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Giorgia Meloni bientôt première ministre? Getty Images
Giorgia Meloni bientôt première ministre? Getty Images

Qui est Giorgia Meloni, la ““Le Pen”” italienne bientôt à la tête du pays

Kathleen Wuyard

Sans surprise, la coalition conservatrice donnée grande gagnante des élections législatives a dominé la concurrence ce week-end en Italie. Avec comme résultat que Giorgia Meloni pourrait bien devenir la première femme à la tête du pays.

Mais qui est la quadragénaire que la presse a surnommé la “Marion Maréchal-Le Pen” italienne – un surnom dont la nièce de la leader de Rassemblement National, elle-même mariée à un député européen italien d’extrême-droite, serait friande? Alors que Marine Le Pen a félicité sur Twitter Giorgia Meloni ainsi que le peuple italien, qui a selon elle “décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste” et “résisté aux menaces d’une Union européenne anti-démocratique et arrogante en obtenant cette grande victoire” le ton est donné. Membre du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a d’ores et déjà revendiqué la direction du prochain gouvernement italien, ce qui ferait d’elle la première Première ministre de l’histoire du pays, et assuré qu’elle gouvernerait “pour tous les Italiens”. Enfin, du moins, ceux qui correspondent à sa vision du citoyen, la politicienne ayant déclaré son opposition à ceux qui veulent “détruire la civilisation italienne” lors d’un discours de campagne en juin dernier.

Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT ! Oui à l’identité sexuelle, non à l’idéologie du genre ! Oui à la culture de la vie, non à l’abîme de la mort ! Oui aux valeurs universelles de la Croix, non à la violence islamiste ! Oui aux frontières sûres, non à l’immigration de masse ! Oui au travail de nos citoyens, non à la grande finance internationale ! Oui à la souveraineté du peuple, non à la bureaucratie de Bruxelles ! Oui à notre civilisation, non à ceux qui veulent la détruire” – Giorgia Meloni.

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Défenseur des valeurs qu’il revendique comme “traditionnelles” et en faveur notamment d’une limitation du droit à l’euthanasie et à l’avortement, le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni souhaite, entre autres, la suppression du revenu universel minimum, ainsi que la lutte contre l’immigration clandestine et l’intégrisme islamique, la défense des frontières nationales et européennes  (en augmentant le budget militaire) étant une thématique primordiale pour la politicienne italienne. Qui avait annoncé la couleur lors d’une interview accordée quelques jours seulement avant les élections.

En Europe, ils sont tous inquiets de voir Meloni au gouvernement, mais ils disent ce qui va se passer ? Je vous le dis, ce qui va se passer, la fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux comme le font les autres, et après, on cherche des solutions communes” – Giorgia Meloni.

Fan de Poutine... et de Mussolini

Née dans une famille aisée du nord de Rome et journaliste de métier, elle s’engage en politique dès l’âge de quinze ans, révoltée par l’assassinat de deux juges en Sicile. Militante au sein de de l’organisation étudiante de droite Azione studentesca, elle gravit parallèlement les échelons au sein de l’Alliance nationale, jusqu’à être élue députée du Latium en 2006, à l’âge de 29 ans. Et s’offre déjà une autre “première” au passage, devenant la plus jeune personne à occuper ce poste en Italie.

Deux ans plus tard, elle devient ministre pour la Jeunesse dans le quatrième gouvernement de Berlusconi, et est alors la plus jeune ministre de l’histoire du pays, n’hésitant pas, parmi d’autres prises de position, à fustiger le caractère “trop à gauche” des livres d’école. Ministre jusqu’en 2011, elle créé en 2012 le parti Fratelli d’Italia avec Ignazio la Russa et Guido Crosetto, elle devient au fil des années la figure de proue de l’opposition parlementaire en Italie, condamnant notamment les mesures sanitaires prises par le gouvernement lors de la pandémie de COVID.

Rejetant le qualificatif de “néo-fasciste”, celle qui se présente comme “une femme, une mère, chrétienne” a pourtant par le passé eu des mots favorables envers Mussolini, qu’elle qualifiait en 1996 de “meilleur politicien de ces 50 dernières années” (sic). Opposée au mariage homosexuel, à l’adoption homoparentale (qu’elle a comparé à “des ogres volant des enfants”) ou encore à l’avortement, qu’elle affirme pourtant ne pas vouloir interdire, Giorgia Meloni est également eurosceptique, même si cela fait quelques années qu’elle n’a plus évoqué la sortie de l’Italie de l’Euro. Admiratrice revendiquée de Vladimir Poutine, la Romaine a pourtant affirmé son soutien à l’Ukraine dans le conflit d’invasion qui l’oppose au Kremlin. Et souligné, suite aux résultats spectaculaires (43% des suffrages) de la coalition formée par son parti la Ligue de Matteo Silvani et le Forza Italia de Silvio Berlusconi, sa volonté de gouverner le pays “dans l’objectif d’unir (son) peuple”.

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