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En Californie, la discrimination des cheveux afro est désormais interdite par la loi

Kathleen Wuyard

Ce mercredi, la Californie est devenu le premier état US à bannir la discrimination des cheveux afro au travail en faisant passer une nouvelle loi, le CROWN. Une décision historique, à l’heure où les tensions raciales sont à leur paroxysme outre-Atlantique.


Imaginez que vos cheveux soient un frein à l’embauche. Pire, alors que vous ne leur appliquez aucune fioriture et que vous les laissez simplement au naturel, que votre employeur puisse s’octroyer le droit de commenter votre coiffure et de vous dire d’arrêter de laisser vos cheveux tranquilles et de plutôt les coiffer comme-ci ou comme-ça. Impensable? Bienvenue dans le monde des personnes aux coiffures afro.

Aux States, où les Afro-américains constituent le 3ème groupe ethnique le plus important du pays, la discrimination n’est pas moins grande pour autant, au contraire. En 2013, BP n’avait ainsi pas hésité à virer une employée haut-placée qui s’obstinait à porter des “coiffures ethniques”, soit des cheveux tressés, tandis que pas plus tard que l’année dernière, une femme originaire de l’Alabama a intenté un procès à une compagnie qui lui avait dit que pour obtenir un job, elle devrait se couper les cheveux. Des situations inacceptables, que la Californie compte bien reléguer fermement dans le passé grâce à sa nouvelle loi.

Dans une société où les cheveux ont historiquement été un des facteurs déterminants des origines d’une personne, et par extension, de comment elle était traitée en réaction, les cheveux restent aujourd’hui encore associés au concept de race. Autrement dit, la discrimination de certains types de coiffure s’apparente à de la discrimination raciale.


Une discrimination que le CROWN, soit l’acte “Creating a Respectful and Open Workplace”, compte bien combattre. Concrètement, ce nouveau texte de loi interdit aux employeurs mais aussi aux écoles de mettre en place des règlements excluant les coiffures afro ainsi que les tresses, les twists et les dreadlocks.

Holly J Mitchell, la sénatrice qui a introduit la proposition de loi, a rappelé que “pour nombre d’employés afro-américains, avoir une image “professionnelle” selon les standards en vigueur tout en protégeant leurs cheveux, s’avère être un combat paradoxal”.

Et en Belgique? S’il n’existe pas encore de règlement spécifique aux coiffures afro, la loi du 10 mai 2017 interdit toutefois “la discrimination directe, indirecte, l’injonction de discriminer et le harcèlement en raison de l’âge, de l’orientation sexuelle, de l’état civil, de la naissance, de la fortune, des convictions religieuses ou philosophiques, des convictions politiques, de la langue, de l’état de santé actuel ou futur, d’un handicap, de l’origine sociale, et des caractéristiques physiques ou génétiques”. Un dernier point sous lequel tomberaient d’éventuelles discrimination des cheveux afro laissés naturels puisqu’il s’agit clairement d’une caractéristique physique.

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