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© Getty Images

DANS MON PORTEFEUILLE: ““J’ai l’impression de travailler pour parvenir tout juste à payer les factures””

Barbara Wesoly

Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.

  • Prénom: Margot
  • Âge: 32 ans
  • Situation: mariée, avec un petit garçon de huit mois
  • Etudes: puéricultrice
  • Emploi: puéricultrice en crèche
  • Salaire: ± 1853,75 euros net
  • Avantages extra-légaux: 7 euros par jour de chèques-repas
  • Salaire du partenaire: ± 2200 euros
  • Extra: 172,20 euros d’allocations familiales
  • Revenu du ménage: ± 4225,95 euros
  • Coûts fixes: 2491,96 euros par mois
  • Compte épargne: 6124,02 euros
Nos frais d’énergie nous laissent sur les genoux. Nous n’avons pas de gaz de ville et nous chauffons à l’électricité, pour laquelle nous payons une avance de 665 euros par mois.

Margot “Petite, je rêvais de devenir coiffeuse, de tenir un restaurant ou de travailler avec des enfants. Je suis loin d’être une pro aux fourneaux et couper les cheveux est un art à part entière. Je bosse donc avec mes bouts de chou depuis presque dix ans maintenant. Et cela me permet de prendre soin des petits êtres les plus précieux qui soient. J’adore être partie prenante de l’apprentissage des touts petits du monde réel ainsi que pouvoir jouer un rôle dans leur développement, et mon emploi consiste à bien plus que changer des couches et profiter avec eux sur le tapis de jeu. Je ne pense pas que les parents réalisent forcément l’ampleur de nos tâches. Selon moi, notre métier est sous-évalué et possède des conditions de travail plutôt médiocres. En raison de terribles incidents survenus ces derniers mois, notre secteur a hélas été traîné dans la boue. Je comprends que ces révélations aient fait l’effet d’une bombe, mais il est regrettable que chaque crèche soit, du coup, soumise à des contrôles supplémentaires.”

Bientôt 400 euros supplémentaires

“En ce moment, comme une majorité des gens, je travaille plus d’heures que je n’en passe chez moi. Avant la naissance de mon fils, j’emportais parfois du boulot à la maison, mais désormais ce n’est plus le cas. Je veux pouvoir me consacrer pleinement à ma famille quand je suis avec elle, même si mon boulot me permet d’avoir plus de connaissances que la moyenne, en matière de bébé. Tout bénef’! Je bosse pour le même employeur depuis près de huit ans et mon salaire est actuellement de 1853,75 euros. Bien que j’adore mon travail, j’ai récemment décidé d’en chercher un autre ailleurs. Un choix qui représente des avantages financiers certains, puisque dans mon nouveau job, je gagnerai bientôt autant que mon mari, dont le salaire net est de 2200 euros. Je vais donc réaliser une augmentation de 400 euros par mois, ce qui vaut la peine de changer d’emploi. J’aimerais aussi pouvoir lancer ma propre crèche un jour, mais j’ai peur que cette idée ne demeure malheureusement qu’un fantasme. Pourtant, de nombreux parents cherchent désespérément une crèche, sans trouver de place. La demande est là, mais je crains que le projet ne soit pas viable financièrement pour moi.”

Des frais d’électricité intenables

“Nous payons 1053,46 euros par mois pour le remboursement de notre prêt hypothécaire. C’est un montant raisonnable. Notre avance à payer pour l’énergie nous laisse par contre elle sur les genoux. Nous n’avons pas de gaz de ville et nous chauffons à l’électricité, pour laquelle nous payons une avance de 665 euros par mois. Il y a quelques mois, on avait même atteint les 878 euros… Je paye également 61 euros mensuels pour mon abonnement téléphonique et 82,50 euros d’épargne pension. La crèche nous coûte aussi énormément. Si mon fils y va cinq jours par semaine, cela nous revient à 600 euros par mois. On dit toujours qu’un enfant c’est aussi un trou dans le portefeuille, mais j’en suis désormais de plus en plus convaincue. Sans parler du prix des langes, des jouets, des vêtements…”

Impossible d’épargner

J’ai 700 euros d’épargne personnelle. Si j’ajoute le montant présent sur notre épargne commune, on en arrive à 6124,02 euros. J’aimerais avoir une réserve plus remplie, mais chaque mois, on cherche le moindre euro pour arriver à joindre les deux bouts. Epargner est donc quasi impossible. Chaque mois, je mets de côté 100 euros, mais ils sont souvent totalement engloutis quand même par les dépenses nécessaires. Mon mari et moi avons des emplois sous-payés et je trouve injuste que les salaires soient si inégalement répartis. Le fait que nous n’ayons pas beaucoup d’économies nous cause parfois du stress, surtout lorsqu’on se demande ce qui arriverait si notre machine à laver par exemple, tombait en panne et si l’on devait soudainement faire face à un coût important. J’ai parfois l’impression de ne travailler comme une esclave, uniquement pour payer le quotidien. Nous avons parfois du mal et pourtant je ne m’endette pas et je ne suis pas célibataire, donc la situation ne devrait pas être aussi dure.”

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