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Internat ©Pexels

Elles racontent les meilleurs souvenirs de leurs années à l’internat

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Même si la période de l’internat remontent désormais à quelques années, il y a des souvenirs que l’on garde en tête longtemps après, presque comme si ces moments étaient arrivés hier. Retour sur les souvenirs d’internat les plus marquants de nos lectrices.

Que ce soit des souvenirs joyeux ou plutôt frustrants sur le moment, mais devenus drôles avec le recul, six lectrices nous ont raconté leurs souvenirs d’internat. Entre querelles de colocataires, initiatives collectives, confessions nocturnes et ventre-glisses dans les couloirs.

Louise : une belle surprise le premier soir

« Mon premier soir à l’internat j’étais super stressée, c’était un très gros changement, la première fois que je quittais le cocon familial et une nouvelle classe également, je ne connais presque personne. Je tombe dans une chambre avec deux autres filles, je ne les connais pas donc l’ambiance est un peu timide, on essaye d’apprendre à se connaître tout en déballant nos affaires. Après avoir bien discuté, c’est l’heure d’aller manger, une fois de retour dans les chambres, on entend du bruit comme des cris. On cherche un peu dans les couloirs, mais il n’y a personne. On retourne dans notre chambre et l’une d’entre nous ouvre la fenêtre, le bruit vient bien de l’extérieur. C’est le terrain de foot juste en bas du bâtiment, qui est occupé par deux équipes de foot qui s’affrontent. Si le public autour du terrain crie et encourage les joueurs, il y a aussi des élèves de chaque étage de l’internat qui comme nous sont à leur fenêtre en train d’hurler des encouragements. On comprend très vite, en entendant les commentaires des uns et des autres, de quelle ville vient chaque équipe et on commence nous aussi à se prêter au jeu et à hurler à chaque but. On a finalement passé la soirée penchées à la fenêtre collées les unes aux autres à regarder le match avec attention, sous les applaudissements et les hurlements de tout le dortoir. J’aurais voulu que quelqu’un nous filme de loin pour voir combien de têtes apparaissaient à chaque fenêtre de l’internat. C’était mon tout premier souvenir et celui qui m’a le plus marqué. »

Manon : une bande de copines en or

« Je suis rentrée à l’internat quand j’avais 18 ans. Ce qui est assez peu commun puisque je n’y ai pas passé mon adolescence, mais bien mes trois premières années d’études supérieures ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’était vraiment génial, et je garde un superbe souvenir de ces années en internat, car elles sont uniques en leur genre. Il s’agissait d’un internat pour filles uniquement et de nombreuses règles y étaient d’application : les repas étaient à des heures fixes – et il fallait d’ailleurs s’y inscrire ou mentionner si on souhaitait manger en décalé le soir -, un couvre-feu était en vigueur, interdiction de ramener des personnes étrangères à l’établissement dans notre chambre... Malgré tout, je ne me suis pas à un seul instant sentie coincée ou limitée dans ma liberté de jeune étudiante. J’avais le droit de sortir, à condition de mentionner que je dormais chez un·e ami·e. Ces trois années en internat m’ont apporté une réelle discipline pour réussir avec brio mon bachelier. J’ai de nombreux souvenirs, mais un en particulier me reste en tête : je me suis fait une petite bande de copines là-bas, c’est mon meilleur souvenir ! Nous avons passé tant de soirées dans les chambres des unes et des autres, à papoter, à rire, et à faire les 400 coups dans l’internat. On était inséparables, et je me suis sentie chanceuse d’avoir ces amies pendant mes années d’internat. Nous étions dans notre bulle là-bas, un véritable cocon de bien-être, où on se sentait particulièrement bien. Pour rien au monde, j’échangerais contre un kot ou une colocation contre ces trois années en internat ! »

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Esther : « j’ai failli me battre »

« Bien que j’ai adoré mes années d’internat, les premiers temps ont été difficiles. Je ne connaissais pas bien mes colocs de chambre, on avait du mal à s’ouvrir les unes aux autres, mais peu à peu les choses se sont débloquées. J’ai commencé à bien m’entendre avec elles, nous étions quatre. Et très vite, pour passer le temps pendant les heures d’études imposées dans les chambres quand nous avions peu de devoirs, nous nous amusions à nous faire des blagues. Souvent, on cachait les affaires des autres et on les laissait chercher, évidemment au bout de 10 minutes, on lui révélait notre cachette, ce n’était jamais méchant. Mais un jour, le jeu est allé un peu trop loin et j’ai failli me battre avec l’une d’entre elles. Ce jour-là, l’internat organisait une soirée, nous étions donc toutes descendues dans la salle où nous prenions habituellement nos repas pour y participer. Mais une de mes colocataires était remontée avant nous à la chambre, car elle avait oublié quelque chose. Elle revient dix minutes plus tard et nous profitons toutes ensemble de la soirée en dansant.

Une fois la fête terminée, on remonte nous coucher dans notre chambre, je me dirige vers la salle de bain pour me démaquiller et là, je découvre une de mes baskets dans l’évier rempli d’eau. Je venais d’acheter ces chaussures le week-end d’avant, j’étais donc super énervée de cette « blague ». 

