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5 manières de faire une bonne action

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Donner est un acte qui fait du bien. À soi-même, d’abord, car c’est la base d’une vie épanouie. Mais aussi au reste du monde. Si vous avez envie de faire une bonne action mais ne savait pas par où commencer, en voici 5 exemples.

Il y a tellement de façons d’agir, en tout cas beaucoup plus que ce que l’on pourrait énumérer ici. Cependant, ces témoignages le prouvent: vous pouvez rendre le monde plus beau en étant simplement vous-même, en faisant un geste simple et personnel sans vous soucier des autres et de ce qu’ils en pensent. Vous pouvez consacrer du temps à une cause précise et donc agir concrètement, ou encore faire un don d’argent ou d’objets. Vous pouvez rejoindre une organisation, en créer une vous-même ou entreprendre de petites actions au quotidien. Vous pouvez donner régulièrement ou faire quelque chose de sympa pour aider une autre personne de temps en temps. Il existe de nombreuses façons de faire du bien à notre planète et à ses habitants.

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Vous ne savez pas par où commencer? Cette liste de bonnes actions devrait vous aider à trouver l’inspiration et faire ressortir le·la bienfaiteur·rice intérieur·e.

Initiez-vous au plogging

Parfois, vous pouvez rendre le monde meilleur en associant une action bienfaitrice à quelque chose que vous faites déjà en temps normal. Pensez à emporter des graines avec vous lors de vos promenades pour égayer les pelouses vides en y ajoutant des fleurs, à apporter votre propre sac de courses au supermarché, à sourire ou à chanter fort sur votre musique préférée lorsque vous faites du vélo... Depuis des années, Jean-Michel, 49 ans, fait du jogging 3 à 4 fois par semaine. Il y a environ 5ans, en marchant, il a remarqué une canette qui traînait. « Je l’ai vue et j’ai pensé que si je ne la ramassais pas, je devrais revoir cette même canette lors de ma prochaine course quelques jours plus tard. » Je l’ai ramenée à la maison et c’est comme ça que j’ai commencé à faire du plogging, c’est-à-dire à ramasser des déchets en courant », raconte-t-il.

Je trouve le plus souvent des mégots de cigarettes et des bouteilles en plastique, mais parfois aussi des choses plus hétéroclites: des tongs, un drone et même un vélo.

En hiver, il remplit les poches de sa veste de sport. En été, il récupère son butin dans un sac en plastique, mais dans tous les cas, il ramasse toujours quelque chose par terre. « Il y a des jours où je ne trouve rien, mais la plupart du temps, la fin du parcours est jonchée de détritus. Le plus souvent, je trouve des mégots de cigarettes et des bouteilles en plastique, mais aussi parfois des objets plus étranges. Des tongs, des tournevis, un drone et même un vélo. Une fois, il y avait une cuvette de toilettes abandonnée sur mon chemin. Je l’ai traînée jusqu’à l’orée de la forêt et j’ai demandé aux personnes de la commune de la récupérer », poursuit Jean-Michel. En quelques années, il a collecté environ 400 kilos de déchets.

Après chaque déplacement, Jean-Michel publie sur sa page Instagram une photo des déchets collectés. Il a même regroupé ces images dans un livret qu’il distribue aux passants à chaque course. Un bon moyen de faire prendre conscience à son entourage de la quantité de déchets qui sont encore jetés dans la nature. « Les passants qui me voient marcher ou courir avec mon sac poubelle me disent souvent à quel point la forêt et la campagne sont propres après mon passage. Ce n’est pas surprenant: je suis actif dans le même coin 3 à 4 fois par semaine depuis 5 ans », s’amuse Jean-Michel.

Être là, c’est déjà sympa

Vous pouvez également aider les autres simplement en étant là pour eux: offrir une oreille attentive à celles et ceux qui en ressentent le besoin peut changer le monde. Depuis 9 ans, Claire, 80 ans, rend visite tous les jeudis aux résidents d’un centre d’hébergement de son quartier. Sauf lorsque le temps est très mauvais et qu’elle ne peut pas sortir à vélo. Comme elle l’explique avec enthousiasme: « le jeudi, tout le monde sait que je ne suis pas libre car je vais à la maison de retraite.

En fait, je ne fais pas grand-chose. J’écoute principalement. Mais c’est exactement ce dont ces gens ont besoin.

Chaque semaine, je rends visite aux résidents d’un étage différent, juste pour leur tenir compagnie. Les gens sont tellement heureux de voir quelqu’un et de pouvoir parler. Certains aiment évoquer le passé, d’autres parlent de leurs (petits)-enfants ou parfois de l’actualité. En fait, je ne fais pas grand-chose. J’écoute principalement.

