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© Getty Images

MÉNOPAUSE: seule une femme sur deux en parle à son conjoint

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Bien que la ménopause fasse partie intégrante de la vie d’une femme, elle reste un sujet tabou dans notre société comme le montre une étude menée par la Fondation des Femmes et la mutuelle MGEN en France. Dans le couple, au travail, et même avec l’entourage, 39 % des femmes n’en parleraient pas du tout.

« Bouffées de chaleur, irritabilité, insomnie, risque accru de cancer, problèmes cardio-vasculaires... Des symptômes et un regard social négatif qui pèsent sur les femmes, dans leur couple et au travail », décrit l’étude réalisée par Kantar pour la Fondation des Femmes et le groupe MGEN. Vous l’avez deviné, celle-ci concerne la ménopause et a pour but de lever le voile sur un sujet de santé encore mal connu, mais aussi sur un tabou sociétal toujours existant.

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Si 59 % des femmes ménopausées voient autant d’avantages que d’inconvénients à l’être, le premier avantage étant la fin des règles, 15% des femmes ménopausées ou pré-ménopausées affirment vivre mal le passage à la ménopause dans leur vie. 44 % des femmes en période de pré-ménopause parlent d’un impact négatif sur leur quotidien et 41 % d’entre elles ont déjà fait face à des commentaires ironiques ou moqueurs à ce sujet.

Un tabou persistant

L’étude réalisée en France montre que la ménopause est encore quelque chose de difficile à évoquer dans les discussions. 42 % des personnes interrogées en parlent peu et 39 % pas du tout. Les femmes en pré-ménopause seraient celles qui aborderaient le plus le sujet, cherchant à s’informer puisque 4 sur 10 d’entre elles se disent inquiètes lors de cette période. Pour répondre à leurs interrogations, 93 % des femmes en période de pré-ménopause en parlent avec au moins une personne, qu’elle soit un·e professionnel·le de santé ou un·e proche. Mais ce n’est pas une démarche facile et beaucoup n’arrivent pas à en parler, même dans la sphère privée. L’étude affirme que « seule 1 femme en couple sur 2 a parlé du sujet avec son ou sa conjoint·e ». Pire, certaines se sentiraient obligées de le cacher : « 1 femme sur 5 en pré-ménopause a déjà caché les effets liés à son état dans le cadre de sa vie privée, et 13 % des femmes ménopausées ou pré-ménopausées dans le cadre professionnel ».

Les raisons de ce silence

Selon les entretiens effectués dans le cadre de l’étude, plusieurs causes se distinguent pour expliquer ce tabou. Tout d’abord, la ménopause serait un sujet « pénible auquel on n’a pas envie de penser pour 34% des personnes interrogées, un « sujet tabou dont il est délicat de parler » pour 29 % des sondés, un problème de santé dont « les symptômes ne sont pas facilement identifiables pour 27 %, « dont on ne sait pas à qui parler » pour 23% et sur lequel on n’a pas assez d’information pour 18 % des sondés.

Un constat qui avait déjà été fait en octobre 2022 lors d’une enquête menée par iVox pour Always Discreet qui dévoilait que 3 femmes sur 5 âgées de plus de 40 ans ne trouvaient pas suffisamment d’informations disponibles sur le sujet et que seulement la moitié des femmes de plus de 40 ans non-ménopausées, savaient à quoi s’attendre.

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