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10 conseils pour lâcher prise au lit

Ana Michelot Journaliste

Vous avez envie de tester de nouvelles choses avec votre partenaire, ou simplement de vous laisser aller sous les draps, mais vous n’y arrivez pas ? Notre sexologue Laurane Wattecamps vous donne dix clés pour réussir à lâcher prise pendant le sexe.


Le fameux lâcher-prise est certainement l’une des demandes que je reçois le plus en séance de sexologie. Et pour cause, il est associé à l’idée de profiter pleinement des moments d’intimité et d’en goûter tout le plaisir. Mais il n’est pas rare que certains blocages, le stress et les pensées parasites prennent le dessus. Des facteurs qui ont un impact non-négligeable sur la faculté à s’abandonner à la jouissance. Heureusement, avec quelques clés, le lâcher-prise peut s’inviter petit à petit dans votre sexualité et vous offrir toutes ses vertus. À chacun·e de trouver ce qui fonctionne le mieux. Prenez ce qui résonne parmi les conseils ci-dessous et adaptez-les à vos besoins.

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1. Checker sa disponibilité émotionnelle

En tant qu’êtres humains, adultes de surcroît, nous devons faire face à de nombreuses responsabilités au quotidien. Nos vies bien chargées impliquent leur lot d’émotions. Il est donc logique que nous ne soyons pas disponibles tout le temps pour faire l’amour. Pourtant, dans de nombreuses situations, on peut avoir tendance à ne pas s’écouter pleinement et à se laisser porter par l’envie d’un·e partenaire. Mais dès le début du rapport sexuel, l’esprit n’est pas pleinement dans l’action, il est partout sauf dans la chambre à coucher. Il semble pourtant logique de se dire qu’une personne très stressée ou épuisée par sa journée n’est pas tout à fait à « ça ». Se poser la question de sa disponibilité émotionnelle peut changer la donne. Mon corps est-il suffisamment en forme ? Mon esprit est-il pleinement disponible ? Votre corps vous remerciera de poser des limites en formulant un « non » quand vous n’êtes pas dans le mood, et un « oui » enthousiaste quand vous vous sentez pleinement disponible.

2. Veiller au consentement

Si le consentement passe aussi par soi-même, il reste une base non négligeable d’une sexualité entre partenaires. Il ne consiste pas juste en un « non » ou un « oui ». Le consentement enthousiaste implique une absence de contrainte, de menace, de pression et une possibilité d’arrêter un rapport à tout moment. Il doit être actualisé à chaque instant de l’activité sexuelle. Cela signifie que si vous ressentez des difficultés à lâcher prise parce que vous avez ressenti une pression à faire l’amour, votre tête vous envoie certainement des signaux qui disent que ce n’est pas O.K. Céder n’est pas consentir. Aussi, si votre tête est remplie de pensées parasites, il peut être utile de demander une pause, de proposer une autre pratique ou de tout simplement arrêter. Choses qui ne sont possibles que via un consentement actualisé et serein.

Quand les pensées parasites se manifestent, placez un panneau STOP dans votre tête et revenez dans le moment présent.

3. Reprendre le contrôle de ses pensées

Les pensées parasites sont un poison pour lâcher prise. Elles s’insinuent dans l’esprit sans demander leur reste et déconnectent la tête du corps. Liste de courses, tâches à réaliser au travail, souvenirs complètement hasardeux qui remontent, notre cerveau est très doué pour nous faire penser à tout sauf à l’instant présent. Pour arrêter de subir ce mécanisme, reprenez le contrôle ! À chaque fois que les pensées parasites se manifestent, placez un grand panneau STOP dans votre tête et revenez dans le moment et dans votre corps. Et ce, autant de fois que nécessaire. Plus vous allez pratiquer le retour à soi, plus vite ce processus s’activera à l’avenir.

4. Faire un focus sur les cinq sens

Pour revenir dans son corps, rien de tel que de porter son attention sur ses cinq sens. C’est ce que l’on appelle un ancrage. Qu’est-ce que je vois ? Le corps d’un·e partenaire, une lumière tamisée… Qu’est-ce que j’entends ? Une respiration saccadée, le froissement des draps… Qu’est-ce que je sens ? Un souffle dans mon cou, son odeur… Qu’est-ce que je goûte ? La touche salée de sa sueur, le goût subtil de sa salive… Qu’est-ce que je touche? Mon cou ressent son souffle, mes mains sa peau… À partir de ces informations, vous pourrez établir ce qui est agréable et en profiter davantage.

