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© Getty Images

Voici le pays européen où l’on trompe le plus

Gwendoline Cuvelier Journaliste

Les Européens sont-ils satisfaits de leurs relations amoureuses et sexuelles? Dans quel pays trompe-t-on le plus en 2022? Où habitent les personnes les plus ouvertes aux relations-non-exclusives? Le site de rencontre extra-conjugale Gleeden a mené l’enquête.

Depuis 2010, Gleeden étudie les comportements des Européens en matière d’infidélité et de relations non-exclusives. Une récente étude, réalisée en avril 2022 en collaboration avec la société Yougov auprès d’un échantillon représentatif de plus de 6000 personnes majeures résidant en France, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne et au Royaume-Uni, permet d’obtenir de nouvelles données fiables sur le sujet.

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Les Européens sont-ils satisfaits de leur vie conjugale?

Alors que 85% des Espagnols et des Britanniques s’estiment plutôt satisfaits de leur vie amoureuse, seuls 31% des Français se disent très épanouis dans leur relation actuelle et 44% se considèrent plutôt heureux. Ce sont les Italiens qui sont apparemment les moins bien lotis puisqu’ils ne sont que 73% à être satisfaits de leur situation relationnelle.

Lorsqu’on les interroge sur leur vie sexuelle, l’ensemble des Européens admettent que cette facette de leur vie privée se porte moins bien ! C’est particulièrement vrai en Belgique : alors qu’ils sont 82% à être plutôt heureux dans leur relation actuelle, ils ne sont que 20% à s’estimer très comblés sexuellement. À l’inverse, en France, où la satisfaction relationnelle globale est l’une des plus basses d’Europe, ils sont pourtant plus des deux tiers (66%) à être plutôt satisfaits de leur vie sexuelle !

L’insatisfaction mène à l’infidélité

C’est en Italie, pays où on est à la fois le moins satisfait sentimentalement et sexuellement qu’on trompe le plus. En effet, près de la moitié des hommes italiens (49%) et 41% des Italiennes admettent avoir déjà transgressé le principe d’exclusivité sexuelle dans une relation de couple. Cette spécificité transalpine peut sans doute s’expliquer par certains aspects de la culture latine mais également par la complexité à divorcer. En effet, la dissolution du lien conjugal dans la Péninsule n’a été autorisée que tardivement (1970) et sous une forme si contraignante que le taux de divorce y est l’un des plus faibles d’Europe (1,1 pour 1000 habitants).

À l’inverse, ce sont dans les pays où on est le plus épanoui dans sa relation, en Espagne et au Royaume-Uni, que la propension à être infidèle est la plus faible.

Croit-on encore à la fidélité?

Lorsqu’on interroge les Européens sur la possibilité d’avoir une aventure-extraconjugale en toute discrétion, c’est en France que la disposition à l’infidélité est la plus forte. Ainsi, plus d’un homme français sur trois (31%) estime qu’il pourrait être infidèle s’il était sûr que personne ne soit un jour au courant. C’est quasiment le double de ce que l’on peut observer outre-Manche et en Espagne (17% des hommes britanniques et espagnols). À noter que l’envie d’aventures secrètes est unanimement une préférence masculine en Europe. Globalement, ce sont dans les pays européens où on se laisserait le plus tenter par une incartade extra-conjugale en toute discrétion que l’on croit le moins en la fidélité pour toute une vie. Ainsi, 22% des Français, Belges et Italiens considèrent qu’il est impossible de rester fidèle toute sa vie à la même personne.

Quelle que soit leur nationalité, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à croire en cet idéal d’une « fidélité éternelle ». Les personnes de plus de 55 ans, avec l’expérience de la vie, croient le moins en la fidélité pour toujours.

À partir de quand c’est tromper?

On observe un certain consensus autour de l’idée que l’infidélité commence avec un contact physique avec une autre personne que son partenaire. En effet, qu’il s’agisse de relations sexuelles (régulières ou exceptionnelles) ou de rapports bucco-génitaux, les européens s’accordent globalement sur ce qui est un acte d’infidélité. À noter que l’Allemagne est le pays le plus ouvert sur le sujet. Seuls 68% des répondants outre-Rhin considèrent qu’avoir régulièrement des relations sexuelles avec une autre personne que leur partenaire est de l’infidélité...

L’infidélité virtuelle, notamment le sexting, est également perçue comme une source de tromperie. Ainsi, 67% des Anglais estiment qu’envoyer des sextos à une autre personne que leur partenaire peut déjà être considéré comme de l’infidélité. Selon l’étude menée par Gleeden, la conception de l’infidélité est généralement plus rigide au Royaume-Uni, en Espagne et en Belgique et les femmes ont une vision plus stricte que les hommes.

L’infidélité n’est pas qu’une histoire d’hommes

Grâce à cette nouvelle étude, on remarque que l’infidélité féminine est en hausse continue depuis ces 50 dernières années. Le nombre de femmes admettant avoir déjà transgressé le principe d’exclusivité sexuelle dans une relation de couple a largement progressé, et cela partout en Europe. Ainsi, en France, alors qu’elles n’étaient que 10% en 1970 à admettre avoir déjà été infidèles, elles sont aujourd’hui 38% à avouer avoir déjà eu une incartade extra-conjugale.

Plus surprenant, les chiffres de l’infidélité masculine connaissent tous un léger recul. Bien qu’il y ait toujours une asymétrie entre les deux sexes en matière d’extra-conjugalité, l’écart entre l’infidélité masculine et féminine se resserre partout en Europe ; à l’exception de l’Allemagne qui connaissait déjà un certain équilibre depuis 2014 entre les expériences extra-conjugales masculines et féminines. Plus étonnant encore, pour la première fois en Europe, l’infidélité féminine devance l’infidélité masculine dans un pays ! C’est en effet le cas au Royaume-Unis où 41% des femmes avouent avoir déjà été infidèles contre 39% des hommes.

L’amour au pluriel

Le dernier volet de l’étude Gleeden s’intéresse aux relations de couple non-exclusives (couple libre, échangisme et polyamour). Résultat: de plus en plus d’Européens se disent attirés par ces nouvelles formes de relations non monogames. Les Français sont les Européens qui ont le plus expérimenté ces relations non-exclusives : ils sont 18% à avoir déjà été dans ce type de relation et 13% se disent intéressés. Les avantages selon eux? 35% des hommes et 17% des femmes considèrent que c’est une bonne solution pour expérimenter des pratiques sexuelles que leur partenaire ne souhaite pas essayer, 27% trouvent que c’est une manière de rendre leur relation plus flexible sans avoir besoin de rompre et 26% admettent ne pas croire en la monogamie sur du long terme. Les Britanniques sont les moins attirés par ces nouvelles formes conjugales. Ils ne sont seulement 7% à l’avoir expérimenté et 12% à être tentés par celles-ci.

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