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C’est exactement ce dont ces gens ont besoin. » Pourquoi Claire fait-elle du bénévolat depuis si longtemps? « J’ai connu beaucoup de ces gens dans le cadre de mon travail. Je suis très heureuse de revoir tout le monde, et c’est la même chose dans l’autre sens. Les réactions positives des résident·e·s, du personnel et de la direction me font du bien. » Pense-t-elle continuer cette activité pendant longtemps? « Oui, je continuerai aussi longtemps que possible! », résume-t-elle avec détermination.

Lutter contre la précarité menstruelle

Parfois, lorsqu’on veut vraiment faire bouger les choses, des actions majeures sont nécessaires. Louise, en charge d’une asbl, a vécu quelque chose qui a changé sa vie. Nasira, 29 ans, son amie et partenaire dans ce projet, raconte: « Il y a environ un an, Louise se trouvait au supermarché. Devant ses yeux, une fille a été arrêtée parce qu’elle avait volé des tampons. Elle est allée lui parler. La fille lui a expliqué qu’elle n’avait pas d’argent pour s’en acheter. Émue par l’incident, Louise en a parlé à son frère. Après quelques recherches, ils ont décidé de faire quelque chose. C’est ainsi qu’est né Drupp. Quelques semaines plus tard, j’ai également rejoint le groupe. La précarité menstruelle est un réel problème en Belgique: une fille sur 12 manque quelques jours d’école chaque mois parce qu’elle n’a pas d’argent pour acheter des tampons ou des serviettes hygiéniques. Cela équivaut à 1 à 2 mois par an.

Nous ne choisissons pas d’avoir nos règles. Il n’est donc pas acceptable que les femmes aient moins de chances de réussir à l’école et au travail.

Ce temps d’absence a évidemment un impact sur les résultats scolaires et plus tard même sur le marché du travail. « Avec notre asbl, nous voulons éradiquer la pauvreté menstruelle, en commençant par les écoles secondaires. Nous allons bientôt accrocher les premières armoires dans les toilettes d’une de nos écoles partenaires. Ce dispositif donne aux étudiantes un accès gratuit aux produits d’hygiène dont ils ont besoin. Les armoires sont aussi un projet social: elles ont été conçues et réalisées par des garçons d’une école technique. Ce projet leur a permis d’être familiarisé avec ce problème. Outre l’installation des armoires dans les écoles secondaires – et plus tard également dans les collèges et les universités – l’équipe à l’origine de l’asbl entame des discussions avec les autorités. « La menstruation est un facteur biologique. Ce n’est pas nous, les femmes, qui choisissons d’avoir nos règles, et il n’est certainement pas acceptable que les chances de réussite à l’école et au travail de ces femmes en soient impactées. Idéalement, les produits hygiéniques comme les tampons et les serviettes devraient être offerts par le gouvernement, comme c’est le cas en Écosse et en Irlande. Nous n’en sommes pas encore là, mais nous tentons à notre niveau de faire bouger les choses pour mettre fin à cette injustice », déclare Nasira.

En caravane!

Il y a près de 5 ans, Musti, 32 ans, est devenu propriétaire d’une caravane via une annonce sur les réseaux sociaux. « À cette époque, une amie a accueilli chez elle un jeune SDF. Quand j’ai vu cette caravane gratuite passer sur Facebook, tout s’est mis en place dans ma tête », raconte-t-il. « Je ne m’y attendais pas moi-même, mais tout à coup, j’en suis arrivé, par le biais de cette caravane, à créer l’ASBL Homie. Nous hébergeons désormais une quinzaine de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans dans nos caravanes, mais aussi au sein des familles avec lesquelles nous travaillons. » L’association fait en sorte qu’aucun jeune de notre région ne dorme plus dans la rue. « Certaines études montrent que dormir dans la rue, ne serait-ce qu’une seule nuit, engendre des situations dangereuses et traumatisantes aux conséquences très lourdes dans la vie de ces jeunes. Nous voulons absolument éviter cela », déclare Musti.

Nous accueillons désormais une quinzaine de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans dans nos caravanes, mais aussi au sein de familles partenaires.

L’asbl aide les jeunes adultes en matière de logement, mais l’initiative citoyenne les soutient également dans leurs questions concernant le bien-être mental, la justice, les finances... « Les jeunes adultes que nous accompagnons viennent à nous parce qu’ils sont dans une situation familiale difficile – par exemple avec des parents confrontés à des problèmes de toxicomanie. D’autres sont pris en en charge par le tribunal de la jeunesse ou ont été admis dans un établissement psychiatrique ou une prison pour mineurs. Le jour de leurs 18 ans, l’aide qui leur est accordée cesse, ce qui les conduit le plus souvent dans la rue. Nous sommes une petite équipe et nous travaillons énormément. Ma collègue Vanessa et moi avons à cœur de construire une relation de confiance avec nos jeunes. Il est très important pour nous de répondre à leurs besoins fondamentaux, mais aussi de les aider à rendre leur vie plus légère. C’est pourquoi nous organisons également avec eux des activités sportives, des soirées autour d’un feu de camp ou d’autres sorties. »

