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VIDÉO: Slimane pousse un coup de gueule après avoir été victime de racisme

Justine Rossius

Slimane, nouveau coach de The Voice Belgique, a été victime d’un contrôle a faciès dans un Thalys. Il a relaté cet événement dans une longue vidéo, pour dénoncer ce qu’il définit comme du racisme ordinaire.


 

Cette semaine, alors qu’il revenait de Belgique, où il avait tourné un épisode de The Voice, Slimane a été contrôlé dans le Thalys. Il a d’abord dû montrer son billet de train… et puis, sa carte d’identité. Mais il s’est rapidement rendu compte qu’il était le seul du wagon à avoir été contrôlé de la sorte. Une situation choquante, qu’il a décidé de relater via une vidéo publiée ce lundi 23 octobre.

 

Bonjour à toutes et à tous, Je prends le temps de vous écrire à propos d’un sujet important, un sujet qui me tient à cœur, un sujet qui concerne beaucoup d’entre nous et donc qui nous concerne tous. Comme vous le savez je participe en ce moment à l’émission The Voice en Belgique et dans le cadre des tournages, je suis amené à faire de nombreux allers-retours entre Paris et Bruxelles. Aujourd’hui, je prends donc le train, comme à mon habitude et lors du trajet, des contrôles sont effectués. On vous demande donc de présenter votre titre de transport, une pièce d’identité, jusque-là tout est parfaitement normal. Lorsque je vois ensuite que l’on remet à tous les passagers leurs justificatifs d’identité, j’attends le mien.On ne me le remettra pas tout de suite en m’expliquant qu’il y a des vérifications supplémentaires. Je patiente et remercie l’officier de police de m’en informer. Après un certain temps, on ne me rend toujours pas ma pièce d’identité et je m’aperçois d’une chose qui me fait réfléchir. De toutes les autres personnes dans la voiture ayant environ une trentaine d’années je suis le seul dont la pièce d’identité ait été retenue. Quelle est la différence entre les autres passagers et moi ? Pourquoi ma pièce d’identité a été retenue et pas celles de mes voisins ? J’interroge donc très poliment l’officier de police à ce sujet. Il me répond de manière sèche mais toujours cordiale qu’il existe de nombreux faux documents en circulation. Je dois vous dire le malaise dans lequel je me suis trouvé à ce moment précis. Vous cherchez vos mots, vous réfléchissez, vous vous demandez pourquoi. Pourquoi de tous les autres passagers je suis le seul dont le visage indique que ma pièce d’identité serait fausse ? Pourquoi mon visage, mes traits, ma couleur, mon nom feraient que moi, Slimane, que je ne serais pas français ? Pourquoi est-ce que l’on me ferait subir ce malaise ? Je récupère mon document d’identité et perdu dans mes pensées je regarde les autres passagers. Je comprends ce que je ne voulais pas voir, ce que j’avais essayé d’ignorer, ce que de nombreux français vivent chaque jour. Je comprends qu’aujourd’hui en France on croit encore qu’une personne, parce qu’elle ne correspond pas à l’idée que l’on se fait du français moyen, qu’elle n’est pas vraiment d’ici. Il y aurait alors forcément une explication originale, des circonstances, une force du hasard pour qu’elle soit née à Paris, Toulouse ou Strasbourg. Je décide donc d’insister toujours poliment en demandant des explications à l’officier de police pour savoir sur quels motifs il avait pu décider d’entreprendre des « vérifications supplémentaires ». A cette question je ne trouve aucune réponse. On me dira simplement « estimez-vous heureux que je ne vous contrôle pas davantage ». Sidéré par son ton pédant, par ses mots violents, par son regard méprisant et sa posture cavalière, je pense à laisser couler et partir. Mais pas cette fois. Cette fois je suis fatigué, révolté, déçu et je me dis qu’il ne faut pas se taire. Il faut rappeler à cet officier de police qu’il est dans son bon droit de veiller à notre sécurité mais il dépasse le cadre de sa mission lorsqu’il me considère comme un citoyen de seconde-zone. Il viole la loi, il fait mentir nos valeurs, il trompe son uniforme et ce qu’il représente au moment même où il abuse du pouvoir qui lui a été confié. Je l’invite donc à me contrôler s’il pense qu’il y a matière à le faire. Il n’en fera rien. Je repars donc déçu et amer. Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive mais je suis toujours surpris. Je tiens à dire que je ne souffre certainement pas autant que certains de ces contrôles au faciès. Je suis conscient du fait que la célébrité apporte son lot de privilèges. Pour autant, encore aujourd’hui, en France, ceux qui représentent et incarnent l’Etat sont influencés par des clichés qui les dépassent. Ils agissent, parfois, conduits par des idées qui existent dans notre société. Je n’apprendrai rien à personne en disant que les contrôles au faciès existent. Je n’apprendrai rien non plus à personne en disant qu’il ne faut pas généraliser ce genre de pratiques. Ils sont nos gardiens de la paix, j’espère qu’ils en ont conscience. On ne devrait pas se sentir coupables ou agressés lorsqu’ils nous parlent. J’ai la sincère conviction que les conditions de travail des policiers sont difficiles, qu’ils sont parfois sous-payés, que leurs commissariats sont pour certains insalubres. Je sais qu’ils souffrent d’une mauvaise réputation, que les français sont parfois durs avec eux. Pour autant je vous invite tous à réfléchir avec moi sur cette question. Comment peut-on faire, tous ensemble, pour nous améliorer ? Comment peut-on faire pour que tous les français sachent que la France a mille visages ? Je tiens à préciser que je ne souhaite créer aucune polémique. Mon discours est un discours de paix, d’amour, de coexistence, des valeurs que l’on m’a transmises et que j’essaye de partager chaque jour, avec vous, à travers la musique. Je ne souhaite pas que l’on puisse voir dans ce que je dis un discours politique. Comme vous le savez je vous écris avec le cœur et la raison. Je partage, depuis maintenant plusieurs années, avec vous, ce qui me touche, ce que je vis ... Slimane

