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© Getty Images

Rompre avec son.sa partenaire, est-ce rompre inévitablement avec sa belle-famille ?

Il arrive parfois que l’on tisse des liens forts avec la famille de son.sa partenaire, néanmoins quand une rupture survient, certain.e.s se voient obligé.e.s de couper les ponts avec leur belle-famille, tandis que d’autres entretiennent toujours une relation avec cette dernière. Qu’est-il bon de faire? Garder contact ou justement s’éloigner ? Des lectrices et une thérapeute de couple témoignent…

La vie est faite de rencontres parfois marquantes, parfois passagères qui construisent en partie la personne que l’on est. Trouver l’amour offre l’occasion de faire la connaissance d’un entourage nouveau et parfois c’est un véritable coup de cœur. On partage des repas, des sorties, des joies mais aussi des peines, on s’immisce ainsi dans l’intimité d’une famille, qui peut rapidement occuper une place de choix dans notre vie. Malheureusement, les histoires d’amour donnent parfois lieu à des ruptures pouvant être très douloureuses. Et qui dit rupture amoureuse peut dès lors dire rupture familiale car rester au sein d’un entourage lié à un ex n’est pas la première idée qui nous, vient comme l’explique Anaïs, 25 ans : « Personnellement je m’entendais très bien avec la famille de mon copain, néanmoins lorsqu’on a rompu, sa famille et moi avons automatiquement coupé les ponts même si on s’aimait beaucoup car j’avais besoin de m’éloigner d’eux pour me retrouver. ». En effet, beaucoup ne voient pas comment ni pourquoi ils continueraient à entretenir une relation avec leur ex belle-famille. A contrario, d’autres tiennent à garder contact car ils.elles sont encore attaché.e.s à l’entourage de leur ex.

L’avis d’une experte

La thérapeute de couple Marie-Anne Ellis explique qu’il est important de prendre garde au contexte. Par exemple, si un couple qui se sépare a des enfants, il est en effet préférable de garder contact avec sa belle-famille et d’entretenir une bonne relation pour le bien de ces dernier.ère.s. A l’inverse, un couple sans enfant qui se quitte, doit être prudent si l’un.e d’entre eux.elles envisage de continuer à rester proche de son ex belle-famille. On a ainsi établi trois règles à prendre compte pour le bien et le respect de tous.

1. Rester en contact pour les bonnes raisons

Lorsque la rupture est récente, le cœur brisé est parfois très douloureux à soulager. Comme l’affirme Chloé, 20 ans, continuer une relation avec sa belle-famille peut finir par empiéter sur le processus de deuil d’un ex : « Je m’entendais vraiment très bien avec ma belle-famille. J’étais au téléphone avec sa mère et sa grand-mère presque tous les jours. Je venais de perdre ma grand-mère donc la sienne m’a pris sous son aile. Lors de ma rupture, sa mère est restée en contact avec moi mais je pleurais à chaque appel, on a alors conclu pour mon bien qu’on allait arrêter de se téléphoner et de garder contact tout simplement. ».

Bien que Chloé adorait sa belle-famille, le moment n’était pas le plus opportun pour continuer une relation. La thérapeute Marie-Anne Ellis explique qu’il est alors très important de prendre du recul et de se demander véritablement pourquoi on tient à rester en contact avec sa belle-famille

« Pour continuer à entretenir un lien, il faut être honnête envers soi-même. Est-ce la nostalgie de la relation qui nous incite à garder contact? Parce qu’on désire retrouver une atmosphère qui nous faisait du bien? Ou parce que la belle-famille est importante pour nous ?

De multiples raisons peuvent expliquer cette volonté de ne pas effacer ce lien, néanmoins il est impératif de clôturer définitivement la relation avec son ex et d’avoir réellement dépassé la période du deuil de la rupture pour envisager un contact sain avec la belle-famille. »

2. Communiquer

Pour préserver la relation ex/ex belle-famille, il est important que chacun soit à l’aise avec la situation. Marie-Anne Ellis met d’ailleurs l’accent sur la communication et le respect des positions de tous : « Il est important que la personne qui voit son ex rester en contact avec sa belle-famille ne soit pas décisionnaire de la continuité d’une relation, néanmoins son avis est à considérer, il faut l’entendre et ne pas passer outre. Ainsi, il est nécessaire d’être clair avec lui.elle et communiquer sur les raisons pour lesquelles on souhaite entretenir un lien. ».

On ne peut alors pas ignorer une personne qui marque un désaccord, cela pourrait créer de vives tensions entre les parties impliquées et entacher les relations. La communication étant ainsi le pilier ultime qu’il est important de respecter même avec un.e nouveau.elle partenaire. C’est ce qu’a également compris Florence, 29 ans : « Je suis en couple depuis 2 ans et demi maintenant et mon partenaire actuel a du mal à concevoir la relation d’amitié que j’entretiens avec mon ex belle-famille. Il imagine que j’aime encore mon ex, ce qui n’est absolument pas le cas, c’est simplement car j’adore ces personnes. ». Il est tout à fait normal que notre nouvelle moitié émette des réserves quant à ce genre de situations, le tout est de parvenir à trouver les mots justes et à rassurer l’autre. Il faut être clair sur ses véritables intentions et pourquoi pas inclure l’amoureux.euse dans la relation ex/ex belle-famille : se rencontrer, partager un verre, un cinéma pour que la personne voit de ses propres yeux la nature d’une relation désormais presque amicale entre les différentes parties.

3.Fixer des limites

Afin que tout le monde se sente respecté dans ce type de situation, il est aussi essentiel de poser un cadre sain et des limites. Loin de l’image caricaturale de la marâtre diabolique, certaines rencontres peuvent finir en véritable conte de fée comme l’explique Élodie, 41 ans, qui a développé une relation amicale forte avec son ex belle-mère : « Lors de ma rupture, je m’entendais si bien avec mes beaux-parents et surtout ma belle-mère que je leur ai demandé si je pouvais toujours venir les voir en respectant bien sûr mon ex. Je téléphonais avant pour être sûr qu’il n’était pas là. Au départ il ne le prenait pas très bien, ce que je peux comprendre mais il en a discuté avec sa mère et ça a fini par passer. Aujourd’hui, je peux dire que je suis meilleure amie avec mon ex belle-mère. ». Cette belle histoire met l’accent sur le respect qu’on se doit. Une personne peut ne pas avoir l’envie de revoir son ex sous son propre toit ou celui de sa famille. Il est ainsi primordial de fixer des limites claires avec chaque personne impliquée. Ces limites, propres à une situation et non-applicables à tous les contextes, peuvent être construites ensemble sur base des avis et demandes de chacun·e.

« Aujourd’hui, je peux dire que je suis meilleure amie avec mon ex belle-mère »« Aujourd’hui, je peux dire que je suis meilleure amie avec mon ex belle-mère »

Élodie, 41 ans

Pour conclure

Comme expliqué précédemment, la vie est faite de rencontres parfois marquantes qui adoucissent une existence. Chaque situation est différente et certaines personnes trouveront plus judicieux de couper les liens qui les unissaient à leur belle-famille après leur rupture. Le deuil d’une relation amoureuse est loin d’être évident et lorsqu’on a développé un attachement particulier pour la famille d’un.e ex, c’est également un nouveau deuil qu’on se voit vivre. Le tout est de faire la part des choses, de garder en tête les beaux souvenirs mais surtout de s’auto-raisonner car ce n’est pas notre propre famille mais bien celle d’un.e autre. Inversement, la décision de continuer à garder contact est propre à chacun et surtout à un contexte donné. Le tout est d’être honnête envers les autres et soi-même, respectueux.euse, réfléchi.e et bienveillant.e.

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