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Non, le vaccin contre la COVID-19 ne rend pas les femmes stériles

Kathleen Wuyard

Grâce à sa plateforme « Factuel », l’AFP démonte les rumeurs qui font l’actualité, dont la dernière en date : le prétendu lien entre vaccin contre la COVID-19 et stérilité féminine. Un lien dont il ressort qu’il est à peu près aussi avéré que celui entre Bill Gates et la propagation de la pandémie.


Vous les avez peut-être vues passer sur les réseaux sociaux, partagées par cet oncle complotiste qui saoule à chaque réunion de famille, ou bien peut-être même par votre BFF, pas complotiste pour un sou, elle, mais simplement inquiète. Et il y a de quoi, puisque la rumeur affirme que le vaccin anti-COVID-19 développé par Pfizer rendrait les femmes stériles. Une rumeur partie d’on ne sait où et qui a gagné en importance ces dernières semaines.  Sauf que contrairement aux dizaines de milliers de publications affirmant que « les anticorps produits par le vaccin COVID pourraient rendre les femmes infertiles en attaquant une protéine nécessaire à la formation d’un placenta”, dans les faits, le lien de causalité n’a pas été affirmé mais simplement supposé.

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La vaccin piqué par la rumeur


En remontant aux origines de la rumeur, les journalistes qui se cachent derrière “Factuel” ont retrouvé un texte datant du 1er décembre et signé d’un certain Michael Yeadon ainsi que de Wolfgang Wodarg, qui est présenté comme un médecin. Texte dans lequel ses auteurs soulignent “qu’il n’y a pas d’indication” indiquant que les anticorps présents dans le vaccin agissent également contre la Suncytine-1, mais que toutefois si c’était le cas, “cela empêcherait aussi la formation d’un placenta, ce qui aurait pour résultat de rendre les femmes vaccinées infertiles”. Sauf qu’avec des si et des peut-être, en 2020, on crée des “vérités” partagées des dizaines de milliers de fois, et il n’en fallait pas plus pour que la rumeur s’emballe.

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Interviewée par l’AFP,  Dansantila Golemi-Kotra, professeure associée de microbiologie, à l’Université de York au Canada a tenu à souligner que “l’inquiétude sur la possibilité que les anticorps ciblant ces protéines [S, NDLR] puissent attaquer la protéine syncytine-1 du placenta, parce que la protéine de pointe du nouveau coronavirus partage avec elle une très courte séquence d’acides aminés, est très faible”. De son côté, Frédéric Altare, spécialiste de l’immunité et directeur de recherche à l’Inserm cité par Allôdocteurs, souligne encore que si même (le “si” ayant toute son importance) les anticorps devaient s’y attaquer, “comme les anticorps ont une durée de vie limitée, toute action serait transitoire”. Pas d’infertilité durable à la clé, donc.

Et en cas de prochaine rumeur, ayez le bon réflexe et checkez d’emblée si elle est fake ou factuelle.

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