
Rénelle Lamote, championne d’athlétisme brise le tabou des règles sur la piste
Rénelle Lamote est double championne de France d’athlétisme. Elle a souhaité s’exprimer sur un sujet encore trop tabou dans notre société, qui impacte pourtant toutes les athlètes féminines : les règles.
La spécialiste du 800 mètres, Rénelle Lamote, partage au quotidien ses performances, ses entraînements, ses doutes et ses victoires avec ses abonnés Instagram.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Mais en juillet dernier, c’est sur un sujet plus universel et pourtant encore peu discuté dans le sport, que l’athlète avait souhaité s’exprimer sur le réseau social. Dans une story, elle expliquait avoir eu des difficultés pendant une course en raison de ses menstruations. « C’était mon premier jour de règles et ce premier jour est très compliqué. Sur la ligne de départ, j’avais envie de péter, c’était chaud. Je suis ballonnée, j’ai pris plus d’un kilogramme d’eau cette semaine donc je ne me sentais pas en top forme », écrit-elle sans filtre pour donner à voir la réalité qu’elle vit. Elle insiste :
J’avais mal au ventre, j’étais en stress, car j’avais peur qu’on voit mon sang qui coule dans mon slip. Ce sont des choses que le public ne sait pas, mais qu’on doit gérer.
Lire aussi : Photographiée le maillot en sang durant une course, cette triathlète répond aux critiques
Une peur sur un phénomène pourtant naturel, qui comme le savent tous les mortels, arrive chaque mois à toutes les femmes. Mais le tabou reste solide et en prenant la parole de cette manière Rénelle contribue à le briser. Beaucoup l’ont remerciée d’avoir osé en parler si librement :
J’ai eu beaucoup de retours de sportives confrontées aussi au même problème. Ça touche un peu toutes les femmes.
Il y a quelques jours, au micro de FranceInfo, elle est revenue sur le sujet afin de montrer à quel point les sportives sont stressées par leurs règles et doivent anticiper cette période : « Je compte beaucoup sur la chance que ça ne tombe pas le jour J. Là, par exemple, je suis en fin de règles et je suis contente, car je sais que je ne serai pas handicapée pour ça pendant la course. » Rénelle Lamote affirme également qu’elle calcule dès qu’elle reçoit le calendrier des compétitions afin de savoir si elle aura ses règles lors de sa course sur la piste.
Quand j’ai mes règles, je peux prendre deux kilos. C’est très inconfortable pour courir : des douleurs en bas du dos, des ballonnements, des diarrhées, des douleurs musculaires.
Une réalité trop peu discutée qui fait pourtant partie de la vie des athlètes. En parler devrait donc être aussi normal que discuter de performances, d’objectifs ou de douleurs musculaires. En juillet dernier, le cliché de l’athlète britannique de triathlon Emma Pallant-Browne ayant ses règles en pleine course avait fait couler beaucoup d’encre. Face aux critiques, cette dernière avait répondu avec fermeté : “Merci de vous en soucier, mais c’est quelque chose dont je n’ai pas honte de parler parce que c’est la réalité des femmes dans le sport.”
Lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici