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3 femmes nous racontent la nuit la plus torride de leur vie

Manon de Meersman

Bien qu’il soit intéressant de ne pas le négliger, l’orgasme ne doit pas forcément constituer une fin en soi lors d’un rapport, la bienveillance, le plaisir, l’apprentissage de son propre corps et de son bien-être en constituant déjà un magnifique cadeau, riche en sensations. 3 femmes ont accepté de nous raconter leur meilleur moment intime et de nous partager cette expérience sexuelle, orgasme compris… ou non, qui les a marquées.


Se découvrir soi-même constitue une étape importante dans le plaisir au lit. Connaître son corps, savoir ce qui nous plaît, tester de nouvelles choses… Se faire du bien, seul·e ou avec quelqu’un, n’apporte que du bon.


Des premières expériences en solo

« Je me souviendrai toute ma vie de mon premier orgasme, raconte Léa*. Je devais avoir 14 ans et j’étais seule dans ma chambre. J’avais déjà plusieurs fois remarqué que la façon dont je me tenais, que ce soit sur une chaise ou en croisant mes jambes par exemple, pouvait me procurer des sensations fortement agréables. C’est pourquoi un jour j’ai profité d’être seule pour me masturber, pour la première fois de ma vie. J’étais tellement fascinée par les ressentis que mon corps pouvait me procurer que j’ai du jouir 3 ou 4 fois. Depuis, je n’ai cessé d’en apprendre encore et encore sur moi ». Pour sa part, Marine* le reconnaît, la masturbation, ça a commencé tôt aussi. « J’ai eu du mal à mettre des mots sur mon orientation sexuelle et même si je ne ressentais pas de pression extérieure par rapport à ça, je me devais, pour mon bien-être personnel, de le savoir, purement et simplement. Même si au fond de moi, je savais en réalité que j’étais lesbienne, il fallait aussi que je sache le formuler et que je puisse m’assumer. La recherche de ma propre personne est aussi passée par le plaisir et l’apprentissage de mon propre corps. Et j’ai commencé assez tôt à découvrir ce qui se passait entre mes cuisses. Et je dois bien le reconnaître: ça m’a été super utile. Grâce à ça, j’ai pu très vite avoir des rapports sexuels intéressants, où je ne m’ennuyais pas et où je pouvais facilement guider la personne. » Pour Marie*, la découverte s’est faite via sa première relation. « J’ai été en couple très jeune et je suis restée toute mon adolescence avec un seul et même garçon. J’ai tout découvert avec lui. Il a été ma première fois pour pas mal de choses au lit. À aucun moment de notre relation, je n’ai senti le besoin de me découvrir moi-même, simplement car je n’en voyais pas l’utilité. Et puis quand ça s’est fini entre nous, je me suis retrouvée célibataire, avec l’incapacité totale de me taper des coups d’un soir. J’ai essayé, mais ça ne me convenait pas. Le one shot, très peu pour moi. J’ai alors commencé à me découvrir autrement qu’à travers le corps et les gestes d’un homme. Ça a été la porte ouverte à de nouvelles sensations et ça a changé mes rapports futurs, c’est clair et net ».

Du champagne, un jeu et… Le septième ciel dans les bois

Léa se souvient d’un moment intime en particulier l’ayant marquée. « J’ai rencontré un gars quand j’étais encore aux études. Ça a été le coup de foudre direct. On était dans le même auditoire et, comme dans les films, on a flashé l’un sur l’autre; on s’envoyait des petits regards en plein cours, tout ça tout ça! Puis un jour, il m’a rajoutée sur Facebook, on s’est mis à parler et le feeling a été immédiat. On s’est vus en-dehors des cours, on a été boire un verre et on a parlé pendant des heures. On s’est embrassés le premier soir, mais on n’a pas couché ensemble. J’avais vraiment envie d’attendre car je sentais qu’avec lui, les choses allaient être vraiment bien. Et une semaine plus tard vient notre première fois. C’était bien, mais pas non plus incroyable. Après ça, on a évidemment couché ensemble à nouveau et plus on avançait dans notre relation, au mieux c’était. Et puis, pour nos deux ans, il y a eu ce fameux moment dont je me souviendrai littéralement toute ma vie car c’était dingue. Il avait organisé un week-end insolite: on dormait dans une espèce de cabane dans les arbres, paumée dans les bois. Après deux coupettes de champagne, je lui propose un jeu qui consiste à ne dire que la vérité quand on se pose des questions. Très vite, on dérape sur des questions de sexe et pour la première fois en deux ans, on parvient l’un et l’autre à s’ouvrir sur nos ressentis. Il faut savoir que j’ai toujours galéré à faire part de ce que je ressens, y compris lors de nos parties de jambes en l’air et que cette conversation à coeur ouvert était sans nul doute l’une des premières.