Nourriture de l’âme

Donner de la nourriture peut aussi aider de nombreuses personnes dans le besoin. Comme l’explique Elise, 31 ans, créatrice d’un groupe Facebook dans sa région: « vous pouvez à la fois proposer de la nourriture et (de manière anonyme) en demander via ces groupes Facebook régionaux. Ces initiatives nous permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire et de veiller à ce que les habitants de la région ne souffrent pas de la faim. Il peut s’agir de nourriture qui reste dans vos placards, mais aussi de restes de plats cuisinés ».

Parfois, on prépare des gâteaux d’anniversaire et certaines personnes cuisinent même des portions supplémentaires pour les offrir à ceux qui en ont besoin.

Elise n’a pas eu l’idée de créer ces groupes, mais quand elle en a entendu l’existence, elle a décidé d’en créer un près de chez elle en 2017. Son groupe est composé de 2.500 membres. Plusieurs offres sont publiées chaque jour sur Facebook. « Il est réconfortant de constater que lorsque quelqu’un demande, on peut lui proposer de véritables colis alimentaires. Parfois, on prépare même des gâteaux d’anniversaire. Il arrive aussi que des gens achètent et cuisinent plus que ce dont ils ont besoin pour l’offrir à d’autres. C’est agréable de pouvoir connecter autant de personnes autour d’une même cause », conclut Elise.

L’art de donner

Que vous investissiez activement votre temps et votre énergie dans votre propre projet ou celui de quelqu’un d’autre, que vous entrepreniez une petite ou très grande action, que vous donniez un montant mensuel ou que vous préfériez aider de temps en temps une personne sans abri, que vous répandiez la joie en étant vous-même ou en souriant aux étrangers, peu importe. Rendre le monde un peu plus beau peut se faire de toutes sortes de façons. Trouvez une idée ou un projet qui vous convient et foncez. Donner peut vraiment faire du bien. Au travers de vos actions, vous pouvez changer la journée, la semaine, le mois ou l’année d’une autre personne. Reste à trouver dans quoi vous investir.

Petits gestes, grands résultats

Shana « À l’école où je travaille, chaque matin, je dis: ‘Bonjour, contente de te voir!’ à 200 étudiants et leurs parents. Visages souriants garantis! »

Sarah « Chaque mois, j’apporte des livres de la bibliothèque à mon voisin retraité. En raison de sa santé, il ne peut plus y aller, mais il peut ainsi continuer à lire. »

Martine « Lorsque je ramasse les excréments de mon chien, je ramasse aussi des mégots de cigarettes. Cela rend la rue un peu plus propre. »

Marie « Chaque fois que je vais au supermarché, je demande à une amie si elle a besoin de quelque chose. Cela lui évite un trajet inutile! »

Julie « Chaque mois, je vais dans une école et je fais la lecture pendant quelques heures à des enfants qui ne parlent pas encore notre langue. »

Hélène « Je parraine chaque mois une petite fille via Plan International. De cette façon, elle reçoit de la nourriture, des vêtements, un abri et une éducation. Un petit montant pour moi, mais une grande différence pour elle. »

Rami « Je donne toujours un pourboire lorsque je vais dans un café ou un restaurant. Ce n’est pas grand-chose, mais grâce à ma propre expérience (en restauration), je sais à quel point ce petit geste est agréable. »

Anne-Sophie « Lorsque je parcours la ville à vélo, je souris à tous ceux que je rencontre. C’est clairement contagieux, car 99 % des passants sourient en retour. Cette habitude me permet de voir davantage de mettre de la joie dans la rue! »

Fatima « Je fais un don mensuel au WWF pour soutenir l’organisation de camps de vacances pour les enfants réfugiés. »

Cindy « Pour éviter au maximum les emballages plastiques, je fabrique moi-même beaucoup de mes produits de soins et j’achète des shampooings en vrac. J’utilise une grande bouteille au lieu de 5 plus petites. J’achète aussi autant que possible via Too Good To Go, pour éviter le gaspillage alimentaire. »

Lisa « Je suis conductrice bénévole dans un établissement pour personnes handicapées. Chaque mois, je les aide en les conduisant à une activité éducative ou culturelle. »

René « Dans mon salon de coiffure, j’offre chaque mois une coupe de cheveux gratuite à quelqu’un qui n’en a pas les moyens. J’ai passé un appel via Facebook et il existe désormais un groupe qui permet à chacun de recommander une nouvelle personne dans le besoin. »

Texte d’Ella Daeleman, Marie Honnay et Ana Michelot

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