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© A young woman pushing her bike in the street.

Entre insécurité et apparence, pourquoi il y a moins de femmes cyclistes

Kathleen Wuyard

Accessible, écologique et rudement pratique en heure de pointe, le vélo a tout bon, et pourtant, en ville, les cyclistes restent majoritairement masculins: ils représentent 70% du trafic en Belgique francophone. Mais pourquoi cette inégalité des sexes sur la petite reine? Yves Raibaud, spécialiste de la géographie de genre et chercheur au sein de l’unité Passages du CNRS, s’est penché sur la question.


Ainsi que le chercheur le souligne, le vélo a conforté son image de transport urbain idéal durant la pandémie de Covid-19, surtout au premier temps du confinement, quand les rues désertées par les voitures ont offert le terrain de jeu rêvé aux cyclistes. Mais toutes et tous y accèdent-ils dans un espace public égalitaire ? Le vélo a-t-il un sexe ? C’est ce qu’Yves Raibaud a tenté de découvrir en analysant les données de différents pays, dont la Belgique: l’occasion de découvrir que les hommes, plus casse-cou, représentent la grande majorité des décès à vélo chez nous, soit 72 % (chiffres 2017). Ainsi qu’Yves Raibaud l’a découvert dans ses recherches, les femmes restent parfois plus frileuses à l’idée d’emprunter leur deux-roues dans la vie de tous les jours. En effet, selon les observations qu’il a pu tirer sur le terrain, via un questionnaire et lors d’entretiens, le pourcentage d’hommes ne passe jamais en dessous de 56 % des cyclistes, toutes places, horaires et jours d’observations confondus. En Belgique francophone, selon les chiffres du GRACQ, les femmes ne représenteraient que 30% des cyclistes. Mais pourquoi?

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Un sentiment d’insécurité persistant


Premier obstacle, comme souvent malheureusement quand il s’agit des femmes dans l’espace public: l’insécurité. Les femmes auraient plus peur des accidents, et se sentiraient particulièrement insécurisées à vélo une fois la nuit tombée. “Lutter contre les incivilités et les agressions, en particulier venant des hommes et la nuit, fait partie des actions qui leur paraissent nécessaires si l’on veut rattraper le niveau des pratiques masculines” souligne Yves Raibaud.

Du point de vue des femmes,  il n’y a pas de différences sur ce sentiment d’insécurité à pied ou à vélo, contrairement à certaines idées reçues”.


Et ces dernières de souligner l’importance de pistes cyclables en site propre et éclairées pour lutter contre ce sentiment.



Photo: #ShowUs by Dove 

Deuxième frein: l’apparence. Si Roger de la compta’ n’a pas de souci à arriver rouge et transpirant au boulot le matin, le pantalon froissé par son trajet vélo-boulot, il n’en va pas forcément de même des cyclistes féminines. Le chercheur du CNRS souligne ainsi certains éléments évoqués de façon récurrente dans les entretiens : “la question de la présentation de soi au travail lorsque jupes, tailleurs, talons, coiffure, maquillage font implicitement partie d’une « tenue professionnelle », peu compatibles avec la pratique du vélo faute de vestiaires et équipements adaptés”.



Photo: #ShowUs by Dove 

Une fatalité? Pas forcément: voyez plutôt notre astuce pour rouler à vélo en jupe sans montrer sa culotte ainsi que cette compilation des déos préférés des filles de la rédac’. Ca ne change pas grand chose au sentiment d’insécurité, certes, mais c’est déjà des obstacles en moins pour le volet “apparence”. Et pour se sentir plus à l’aise en selle? Sachez que le GRACQ organise des formations “à vélo dans le trafic”, visant à acquérir les bons réflexes pour circuler à vélo en toute confiance.

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Les photos qui illustrent cet article sont issues du projet #ShowUs by Dove, qui vise à mettre toutes les beautés en avant.

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