Si le code pénal belge s’adapte et a récemment pris des mesures condamnant le revenge porn, beaucoup de chemin reste encore à faire pour protéger les femmes de manière adéquate. La preuve avec l’acquittement complètement WTF d’un homme qui avait filmé sous les jupes de dizaines de femmes.
À commencer par la sienne, avec laquelle il est actuellement en instance de divorce, et qui a fait part d’une découverte pour le moins dérangeante à la police. Ainsi que le relatent nos confrères du Het Laatste Nieuws, la future ex-épouse de l’accusé avait réalisé qu’il l’avait filmée à son insu nue dans leur salle de bains, dans laquelle il avait caché sa tablette, mais aussi qu’il était en possession de dizaines de vidéos filmées sous les jupes de parfaites inconnues.
Sous les jupes des filles
Une enquête a révélé qu’il avait une technique bien rodée, prétendant avoir besoin de quelque chose se situant sur une étagère inférieure pour filmer en toute illégalité l’intimité de femmes croisées chez Colruyt ou Dreamland. Et pourtant, malgré les preuves vidéo filmées par l’accusé lui-même, ce dernier a été acquitté par le tribunal de Furnes, en Flandre. Motif? Si le code pénal prévoit bien une peine d’emprisonnement allant de six mois à cinq ans pour quiconque réalise un enregistrement sans autorisation ou à l’insu d’une personne, cela ne s’applique que si cette dernière est dénudée ou en train de se livrer à une activité sexuelle, rappellent nos confrères de 7sur7.
En France, “l’upskirting“, du nom de cette pratique consistant à filmer ou photographier sous les jupes de parfaites inconnues tout sauf consentantes, est récemment devenu un délit depuis l’amendement de la loi relative aux violences sexuelles à l’été 2018. Un amendement prévoyant jusqu’à un an de prison et 15.000 euros d’amende pour l’auteur. Au moment des modifications en France, la RTBF rappelait que l’upskirting était déjà puni chez nous, et que “plusieurs personnes ont déjà été condamnées”, au nom de voyeurisme ou d’agression sexiste. Problème: en l’absence d’une définition claire de la pratique dans le code pénal, d’autres auteurs, eux, sont acquittés.
Lire aussi: