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Ce restaurateur bruxellois met la clef sous la porte et livre un message poignant

Kathleen Wuyard

Aux commandes de La Boule d’Or, à Bruxelles, Patrick Goossens servait une cuisine aussi généreuse que l’ambiance de sa brasserie bruxelloise. Sauf que la qualité a un coût, que les consommateurs ne sont plus toujours prêts à payer, et aujourd’hui, c’est la mort dans l’âme qu’il met la clef sous la porte, livrant un message poignant au passage.


“Demain, lundi, je vais aller, la mort dans l’âme, faire aveu de faillite au tribunal de commerce. Je vais essayer d’expliquer ce qui paraît être incompréhensible” écrivait-il ce dimanche sur la page Facebook de son établissement

Je me suis lancé dans cette aventure seul et sans expérience, avec comme objectif de travailler avec des produits propres proposés par des personnes respectueuses de la terre, de leurs voisins, de leur chien,… Vins nature, bières artisanales, viande, légumes, pommes de terre,... Et tout ça discrètement, sans fanfare, et en oubliant de répercuter ce travail sur les prix. J’ai oublié qu’il fallait gagner de l’argent”.


la boule d'or bruxelles

Et ainsi que le souligne amèrement Patrick, forcément, “quand on oublie ce détail, on en perd”. “Un exemple: tous les jours, depuis sept ans, on épluche et coupe à la main 25 kg de patates. Livrées en camion, elles ont parcouru 20 km du champ à la Boule d’or. C’est ce qu’on appelle du circuit court. C’est ce qui est mis aujourd’hui sur la table pour une “agriculture urbaine”... Ça a un prix. Mes marges bénéficiaires étaient trop faibles…” Ajoutez à cela les charges patronales, les taxes, et les impôts, et vous obtenez une situation intenable, qui prend en tenaille de nombreux commerçants en Belgique.

J’ai espéré jusqu’au bout, optimiste béat, mais le frêle esquif s’est brisé sur la falaise du système. Je suis tellement confus que je ne trouve pas les mots”.


Et Patrick de s’adresser directement à ses habitués, le coeur gros: “Vous allez me manquer, terriblement (...) On va rester ouvert jusqu’au 31 décembre inclus. Et pour la nuit de réveillon aussi. Venez donc boire un petit dernier pour la route.. Mais comme on dit: ce n’est jamais le dernier et puis, quelle route?”.

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