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Pourquoi le personnage de Nagini pose problème dans la suite de ““Fantastic Beasts””

Kathleen Wuyard

Dès que le trailer pour la suite du film “Fantastic Beasts” a été mis en ligne, l’internet s’est enflammé. D’abord parce que l’excitation des Potterheads est difficile à contenir à l’approche de la sortie du film. Mais aussi et surtout parce que l’actrice choisie pour interpréter Nagini a causé la polémique.


Pour rappel, Nagini est le serpent de Voldemort, grâce au venin duquel le Seigneur des Ténèbres a retrouvé son corps, ainsi que le dernier Horcruxe qu’il ait créé. Mais aussi, on le sait désormais grâce à la bande-annonce de “Fantastic Beasts, Crime of Grinewald”, une femme d’origine asiatique, interprétée à l’écran par Claudia Kim. Un choix qui pose problème à de nombreux internautes, et qui vaut à J.K. Rowling de se faire envoyer pas mal de beuglantes sur les réseaux depuis qu’il a été révélé.

Alors que ce twist s’est avéré être une véritable surprise pour les fans de la saga Harry Potter, J.K. Rowling affirme quant à elle avoir toujours su que Nagini était une femme asiatique, et avoir gardé le secret durant plus de 20 ans. Un argument qui ne convainc pas ses détracteurs, pas plus que son explication que Nagini n’est pas un animagus mais bien un maledictus. Pour les moldus qui seraient perdus, un animagus est un sorcier ou une sorcière qui choisit de prendre la forme d’un animal, tandis qu’un maledictus est une femme maudite et condamnée à être prisonnière à vie du corps d’un animal. Autrement dit, Claudia Kim, alias Nagini, est emprisonnée dans un corps de serpent. Et Internet n’est pas content.

D’abord parce qu’en castant une actrice d’origine asiatique dans le rôle d’un reptile, le film contribue à perpétuer le mythe de la sensualité exotique et des “femmes dragons”, aussi sexy que dangereuses. Un cliché datant de la “fièvre jaune” du 19e siècle, où la femme asiatique était pour l’homme blanc un objet de fantasme et de méfiance en raison des qualités de séductrice impitoyable qui lui étaient prêtées. Autre mythe perpétué par le film: celui de l’Asiatique forcément soumise, Nagini étant en effet le fidèle serviteur de Voldemort ainsi que le réceptacle d’une partie de son âme. Mais plus que tout, ce qui met en colère les internautes est la malhonnêteté perçue de J.K. Rowling en ce qui concerne la diversité ethnique de ses personnages.

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Après Cho Chang, Nagini n’est que le deuxième personnage principal des livres à être originaire d’Asie, et ses origines n’ont été révélées que plus de 20 ans après la sortie du livre, au hasard d’une bande-annonce de film. Selon les critiques, il s’agit là d’un comportement récurrent chez JK Rowling, qui a notamment affirmé récemment qu’Hermione était en réalité d’origine afro. Une affirmation qui a d’autant moins convaincu les Potterheads que c’est la très blanche Emma Watson qui a pourtant été choisie pour l’incarner à l’écran. Pareil, quand J.K. Rowling affirme qu’en réalité, Dumbledore était gay, alors que rien ne l’a jamais indiqué ni dans les films ni dans les livres. Auteur engagée et militant fréquemment pour l’inclusion sur ses réseaux, J.K. Rowling semble visiblement vouloir réécrire son oeuvre pour qu’elle soit plus inclusive des minorités ethniques et sexuelles. Un procédé qui n’est pas seulement peu convaincant mais aussi irrespectueux, tant envers les minorités en question que les lecteurs des livres. Quand J.K. Rowling tente de réimaginer de force Harry Potter pour le conformer aux questions sociétales de 2018, la magie ne prend pas. Pas plus que quand Nagini, qui, rappelons-le, est “trait” à de nombreuses reprises et perpétuellement caressé par Voldemort dans les livres, est réimaginé sous les traits d’une femme asiatique. Non seulement ce choix ne promeut pas l’inclusion, mais en prime, il véhicule des clichés auxquels on aimerait faire subir une bonne fois pour toutes un sortilège irréparable.

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