Je pense que de parler aussi ouvertement de tout ça nous a excités et on n’a pas pu s’empêcher de mettre en application nos confidences. Ce moment a de loin été le plus beau de tous. On s’est mutuellement guidés, on a communiqué, on a axé sur son plaisir autant que sur le mien »,

On était bien loin du rapport phallocentré dont on parle souvent par rapport aux couples hétérosexuels. Il a pris le temps de faire monter mon excitation, il a été à mon rythme, il s’est occupé de moi avec ses doigts et avec sa langue comme jamais, il a été doux pour commencer et de plus en plus vif, exactement comme je lui avais expliqué. J’ai joui plusieurs fois lors de cette nuit-là, mais bizarrement, ce n’est pas l’orgasme que je retiens, mais bien tout ce qui s’est dégagé de ce rapport. Cette nuit-là, on s’est écoutés, on a fait l’amour pendant des heures, sans gestes brusques et en communiquant à chaque moment. Ce moment intime était de loin le meilleur de tous pour cette unique raison: on était en symbiose. »


Une nuit de folie avec une inconnue

Pour Marine, le moment intime qu’elle n’oubliera jamais a duré le temps d’un soir, et c’est très bien comme ça. « J’avais l’anniversaire d’une amie et celle-ci nous avait réunies entre copines pour fêter ses 28 ans en boîte. On était donc 8 gonzesses à sortir, on fire et prêtes à faire la fête toute la nuit. Perso, j’étais célibataire depuis quelques mois et je m’éclatais à chaque fois que je sortais, sans me mettre forcément de limites – et quand j’y repense maintenant, je me dis que j’avais bien raison! Vers 1h du matin, je vois une fille me regarder. Je suis brune, j’ai les cheveux longs, je me maquille… Bref, mes copines m’ont toujours dit que si je ne le disais pas, on avait bien du mal à savoir que j’étais lesbienne. Et ça s’est avéré vrai plus d’une fois puisque je ne compte plus le nombre de fois où ma timidité m’a empêchée d’aller rencontrer des filles qui semblaient s’intéresser à moi. Sauf qu’au fur et à mesure du temps, j’ai appris à dompter ce côté de ma personne. Toujours est-il que j’aperçois donc cette fille et je décide d’aller l’aborder. On danse, on boit un verre, on rigole… Et on finit par décider de rentrer ensemble. Je préviens mes copines, je m’excuse auprès de mon amie dont c’était l’anniversaire et elle me dit qu’elle comprend. ‘Profites-en bien surtout’, m’a-t-elle même lâché avant que je quitte la soirée. On embarque alors dans un taxi avec cette fille, on arrive chez elle et là, la tension, qui était déjà bien présente, monte d’un cran. On ne se connaît pas, mais une chose est sûre: on a très fort envie l’une de l’autre.


On se déshabille petit à petit l’une et l’autre et une fois nos vêtements à terre, la température monte encore d’un cran. Elle se met alors à s’occuper de moi comme jamais personne auparavant… C’était dingue! »

J’ai ressenti de ces trucs… Genre à un moment, elle a utilisé sa langue pour s’occuper de moi et en même temps, elle a commencé à faire des espèces de cercles avec son doigt à l’entrée de mon vagin; je sentais vraiment des sensations incroyables. Et le fait de me dire que j’étais avec une inconnue que je trouvais magnifique m’excitait encore plus. Ce moment intime-là, il est gravé dans ma mémoire pour toujours et je le raconte encore aujourd’hui avec des papillons dans le ventre. J’ai certainement joui, mais ce n’est pas ça que je retiens. L’orgasme était secondaire dans un tel moment. Et même si notre rapport était magique, on ne s’est pourtant jamais revues avec cette fille. Au final, c’est pas pas plus mal; avec le recul, c’est ce qui rend la chose encore plus belle… Ce côté éphémère et innocent. »


La découverte de nouveaux horizons

Marie a vécu un plan à trois avec une fille et son amoureux il y a quelques années. Ce moment hors du temps, à la fois doux et sauvage, et rempli de surprises, lui laisse un souvenir impérissable. « Lorsque je me suis remise en couple après ma longue relation, j’étais avec un garçon très ouvert d’esprit. Ça a changé ma vision du monde. Quand j’ai rencontré Léo*, il m’a tout de suite initié à différentes choses que je n’avais jamais eu l’occasion de tester avec mon ex de longue date. Il avait un côté nonchalant et sûr de lui que j’aimais beaucoup. On est restés ensemble moins d’un an, mais c’est avec lui que j’ai vécu l’un des moments les plus excitants de ma vie. À ce moment-là, je vivais en colocation avec deux amis. Un soir, j’ai invité mon copain à une soirée que mes colocataires avaient organisée chez nous. Pendant la soirée, j’ai fait la connaissance d’Anaïs*.


J’ai très vite ressenti un petit quelque chose pour elle, assez inexplicable d’ailleurs. En fin de soirée, on s’est embrassées et sachant que mon copain n’était pas loin, je lui ai proposé de monter avec nous deux. On s’est retrouvés à trois, dans une chambre, et de là, on a commencé à se déshabiller et à s’embrasser. Ensemble”,

C’était super bizarre et hyper excitant à la fois. J’aurais jamais pensé que ça me filerait autant de sensations. À un moment, je me suis retrouvée avec mon copain et cette fille de part et d’autre entre mes jambes. On était tous tellement débordants de créativité ce soir-là… Pour être hyper honnête, je n’ai pas joui. Mais j’ai ressenti tellement de plaisir que je n’ai à aucun moment été frustrée. Il y avait une telle attention dans chaque geste que l’on se portait, une telle bienveillance… Je n’avais jamais vécu un moment aussi suspendu dans le temps avant ça. Je pense que ce qui a rendu ce moment aussi intense, c’est son caractère de surprise. Je n’avais jamais eu l’idée de faire un plan à trois, ni encore moins celle d’avoir des rapports avec une fille un jour, et encore moins avec mon mec en plus! C’est ce savoureux mélange qui a rendu ce plan à trois irrésistible et si particulier. Si j’en refaisais un aujourd’hui, je sais que je ne ressentirais pas autant de sensations car il n’y aurait plus ce côté « inconnu » qui était si incroyablement bon. »


*prénoms d’emprunt visant à garantir l’anonymat des témoignages.


 

Crédits photo: Getty


 

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