Pour se défaire de la culpabilité d'une mauvaise action, il suffirait de se laver les mains ou, plus étrange, de regarder une personne se laver les mains à notre place. Vaste blague? Que nenni! L'étude, belgo-américaine, vient d'être publiée dans la revue spécialisée Frontiers in Human Neuroscience.

Place aux aveux!

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont demandé à 65 habitués d'une bibliothèque de Grenoble de coucher un aveu sur papier: une mauvaise action qu'ils avaient fait subir à un proche et pour laquelle ils se sentaient coupables. Les participants ont ensuite été répartis en trois groupes: le premier s'est lavé les mains avec une lingette, le second a regardé une vidéo d'une personne se lavant les mains, le dernier, une vidéo présentant des mains sur un clavier d'ordinateur. Les participants ont ensuite été invités à renvoyer un questionnaire.

Une bonne action pour compenser

Bilan? Les personnes qui s'étaient lavé les mains ou avaient regardé quelqu'un le faire se sentaient moins coupables. Ils avaient en effet été moins nombreux à avoir renvoyé ledit questionnaire à la suite de l'étude. Vous ne voyez pas le rapport? Dans ce cadre, renvoyer le questionnaire s'apparente à une démarche altruiste. Or "quand les gens se sentent coupables, ils réalisent souvent des actions 'pro-sociales' pour se débarrasser de leur culpabilité", explique Laurent Bègue, co-auteur de l'étude et professeur de psychologie sociale à l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble.

Pour se défaire de leur culpabilité, les participants qui ne s'étaient pas lavé les mains ou n'avaient vu personne le faire n'avaient pas eu d'autre choix que de renvoyer ce questionnaire. Tiré par les cheveux? Ah, c'est la science qui le dit!