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La lettre de cette jeune maman mourante à ses deux filles va vous bouleverser

La rédaction

Julie Yip-Williams est née aveugle au Vietnam, et a dû surmonter de nombreux obstacles avant d’arriver aux États-Unis, où elle a décroché un diplôme de droit à Harvard, rencontré l’amour de sa vie et eu deux adorables petites filles avec lui. Une histoire aux allures de conte de fée, jusqu’en 2013, et un diagnostic de cancer du colon incurable. Décédée à 37 ans en mars dernier des suites de sa maladie, Julie Yip-Williams a rédigé un livre poignant, qui vient d’être publié, et dans lequel elle écrit une lettre bouleversante à ses deux filles de 6 et 8 ans, Mia et Isabelle.

Chères Mia et Isabelle,

J’ai résolu tous les problèmes logistiques que ma mort va entraîner. J’ai trouvé quelqu’un aux tarifs très raisonnables pour vous préparer à manger à vous et à Papa, j’ai laissé une liste expliquant qui est votre dentiste, où faire accorder votre piano et quand il faut payer les frais de l’école.

 

Et puis j’ai réalisé que tout ça n’était qu’une série de problèmes dérisoires, faciles à résoudre.

 

Je me suis rendue compte que je vous abandonnerais en tant que mère si je n’essayais pas d’adoucir la douleur de ma mort. Vous serez toujours les filles dont la mère est morte d’un cancer, les gens vous regarderont toujours avec une combinaison de gentillesse et de pitié (que vous détesterez) et vous trouverez ça injuste que votre mère soit morte d’un cancer, particulièrement quand vous avez du chagrin, ou quand vous donnerez des spectacles de violon et de piano ou encore quand vous vous préparerez le matin de votre mariage.

 

Je ne pourrai jamais effacer cette douleur, mais je vous trahirais si je n’essayais pas au moins de le faire.


La vérité, c’est que la vie est injuste. Vous seriez folles de vous attendre à ce qu’elle fasse preuve de justice envers vous, du moins en ce qui concerne la vie et la mort, et tout ce qui relève de la chance, du destin ou de Dieu.

 

Mes chéries, je n’ai pas de réponse à “pourquoi” je suis morte jeune, du moins pas maintenant, et pas dans cette vie. Mais je sais qu’il y a des trésors à dénicher dans la douleur et la souffrance, pour peu que vous vous autorisiez à les ressentir. En marchant à travers le feu, vous émergerez de l’autre côté renforcée, je vous le promets. Vous comprendrez que rien ne dure toujours, ni la douleur, ni la joie.

 

Vous comprendrez que la joie ne peut pas exister sans la tristesse, le réconfort ne peut pas exister sans la douleur, la compassion ne peut pas exister sans la cruauté, le courage n’existe pas sans la peur, la sagesse n’existe pas sans la souffrance. La vie est remplie de paradoxes, et vivre consiste à savoir les manoeuvrer.


Vous grandirez sans mère. Et parce que je suis votre maman, j’aimerais pouvoir vous protéger de cette douleur. Mais aussi parce que je suis votre maman, je veux que vous ressentiez cette douleur, que vous la viviez, et qu’elle fasse de vous des personnes plus fortes, parce que vous saurez que vous avez ma force en vous.

 

Faites preuve de plus d’empathie grâce à cette douleur, compatissez avec ceux qui souffrent. Savourez la beauté de la vie grâce à cette douleur, vivez avec passion pour moi. Ayez la reconnaissance que seul quelqu’un qui a perdu sa mère si jeune peut avoir, et profitez de chaque minute, parce que la vie escorte et précieuse.

 

C’est mon défi pour vous mes amours: prenez cette odieuse tragédie et transformez-la en source de beauté, d’amour, de force, de courage et de sagesse.

 

Surtout, sachez qu’où que j’aille, une partie de moi sera toujours avec vous. Mon sang coule dans vos veines, vous avez hérité mes meilleures qualité, et même si je ne suis pas là physiquement, je veillerai toujours sur vous.


Et Julie Yip-Williams de finir sa lettre magnifique sur ces mots ô combien précieux pour ses fillettes: “je vous aime toutes les deux pour toujours et plus encore, jusqu’à l’infini, à travers le temps et l’espace. N’oubliez jamais ça”.

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