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Pourquoi la mort de Ruth Bader Ginsburg pourrait tout chambouler aux Etats-Unis

Kathleen Wuyard

Ruth Bader Ginsburg, aka the Notorious R.B.G pour ses fidèles, n’était pas seulement une icône féministe complètement badass, elle était aussi la doyenne de la Cour Suprême. Son décès à l’âge de 87 ans ce vendredi 18 septembre a chamboulé les Etats-Unis, qui pleurent une femme au parcours incroyable, mais qui craignent aussi que Donald Trump n’en profite pour s’emparer de la Cour Suprême.


Rien ne prédestinait Ruth Bader Ginsburg, enfant modeste de Brooklyn, à atteindre les plus hautes sphères du pouvoir aux Etats-Unis. Rien, sauf une détermination de fer, une droiture morale peu commune, et la volonté de se battre contre les injustices. Quand elle arrive à Harvard pour y étudier le droit, elle est une des seules femmes de sa classe, ce qui ne l’a pas empêchée de décrocher son diplôme avec les meilleures notes de sa promotion. Toute sa vie, elle n’aura de cesse d’utiliser son métier pour lutter en faveur de l’égalité des sexes et des droits des femmes, qu’il s’agisse de donner cours de droit civil à Columbia ou de servir en tant qu’avocat bénévole pour l’union des libertés civiles américaines. Nommée à la Cour Suprême par Bill Clinton en 1993, Ruth Bader Ginsburg s’y est illustrée pour ses prises de position progressistes sur des questions telles que le mariage homosexuel, l’immigration ou encore le droit à l’avortement.

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La juge, qui avait annoncé vouloir exercer son poste jusqu’à ses 90 ans, a perdu ce vendredi sa bataille contre un cancer métastasé du pancréas. Une mort à la date hautement symbolique puisque R.B.G a rendu son dernier souffle au commencement de Rosh Hashanah, le nouvel an juif, ce qui fait d’elle une “tzaddik”. Pour la religion juive, les personnes qui rendent l’âme durant Rosh Hashanah sont en effet des élus, des personnes d’une grande droiture morale. Une définition qui s’applique à merveille à Ruth Bader Ginsburg, dont le plus grand souhait, si jamais quelque chose devait lui arriver avant les élections présidentielles de novembre 2020, était que son ou sa successeur(e) ne soit pas nommé(e) par Donald Trump.

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Ruth Bader Ginsburg, icône progressiste


Un ultime pied-de-nez à un président qu’elle n’a eu de cesse de critiquer? Pas seulement: considérée comme le “tribunal du dernier ressort”, la Cour Suprême incarne, comme son nom l’indique, le sommet du pouvoir judiciaire outre-Atlantique. Compétente sur tous les cas relevant de la Constitution ou des lois des États-Unis, la Cour dresse des jugements sans appel, et est notamment appelée à statuer sur la légalité (ou non) des lois des différents Etats. Un rôle de la plus haute importance, ces derniers mois, plusieurs Etats conservateurs ayant tenté de supprimer le droit à l’avortement, sans succès. En attendant le ou la remplaçante de Ruth Bader Ginsburg? Si la juge iconique voulait porter la robe jusqu’à ses 90 ans, ce n’était pas pour le prestige de l’uniforme mais bien pour empêcher que des lois conservatrices ne menacent certains droits rudement acquis. Nommés par les différents présidents, et donc, d’affiliation politique similaire aux leurs, les juges étaient actuellement 5 Républicains et 4 Démocrates, Donald Trump ayant déjà eu l’opportunité de nommer deux juges conservateurs à la Cour Suprême lors de son mandat. Des nominations à vie, qui inquiètent les Américains, qui pourraient faire face à une opposition de 6 juges conservateurs contre 3 juges progressistes, avec tout ce que cela implique notamment pour le droit à l’avortement.

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Car si, lors de la campagne présidentielle de 2016, Donald Trump avait mené avec virulence le mouvement pour empêcher Barack Obama de nommer un juge à la Cour Suprême dans les dernières semaines de sa présidence, il semble qu’il ne compte pas s’appliquer la même retenue à moins de 50 jours de l’élection présidentielle. Apprenant le décès de Ruth Bader Ginsburg par un journaliste lors d’une apparition publique, Donald Trump a affirmé être attristé par sa mort, soulignant qu’on pouvait être d’accord ou non avec elle, mais qu’on ne pouvait pas nier que c’était une femme exceptionnelle. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il va honorer son souhait de voir son ou sa remplaçant(e) élu(e) par le prochain président des Etats-Unis.

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Mitch McConnel, le leader républicain du Sénat, a ainsi annoncé ce vendredi qu’un vote aurait lieu avant l’élection présidentielle de novembre pour remplir le siège de Ruth Bader Ginsburg. La favorite selon les médias américains? Amy Coney Barrett, une fervente catholique mère de 7 enfants et farouchement opposée à l’avortement. Si l’administration Trump nomme un juge supplémentaire à la Cour Suprême, cela donnerait lieu à une majorité absolue de 6 conservateurs contre trois progressistes, et à un soutien potentiel de taille en cas de contestation des résultats des élections de novembre. Contestation qui devrait être réglée par la Cour Suprême, dont la devise est “Equal justice under law”, soit “justice égale selon la loi”, l’interprétation de cette dernière étant toutefois grandement influencée par les convictions politiques et personnelles de chacun des 9 juges. Dans une longue réaction au décès de R.B.G, Barack Obama a loué les accomplissements d’une femme d’exception, mais aussi adressé un message aux Républicains, leur rappelant d’appliquer les règles avec consistence, et pas en fonction de ce qui les arrange. Un jugement peu susceptible de convaincre l’administration Trump...

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