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Aurélien Wiik
© Foc Kan/WireImage

L’acteur Aurélien Wiik lance un MeToo garçons et libère la parole des hommes

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Connu pour ses rôles dans les séries « Munch » ou « Le Bazar de la Charité » sur TF1, l’acteur Aurélien Wiik a révélé avoir été victime d’abus sexuels par son agent de ses 11 ans à ses 15 ans. Il témoigne pour libérer la parole masculine. 

Sur le compte Instagram de l’acteur le jeudi 22 février, on découvre en story une photo de lui enfant déguisé pour un rôle. Si son air enfantin fait sourire, le texte qui recouvre le cliché, lui, est glaçant. L’acteur célèbre pour son rôle de détective dans la série « Munch » diffusée dès 2016 sur TF1, dévoile avoir été abusé pendant son enfance. « J’avais 11 ans. De mes 11 à mes 15 ans, j’ai été abusé par mon agent et d’autres gens de son entourage. J’ai porté plainte à 16 ans, car il le faisait à d’autres. Je l’ai envoyé en prison. » En effet, au procès, Aurélien Wiik est entouré d’autres garçons qui témoignent contre son agresseur comme lui, ce dernier est condamné à 5 ans de prison.

« Agressions, harcèlement, tentatives de viol, chantage contre des rôles »

Dans les stories suivantes, Aurélien Wiik explique que la culture du viol a continué lorsqu’il a grandi. Il écrit : « Je me suis senti libéré puis il y a eu les réalisateurs et producteurs. » Il énumère alors les situations qu’il a subies : « Agressions, harcèlement, tentatives de viol, chantage contre des rôles que je n’ai pas eu du coup. Dîners pièges organisés par des vieux avec plusieurs mineurs. » Il assure avoir dû se défendre de « mains baladeuses » et qu’on a tenté de « l’enfermer dans les toilettes ». Il ajoute : « Leur dire que j’avais envoyé quelqu’un en prison les calmait, d’autres insistaient. » L’acteur s’est vu proposer à plusieurs reprises des rôles contre des faveurs sexuelles. 

Jusqu’à 25 ans, on m’a proposé des rôles, de la drogue, en échange de faveurs.

Se souvient-il.

Le début d’un #MeToo garçons lancé par Aurélien Wiik

Le comédien témoigne également d’un viol qu’il aurait subi après avoir été drogué par une femme :  « Je me suis réveillé, elle était sur moi. Ma seule MST c’est un viol. » Si l’acteur se livre comme il ne l’avait jamais fait auparavant c’est pour encourager les autres personnes qui ont subi les mêmes atrocités à parler elles aussi pour dénoncer leurs agresseurs. Il conclut sa prise de parole par un avertissement à celles et ceux qui se sont rendus coupables de ces actions répréhensibles :

Tremblez, votre tour viendra, vous savez qui vous êtes. Les garçons du cinéma se réveillent.

L’acteur espérait en racontant son histoire personnelle, lancer un mouvement de libération de la parole de grande ampleur chez les hommes, il déclarait avant d’employer le #MeToo garçons : « La honte est restée collée trop longtemps. La virilité est un vieux concept. Avoir été abusé, ne fait pas de nous moins des hommes. » Selon Aurélien Wiik, c’est en parlant que l’on peut guérir et se reconstruire, l’acteur accompagne lui-même des enfants et familles concernés par ces thématiques afin que les victimes puissent aller de l’avant. Et on peut dire que ses mots ont été entendus puisque depuis sa prise de parole, les témoignages d’hommes se multiplient sur les réseaux sociaux.

“La première fois, j’avais 7 ans”

Depuis le 22 février et les stories d’Aurélien Wiik, le hashtag #MeToo garçons a été repris dans plus de 6.000 tweets sur X. Parmi les hommes qui témoignent des agressions, viols ou harcèlements qu’ils ont subis, il y a des personnalités publiques comme Andy Kerbrat, député LFI de Loire-Atlantique qui écrit :  “J’ai été abusé de mes 3 à 4 ans par un prédateur, mort depuis, donc sans possibilité d’avoir justice. Vous réaliserez de grandes choses,donc continuez à vous exprimer. Si vous le pouvez, allez en justice. On ne guérit pas, mais on se répare. Ensemble.”

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Le député ajoute qu’il ignore s’il aurait été capable de parler de ce sujet, si Aurélien Wiik n’avait pas pris la parole. Sébastien Tüller, responsable LGBTI+ pour l’ONG Amnesty International, a, lui aussi, témoigné d’une expérience vécue sur le réseau social : “J’avais 21 ans et c’était mon premier pote gay (...) Pour beaucoup, c’était inconcevable qu’un ‘mec comme moi’ puisse être abusé par un autre mec sans pouvoir réagir.”

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D’autres sont des hommes de la société civile comme Mika, qui raconte :

La première fois, j’avais sept ans. Ça a duré un an. Il a été protégé, et tout le monde a menti pour lui. La seconde, j’en avais 28. Je l’aimais bien. J’ai dit non, il a dit oui, il était plus fort que moi. Je n’ai pas porté plainte.

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Selon Violaine de Filippis, avocate et porte-parole d’Osez le Féminisme!,  qui s’est exprimé sur BFMTV, cette libération de la parole est nécessaire et salvatrice pour les hommes : ” Il y a beaucoup d’hommes qui se sentent enfermés dans leur histoire, qui n’osent pas parler notamment à cause des stéréotypes.” Bien souvent, ces derniers se retiennent de raconter ce qu’ils ont subi, poussés par les injonctions sexistes qui les somment d’être toujours forts.

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