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© Ying Tang/NurPhoto

L’Oscar du meilleur documentaire relance le débat sur la démocratie en Russie

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Lors de la cérémonie des Oscars 2023, le film « Navalny » sur la tentative d’assassinat et l’empoisonnement de l’opposant à Vladimir Poutine a remporté le prix du meilleur documentaire. Un long-métrage qui remet l’affaire sur le devant de la scène.

Cette 95e édition des Oscars a récompensé le meilleur du cinéma et de la musique de films, sans oublier la catégorie des documentaires, bien particulière, car traitant de faits réels. Cette année, l’Oscar du meilleur documentaire a été décerné au long-métrage « Navalny » réalisé par le cinéaste Daniel Roher et produit par HBO Max et CNN Films. « Navalny » avait déjà reçu le prix du meilleur documentaire aux Bafta en février dernier.

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Un ancien candidat à la présidentielle, aujourd’hui condamné à 9 ans de prison

Le film raconte “la tentative d’assassinat du chef de l’opposition russe et ancien candidat à la présidentielle Alexeï Navalny en 2020, au cours de laquelle il a été empoisonné avec un agent neurotoxique de niveau militaire”. Une enquête qui suit d’abord le parcours politique d’Alexeï Navalny jusqu’à ce qu’il devienne l’opposant principal à Vladimir Poutine et commence sa campagne présidentielle. Avant de se pencher sur la tentative d’assassinat à laquelle Alexeï Navalny a survécu et son empoisonnement, qui selon lui, sont tous deux l’œuvre du Kremlin. L’équipe l’a suivi dans sa convalescence en Allemagne et dans l’avion qui l’a ramené en Russie juste avant d’être arrêté. Lors de la cérémonie des Oscars, le réalisateur Daniel Roher a tenu à prendre la parole en son nom :

Il y a quelqu’un qui n’a pas pu être des nôtres ce soir : Alexeï Navalny, le chef de l’opposition russe, reste en détention à l’isolement en raison de ce qu’il appelle – je veux m’assurer de bien citer ses mots – la guerre d’agression injuste de Vladimir Poutine en Ukraine. J’aimerais dédier cet Oscar à Alexeï Navalny et à tous les prisonniers politiques.

Il poursuit : « Alexeï, nous n’avons pas oublié ton message, ni ton combat. Il ne faut pas avoir peur de s’opposer aux dictateurs et aux figures de régimes autoritaires. » Des phrases fortes qui remettent en question la démocratie dans le pays, déjà au coeur de l’actualité, après les arrestations de nombreux manifestants contre la guerre en Ukraine.

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En effet, l’homme politique est en détention depuis deux ans. Il avait été arrêté peu après son retour en Russie, une fois remis de son empoisonnement. Le motif ? Le tribunal l’a jugé coupable en mars 2022 des accusations d’escroquerie qui pesaient contre lui et l’a condamné à neuf ans de prison. Des accusations qui selon le principal concerné sont « fictives ». Son épouse Yulia a déclaré ce dimanche 12 mars : « Mon mari est en prison simplement car il a dit la vérité. Mon mari est en prison simplement car il défend la démocratie. » Elle conclut :

Je rêve du jour où tu seras libéré, je rêve du jour où notre pays sera libéré.

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