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© #CocheTesCases montre l'ampleur des violences sexuelles - Getty Images

#CocheTesCases le ““défi”” qui démontre qu’on est toutes victimes de violences sexuelles

Kathleen Wuyard

Si “violences sexuelles” évoque le plus souvent un viol dans l’imaginaire collectif, le spectre est en réalité très large, suffisamment large pour que toutes les femmes y aient été confrontées au moins une fois dans leur vie. Une situation que dénonce le movement #CocheTesCases sur les réseaux sociaux, par le biais d’une sorte de bingo de la violence dont on sort malheureusement toutes “gagnantes”.


Difficile, en effet, de ne pas se retrouver à cocher compulsivement des cases. J’ai déjà... “été sifflée dans la rue”, “ressenti une insécurité dans un espace public”, “subi des remarques à caractère sexuel ou sexiste”, “reçu une remarque sur ma tenue”... Les situations types se succèdent et les cases cochées aussi: quelle femme n’a jamais vécu les cas mentionnés ci-dessus, voire même, un mélange particulièrement insupportable des quatre en même temps, avec un gros lourd qui persiste, “complimente” le physique, et se met à suivre sa proie quand elle ne lui répond pas?

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Parmi les 22 cases de la liste, certaines touchent à des cas plus rares, mais certainement pas moins violents: violences sexuelles dans le couple, viol par un inconnu ou par un proche, rapport sexuel forcé sans protection... En balayant le spectre des violences sexuelles, Lolita Augay et Alix Peigné, les instigatrices du projet, permettent de libérer la parole des femmes de manière entièrement anonyme. Et d’offrir aussi un soutien nécessaire, entre la réalisation que ça n’arrive pas qu’aux autres et les messages de soutien postés avec les grilles remplies, une utilisatrice ayant ainsi accolé un “vous n’êtes pas seules” à la sienne.

https://www.instagram.com/p/CCk_pN_Dn-_/

En story, les instigatrices du projet ont posté la grille vierge, à remplir et à leur renvoyer de manière anonyme, mais aussi la genèse du projet, partie d’une sacrée claque: “avec effroi mais sans surprise, je constate cocher 16 cases sur 22” explique l’une d’elles, qui, si elle concède que le partage de la grille, remplie ou non, peut paraitre inutile, rappelle toutefois l’impact libérateur que peut avoir la prise de parole d’autres femmes. Parce que parler, dénoncer, c’est reprendre le pouvoir.

La peur et la souffrance subies dans la vie intime minent la confiance des femmes en société. La rue, la nuit, les transports le soir, deviennent dangereux pour les femmes: nous ne pratiquons pas l’espace de la même manière que les hommes. Nous ne le pouvons pas”.


Et d’ajouter que “reconquérir le pouvoir sur son corps dans la vie sociale, intime et sexuelle, est la condition d’une égalité homme-femme”. Une reconquête qui passe par une dénonciation de la manière dont ce corps est objectifié et malmené et la prise de conscience de la gravité du problème, qui nous touche toutes, sans exception. Avec l’espoir, illusoire peut-être, qu’en tombant sur ces cases, certains hommes réaliseront aussi que leurs comportements ne sont pas “normaux” ou “anodins” (“wesh, je voulais juste la complimenter”) mais bien des violences sexuelles, rien de moins.

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