
En Thaïlande, les puissants dégustent des filles pour le ““dessert””

Outre ses paysages paradisiaques et ses plages immaculées, la Thaïlande est aussi tristement connue pour son tourisme sexuel. Et il n’y a pas que les Occidentaux qui en profitent: la pratique des «filles dessert » y fait rage.
Le principe: quand des hauts fonctionnaires viennent en visite, ils sont accueillis comme des rois avec repas de gala, et un dessert carrément charnel; des jeunes filles servies sur un plateau. La plupart du temps mineures, les filles sont forcées de participer à ces soirées, sans pouvoir compter sur l’aide de la police. Ainsi que la maman d’une des jeunes filles l’a confié à la presse locale, les policiers font du chantage, acceptant de passer sous silence les preuves de la consommation de drogue des filles qui servent de « dessert ».
Une tradition répandue
Très vite, le témoignage de la maman a fait l’effet d’une trainée de poudre et les journaux du pays se sont emparés de l’affaire. De quoi contraindre la police nationale à ouvrir une enquête sur ces réseaux de filles, et à inculper une petite dizaine de policiers. Ainsi que Boonyarit Nipavanit, un fonctionnaire de la région de Mae Hong Son, l’a expliqué à l’AFP, « cette tradition est répandue depuis bien longtemps. Lorsque des groupes de fonctionnaires viennent, la coutume veut qu’on les accueille avec de la nourriture puis qu’on « déballe des tapis », ce qui veut dire qu’on leur fournit des filles ». Parfois même cinq à dix femmes pour chaque fonctionnaire, afin qu’ils puissent choisir.
Des filles considérées comme des biens
Si c’est dans la région de Mae Hong Son, à la frontière avec la Birmanie, que le scandale a éclaté, c’est tout le pays qui serait touché. Dans la société thaïlandaise, ultra hiérarchisée, il est en effet de bon ton de se plier à tous les sacrifices pour satisfaire ses supérieurs et faire avancer sa carrière. Lakkana Punwichai, une éditorialiste thaïlandaise, a ainsi expliqué qu’en l’absence de méritocratie dans la bureaucratie thaïlandaise, la corruption est nécessaire pour se faire bien voir de ses chefs. Sans compter que « la culture thaï ne considère pas les filles comme des êtres humains mais comme des biens, un cadeau ».
« Montrer l’exemple »
Depuis le scandale de Mae Song Hon, le Ministère du développement social a affirmé vouloir « montrer l’exemple » et lutter contre le système de trafic. Une promesse qui laisse les spécialistes sceptiques: si 244 filles, la plupart mineures, ont été sauvées de la traite des êtres humains en 2016, les actions du gouvernement vont rarement plus loin. Résultat: alors que la prostitution est illégale depuis les années 60 en Thaïlande, le secteur du sexe représente des revenus annuels estimés à 6.4 milliards de dollars. Un chiffre qui coupe l’appétit.
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