Je sors ma chaussure de l’eau, j’essaye de la sécher avec le sèche-cheveux, mais elle est vraiment imbibée d’eau. Je décide de la laisser sécher dans la salle de bain toute la nuit et je ne dis rien sur le moment. Le lendemain, je confronte ma colocataire, celle qui était remontée pendant la fête et lui dit que je n’ai pas apprécié la blague. Elle en rigole et me dit que c’est de bonne guerre, vu toutes des farces qu’on se fait et qu’il n’y a pas de mal. Je commence à lui expliquer qu’on n’est jamais allé jusqu’à abîmer les affaires des autres, elle continue de me dire que je surréagis. Je lui montre donc ma chaussure encore toute mouillée de la veille et lui dis : « Est-ce que je peux savoir où tu as mis l’autre ? » Elle me répond qu’elle n’y a pas touché qu’elle doit être dans mes affaires. Mais la deuxième chaussure est introuvable. Pendant des jours, je la cherche partout, demande à chacune des filles si ce n’est pas dans leurs affaires, elles vérifient, mais il n’y a rien. Un soir, je m’énerve vraiment et lui demande sérieusement de me dire où est ma chaussure. Aujourd’hui, toute cette histoire me parait ridicule, mais à l’époque, j’étais si énervée de ne pas pouvoir porter ma paire neuve, entre la chaussure inondée et la chaussure disparue. Elle a continué de nier y avoir touché. C’est finalement deux semaines plus tard que la femme de ménage de l’internat a retrouvé ma deuxième chaussure cachée derrière le fond de placard de la salle de bain, entre le mur et le fond du placard, là où je n’aurais jamais eu l’idée de regarder. J’ai remercié la femme de ménage et j’ai appelé ma colocataire, elle m’a rejoint dans la chambre, je lui ai montré ma chaussure en lui expliquant comment je l’avais retrouvée. Elle a éclaté de rire, je lui ai jeté la chaussure dessus, elle a commencé à me pousser. J’ai vraiment failli me battre avec elle. On hurlait, heureusement qu’une surveillante nous a entendues et est venue nous séparer. Après ça, j’ai demandé à changer de chambre. Je me souviens que j’ai détesté cette fille toute ma scolarité après cet épisode. Aujourd’hui, je rigole à chaque fois que je raconte cette histoire. »

Olivia : « on remplissait les couloirs de savon pour se jeter à plat ventre »

« L’internat s’est imposé à moi, car j’habitais vraiment loin du lycée que j’avais choisi. J’étais en sports/études football donc j’ai choisi l’établissement qui me permettait de continuer dans ce cursus, il était à plusieurs heures de chez moi donc impossible de rentrer tous les soirs. Mais je m’intègre très vite, je traîne tout le temps avec les filles qui sont comme moi en section sports/études foot et c’est une super ambiance. On s’entend aussi très bien avec les surveillants de l’internat donc on se permet très vite de faire des bêtises. Mon meilleur souvenir, c’est le jour où on a décidé que le couloir de notre étage deviendrait un terrain de ventre-glisse. 

Une à une, on a discrètement ouvert notre porte de chambre pour déverser du gel douche, du shampoing et tout ce qui pouvait rendre le sol glissant. On vidait des bouteilles devant nos portes et le savon s’écoulait dans tout le couloir, les surveillants ont fini par le remarquer, mais c’était déjà trop tard. 

On avait formé une file indienne au fond du couloir et chacune à notre tour, on s’élançait à plat ventre, le but étant de glisser le plus loin possible. Qu’est-ce qu’on a pu rire ce jour-là, ça valait bien les heures de colle qu’on a eues après ! »

Mélina : « on se laissait des petits mots mignons écrits au rouge à lèvres sur les miroirs »

« Avec mes colocs, chaque jeudi soir, quand on n’avait pas beaucoup de devoirs, on se faisait une soirée film, c’était notre petit rituel. On se mettait d’accord sur un film ou une série à commencer toutes les trois et on achetait des paquets de bonbons et de chocolats en tout genre exprès pour la soirée. C’était la soirée la plus tranquille, car les autres soirs on ne finissait jamais aux mêmes heures. Certaines rentraient à 17 h dans la chambre, d’autres à 18 h selon leurs cours et à chaque fois, celle qui arrivait en dernier savait qu’une petite surprise l’attendait. Soit on faisait des blagues en cachant ses affaires ou alors on enlevait une latte de son lit, ce qui nous faisait toujours rire. Parfois, c’était plus chill, on lui laissait un petit mot sur un post-it collé à son bureau avec un truc drôle ou mignon. Souvent, on s’amusait même à écrire des mots mignons sur le miroir de la salle de bain avec du rouge à lèvres. Ça faisait toujours plaisir de voir ça en arrivant après une longue journée de cours. »

Lucie : “les alarmes incendie nocturnes”

« On en rigole maintenant, mais à ce moment-là c’était quand même hyper énervant. Pendant une période, des garçons de l’internat s’amusaient à déclencher l’alarme incendie. Je pense que c’était des paris qu’ils se faisaient entre eux, sauf que ça arrivait en pleine nuit. La même semaine, l’alarme s’est déclenchée trois jours de suite, les surveillants étaient à bout et nous aussi ! On devait à chaque fois sortir en pyjama, parfois enroulé·es dans nos couettes parce qu’on savait qu’on allait rester un long moment dehors avant que tout le monde soit sorti et que l’appel soit fait. À la fin de la semaine, on était tellement fatiguées... mais on en riait quand même. On prenait des photos serrées les unes aux autres par terre dans le gymnase où on attendait que tout le monde descende des chambres. On avait tous des têtes affreuses, à moitié endormies. Ce sont des moments qu’on ne vit qu’en internat ! »

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