à peine pu me déplacer à quatre pattes sur les sièges de la voiture, qu’à la contraction suivante, notre bébé naissait.


Mon mari était assis là, à regarder, totalement désemparé (rires). Entre-temps, le personnel ­infirmier d’urgence était arrivé. On m’a installée sur un brancard et j’ai été emmenée avec le bébé en salle d’accouchement, où le bain avait été préparé. Là, ils pourraient s’occuper de moi et réaliser le ­check-up du bébé. C’est en chemin, dans l’ascenseur, que quelqu’un m’a demandé si c’était un garçon ou une fille. Nous ne le savions même pas, car nous avions décidé de ne pas savoir avant le jour J. Notre bébé était une fille. Une superbe petite fille, qui se portait bien. Et qui n’avait pas raté son entrée dans ce monde! Quelques semaines plus tard, nous avons reçu une amende pour avoir traversé au rouge à cette fameuse intersection. Grâce à l’acte de ­naissance, nous n’avons finalement pas dû la payer. »

Céline a donné naissance à Alizée dans l’ascenseur de l’hôpital


« C’était une chaude journée d’été et je ne me sentais pas très bien depuis quelques jours. J’étais à 37 semaines et jusque-là, tout s’était bien passé, malgré le fait que cette grossesse était en réalité un saut dans l’inconnu. J’avais déjà un petit garçon, mais après sa naissance, j’avais subi un pontage gastrique. Je ne savais donc pas comment cette grossesse et cet accouchement allaient se ­dérouler. J’avais déjà fait une fausse couche et je devais tenir compte du fait que je risquais d’accoucher ­prématurément. Je n’y ai même pas pensé ce jour-là. Je ne pensais pas encore accoucher, mais je voulais me rendre à l’hôpital pour un monitoring, pour m’assurer que tout allait bien. J’ai appelé mon mari, pour qu’il vienne à la maison après le travail et qu’il m’emmène à l’hôpital et reste avec moi. Je ne voulais pas y aller seule. J’ai convenu avec ma mère qu’elle s’occuperait de notre fils ­pendant deux heures. Ils sont partis faire des courses ensemble et quand elle est venue chercher notre fils, mon mari et moi sommes partis à l’hôpital.

En plein accouchement


Ce n’était qu’à 10 minutes de route, mais nous n’avions même pas quitté notre rue que j’ai ressenti une terrible pointe dans le dos. J’ai immédiatement pensé à des contractions. Il arrive à de bon nombre de femmes de faire un pré-travail, et cela peut prendre ­longtemps avant que le bébé naisse. Mais une autre crampe a suivi, et puis encore une. J’ai su ce que ça signifiait: ce n’était pas du pré-travail.

J’allais accoucher! ‘Appelle l’hôpital! ’, ai-je crié à mon mari. Mais il pensait que j’exagérais, que je plaisantais!


Je lui ai clairement fait comprendre que ce n’était pas une blague et quand il a eu quelqu’un de l’hôpital en ligne, j’ai crié derrière lui. Ma poche des eaux avait rompu. Dans notre voiture flambant neuve! Désormais, tout le monde savait à quel stade de ­l’accouchement nous étions. ­L’infirmière a dit à mon mari d’aller directement à l’entrée du côté de la maternité pour qu’ils puissent nous y attendre. Il ne nous a pas fallu longtemps pour y arriver, mais ça m’a semblé être une éternité. Je criais à mon mari qu’il devait rouler plus vite et quand il roulait vite, je lui criais qu’il n’avait pas le droit de rouler si vite. (rires). J’étais en panique, c’est clair.

« La maman de l’ascenseur »


Lorsque nous sommes arrivés, j’ai vu deux sages-femmes prêtes avec un lit, et ça m’a tout de suite rassurée. Grâce à elles, ma panique a disparu et je me suis sentie en sécurité. Elles m’ont aidée à me mettre au lit et m’ont emmenée à l’intérieur de ­l’hôpital, tout en essayant de me ­retirer mon short. C’était assez ­compliqué parce qu’il était trempé. Pendant ce temps, mon mari est parti garer la voiture. Une fois dans l’ascenseur, la sage-femme a enfin pu appeler la gynécologue: nous ­arrivions. J’ai entendu la gynécologue dire qu’elle arriverait un peu plus tard. J’ai entendu l’autre sage-femme ­répondre: ‘Peu importe, ce n’est plus nécessaire ’.

Avant même que je ­réalise ce qu’il se passe, j’étais ­allongée dans l’ascenseur, sous son plafond rempli de lampes, ma petite fille sur moi. Elle était née dans l’ascenseur.


C’était tellement irréel. Je suis du genre sensible, j’ai peur de la douleur. Et après mon premier accouchement, je voulais à tout prix une péridurale. Mais ici, il n’en avait pas été question. Il m’a fallu quelques heures avant de ­réaliser qu’elle était vraiment là. Trois semaines en avance, mais en parfaite santé. Les sages-femmes m’ont conduite vers la section ­accouchement, allongée sur ce lit avec ma fille sur la poitrine. Un ­moment fou. Et une vision incroyable pour tous les gens qui nous ont vus passer. Je suis devenue officiellement ‘la maman de l’ascenseur ’. Plus tard, lorsque j’ai moi-même appelé ma maman pour lui annoncer la bonne nouvelle, elle était en train de ­décharger les courses. Tout était allé si vite. Notre petit miracle l’a prouvé dès le départ: sa vie sera une grande aventure. »



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