5. Respirer profondément

La respiration profonde coupe instantanément le flux du stress dans le corps. Autrement dit, il est impossible de laisser l’anxiété gagner du terrain en même temps que ce type de respiration. Elle sert aussi d’ancrage pour sortir de la tête et revenir dans le corps. Elle permet également de diffuser l’excitation sexuelle dans tout le corps. Pour la pratiquer et vous entraîner, n’hésitez pas à l’utiliser tout au long de la journée jusqu’à ce que ça devienne une habitude. Pour ce faire, posez la main sur le ventre, poussez sur la main en faisant gonfler le ventre lors de l’inspiration et aspirez la main vers l’intérieur lors de l’expiration.

Le lâcher-prise est un abandon de soi. Et pour cela le cerveau a absolument besoin de se sentir en sécurité.

6. Trouver le bon cadre

Le lâcher-prise est un abandon de soi. Pour pouvoir s’abandonner, le cerveau a absolument besoin de se sentir en sécurité. Raison pour laquelle un cadre sécuritaire adapté à vos besoins sera une condition sine qua non. En d’autres termes, vous devez vous sentir en confiance, dans un respect mutuel et savoir qu’il n’y a pas de risque à s’abandonner. Il peut donc être intéressant de discuter au préalable entre partenaires de ce qui vous aide à vous connecter à vous-même. Et de ne pas hésiter à utiliser l’environnement. Vous sentiriez-vous plus à l’aise en éteignant la lumière ? En gardant un t-shirt ? Avez-vous besoin d’un contact non-sexuel dans un premier temps ? Trouvez les ressources qui vous garantissent le cadre idéal.

7. Travailler son imaginaire érotique

Faire appel à ses fantasmes et à des scénarios érotiques lors des rapports sexuels est une formidable opportunité de développer le champ lexical de votre plaisir. Grâce aux images construites par votre esprit, vous pouvez remplacer les pensées qui n’ont rien à voir avec la sexualité par des scènes hot. Cela permettra à votre tête de rester dans un registre sexuel tout en explorant vos visions du plaisir. S’agit-il de vous imaginer dans un autre lieu ? D’ajouter d’autres partenaires à côté de vous ? De penser à un quelqu’un d’autre ? Tout est permis dans l’imaginaire érotique, même de garder son jardin secret !

8. Ne pas courir après l’orgasme

Les recherches ont montré que le meilleur moyen d’avoir un orgasme, c’est de ne pas le chercher. Physiologiquement, la recherche performative de l’orgasme implique une posture de stress. La partie qui gère le stress dans le cerveau, le système orthosympathique, ne donne pas d’accès au plaisir des sens. Il coupe tout flux agréable pour se concentrer sur un objectif. Ce qui signifie que plus l’on va se mettre dans une posture de recherche (« je dois absolument jouir », « il faut que j’aie un orgasme »), moins l’on est connecté·e à son corps. Il est largement préférable de chercher l’accès à la jouissance, soit la faculté qu’a notre corps à prendre beaucoup de plaisir. Surtout quand on sait que l’orgasme dure quelques secondes alors que la jouissance peut durer des heures.

9. Aller chercher son plaisir

Comme dit plus haut, chercher l’orgasme est contre-productif. Par contre, avoir accès aux sensations agréables est une clé pour lâcher prise et se concentrer sur le plaisir. Avec un·e partenaire, nous avons souvent tendance à choisir soit de donner du plaisir soit de le recevoir. Il peut être très intéressant d’adopter une troisième posture : celle du « prendre ». Le « prendre », c’est l’idée de mettre tout en œuvre pour sentir le plaisir et s’autoriser l’accès à tout ce qui nous est agréable. Par exemple ? Lors d’un cunnilingus, jouez avec votre bassin pour vous faire du bien en même temps que la bouche de votre partenaire prodigue des baisers sur votre sexe. Le meilleur moyen d’aller chercher son plaisir est sans doute de bien connaître son corps. En ce sens, la pratique de la masturbation peut vous aider à identifier les gestes qui vous plaisent et qui ne vous plaisent pas.

10. Ne pas être trop dur·e avec soi-même

La quête du lâcher-prise peut devenir anxiogène si on y met toute son énergie. Autorisez-vous à vous foutre la paix et ne soyez pas trop dur·e avec vous-même. Plus vous allez vous juger et vous enfermer dans des pensées négatives, plus vous risquez de faire de votre état d’esprit négatif une réalité. Tous les moments de sexualité ne sont pas aussi plaisants les uns que les autres. Chaque nouvelle fois est une nouvelle expérience. Laissez de l’espace pour les petites surprises de la vie.


BONUS :
si votre situation personnelle vous crée de la souffrance et du mal-être, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un·e professionnel·le de la santé. Aucune situation n’est figée et définitive. Un·e sexologue pourra vous accompagner sur le chemin du plaisir.

Retrouvez Laurane Wattecamps sur Instagram: @Sexplique_moi et sur son site Internet : LauraneWattecamps.com

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