Posted by Slimane on Monday, October 23, 2017


 

Pendant 10 minutes, le chanteur détaille la scène:

“J’étais dans le Thalys et il y a eu un contrôle du wagon. Tout le monde se fait contrôler, mon manager et moi donnons nos pièces d’identité, et il s’avère que le policier garde ma pièce. Quand je lui demande pourquoi il garde la mienne, il me dit que c’est pour une vérification. Donc je me dis qu’il le fait à plusieurs personnes choisies au hasard, alors j’attends ma pièce d’identité. Et là je me rends compte que je suis la seule personne à qui il a pris la carte d’identité pour faire une vérification. Donc je récupère ma carte d’identité. Je commence à réfléchir à ce qui vient de se passer. Je regarde autour de moi et il n’y a que des hommes d’une trentaine d’années, d’apparence caucasienne et je suis la seule personne avec un ’faciès’ et un nom à connotation musulmane.” C’est alors qu’il a décidé d’intervenir, car comme il le dit “On ne peut pas laisser passer des choses comme ça parce que c’est une forme de racisme du quotidien”. Il a alors demandé des explications, très calmement, aux policiers. Leur réponse fut visiblement assez violente puisque l’argent lui a rétorqué “Tu devrais te taire, parce que sinon je vais te contrôler. Si tu continues, je t’emmène au tribunal, dès que je te vois à la gare, je te contrôle.” En le pointant du doigt.

 

Un objectif de sensibilisation


S’il était important pour Slimane de raconter tout ça, c’est que, selon lui, ce genre de contrôle basé sur l’apparence est moins rare qu’on ne le pense et pousse les jeunes et les moins jeunes, à se sentir “différents”. Selon le chanteur, on leur fait sentir “qu’ils ne sont pas Français”. Le problème, c’est que c’est devenu tellement banal, que personne ne réagit lors de ce type de contrôle, personne n’est jamais là pour défendre ceux qui “n’ont pas une allure de Français”.

C’est triste parce que ça arrive trop souvent, ça en devient banal. Cela banalise un sentiment de différence qui n’est pas normal dans un pays comme la France, un pays démocratique. Je me suis retrouvé seul avec mon manager face à ces policiers qui m’ont parlé comme si j’étais la dernière des sous-merdes qu’ils avaient rencontrée dans leurs vies. Quand on n’a rien à se reprocher, il ne faut pas avoir peur de pointer du doigt ce genre de comportements.


 

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