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À Bruxelles, les perruches ont adopté l'accent bruxellois.
© Getty Images

Les perruches ont aussi des accents, et à Bruxelles, elles chantent bruxellois

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Selon une étude menée par des chercheurs de l’Institut Max Planck, en Allemagne, les colonies de perruches veuves, installées aux quatre coins d’Europe depuis une cinquantaine d’années, ont adopté des accents différents. À Bruxelles, les volatiles chantent bruxellois.

Le saviez-vous? Les animaux, aussi, peuvent avoir un accent. À Bruxelles, par exemple, les perruches chantent et communiquent en bruxellois. C’est en tout cas ce qu’il ressort d’une récente étude menée par un groupe de chercheurs de l’Institut Max Planck du comportement animal et de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive, à Leipzig, en Allemagne.

Pour leurs recherches, les scientifiques se sont plus précisément intéressés aux perruches veuves vivant dans huit villes d’Europe. Cette espèce n’est pas indigène au continent, puisqu’elle provient d’Amérique du Sud, mais s’y est installée il y a une cinquantaine d’années après s’être échappée de commerces d’animaux de compagnie, précise les scientifiques.

Des différences subtiles

Les perruches, tout comme les perroquets, sont connues pour avoir un répertoire vocal très flexible et pour être capable d’imiter et d’apprendre de nouveaux sons, raison pour laquelle Stephen Tyndel, doctorant et auteur principal de cette étude, s’y est intéressé.

Avec son équipe, il a enregistré le chant de perruches veuves de huit villes européennes différentes en Espagne, en Italie, en Grèce et en Belgique. À Bruxelles, par exemple, les chercheurs ont découvert que le langage des oiseaux était particulièrement différent de celui des volatiles des autres villes de l’étude. Les dialectes diffèrent par la structure de modulation de fréquence de chaque cri, “ce qui est très difficile à entendre pour l’homme”, commente Simeon Smeele, scientifique et co-auteur des recherches affilié aux Instituts Max Planck.

L’argot des perruches

Selon Stephen Tyndel, le changement de langage aurait commencé dès l’arrivée des perruches en ville, mais de manière passive. Les colonies auraient copié le dialecte des oiseaux déjà présents sur place, transformant peu à peu le chant.

Les chercheurs n’excluent toutefois pas que ce changement de langage soit le fruit d’un processus actif qui aurait permis à des membres d’un même groupe d’individus de communiquer entre eux. Dans les parcs, où les perruches vivent dans des nids très regroupés, les scientifiques pensent que les volatiles pourraient avoir adopté des différences vocales, telles que l’argot, pour se comprendre entre eux. “Comme un mot de passe”, commente Simeon Smeele.

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