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Ces conseils pour éviter le viol en soirée tapent dans le mille

Kathleen Wuyard

Trop souvent à la charge de la victime (que portait-elle? quelle heure était-il?) le viol est renvoyé à l’agresseur dans une série de conseils mordants de justesse, diffusés par le Collectif Féministe contre le Viol. Conseil numéro un pour éviter le viol en soirée? Ne violez pas.


Aussi simple que ça. Enfin non, malheureusement, très compliqué à comprendre pour certain, qu’il s’agisse de ceux qui confondent femme en perte de connaissance et femme consentante, ou les autres, rapides à faire porter le poids du viol à celles qui en sont victimes. “Non mais après, il ne faut pas boire autant, c’est dangereux... Et puis a-t-on idée de sortir jusqu’à pas d’heure en ville? Et en minijupe en plus!”. Oui, mais non, en fait. Parce que bien que ce ne soit pas encore acquis dans tous les esprits une cuite/une tenue mini/une nuit blanche ne sont jamais, j-a-m-a-i-s des invitations à se faire violer. Une évidence que rappelle le Collectif Féministe contre le Viol de manière percutante avec sa liste des 11 conseils pour éviter le viol en soirée.

Une liste qui ressemble de prime abord à toutes celles qu’on matraque aux femmes (“prenez soin de vous”, “faites appel à vos potes”) mais qui, une fois qu’on y regarde de plus près, renvoie la charge de la responsabilité aux agresseurs.

Le collectif féministe contre le viol partage ses conseils percutants - DR

Éduquer les prédateurs plutôt que leurs proies


Ainsi, “prenez soin de vous” s’applique-t-il aussi aux violeurs potentiels, le collectif rappelant que “si l’alcool fait de vous un violeur, ne vous alcoolisez pas. Ne violez pas”, martelant au passage qu’inconscience ne veut pas dire consentement et détournant au passage les sifflets anti-viol: “si vous craignez d’agresser quelqu’un “par accident”, donnez-le à la personne qui vous accompagne pour qu’elle puisse appeler à l’aide”. Avec, sous chaque conseil, le rappel du conseil numéro onze “ne violez pas”. Parce qu’ainsi que le rappelle très justement l’écrivaine américaine Rebecca Solnit, il n’y a aucune bonne raison de passer plus de temps à expliquer aux femmes comment survivre aux prédateurs plutôt que d’expliquer à l’autre moitié de l’humanité comment ne pas se comporter en prédateur. À bons entendeurs...

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